mardi 28 décembre 2021

Christian Lutz-Sorg s’en est allé

 Passé par le collège du Gymnase de 1969 à 1973, puis le lycée Kléber, ancien élève du Centre universitaire d’enseignement du journalisme de Strasbourg, Christian Lutz-Sorg est entré aux DNA en décembre 1979. Il avait finalement fait le choix de la photographie plutôt que de la plume pour devenir chef du service photo. Et pourtant celle-ci se révélait excellente. Il en offrait régulièrement la démonstration dans les colonnes du journal, au hasard d’une critique d’un livre ou d’un événement culturel qui lui tenait à cœur - pour ce boulimique de littérature étrangère, de cinéma, de théâtre, les occasions ne manquaient pas.

Bien plus tard, entre 2013 et 2019, il eut tout loisir de réunir ses deux passions, l’écriture et la photographie, au fil d’une chronique qui chaque lundi offrait la relecture d’une image du service Photo des DNA. Le lecteur y découvrait le contexte d’une prise de vue, les coulisses du métier, et surtout comment une image fait sens dans son rapport à un article.

 Sa curiosité et son intérêt pour les gens

« Nous consommons à longueur de journée des images, mais personne ne nous apprend à les lire ! », se désolait-il. Jusqu’à son départ du journal, en mars 2019, date à laquelle il avait fait valoir ses droits à une retraite dont il a finalement si peu profité, Christian Lutz-Sorg a expliqué cette rigueur de l’acte photographique. Rien d’autre que la singularité d’un regard qui tient à la fois du travail, de l’expérience et de l’intelligence d’un métier. Autant de points qu’il réunissait en sa personne avec une autorité naturelle que personne ne pouvait lui contester.

À ce titre, partir en reportage avec lui, toujours vêtu de son éternelle veste en tweed, tout juste agrémentée d’une écharpe par grand froid, était un vrai plaisir. Une chance aussi. Car sa perception du sujet était source d’enrichissement pour le reporter. Les questions du point de vue, de l’angle du papier comme celui de l’image infusaient dans son esprit. Tout cela passé au tamis d’un pur bon sens, d’une véritable passion pour l’actualité qui n’était qu’une façon différente d’exprimer sa curiosité et son intérêt pour les gens.

 L’envie de dire le monde

De Sarajevo assiégée aux combattants du Polisario en Mauritanie, du Grand Nord canadien aux murs chargés d’histoire de Jérusalem, de la brigade anticriminalité de Papeete à la route des Droits civiques dans le sud profond des États-Unis, Christian a posé son objectif avec toujours la même envie de dire le monde. Et cette Alsace natale qu’il avait sillonnée en long et en large n’était pas en reste. « On est un quotidien régional », rappelait, sur le ton de l’évidence, celui qui apportait la même considération à la visite d’un président de la République à Strasbourg qu’à l’élection d’une Miss Alsace.

Il avait derrière lui quarante années d’une pratique photographique au service du journalisme qui imposait le respect par sa rigueur. Ancien chef du service photo des DNA, Christian Lutz-Sorg s’en est allé le mercredi 8 décembre 2021, dans sa 63e année.

 Extraits des DNA du 8/12/2021

 Les Dernières Nouvelles d’Alsace rendent hommage en images à un œil plein de curiosité et d'attention aux autres.

https://www.dna.fr/culture-loisirs/2021/12/12/diaporama-christian-lutz-sorg-un-regard-temoin-d-une-epoque

 


 

Les tommes d'Emilie sont à point !

 

Sur la suggestion d’Emilie Bondoerffer, ingénieur agronome et ancienne élève du Gymnase (2012) les Alumni avaient visité en 2018 l’unité de méthanisation « Méthachrist »de la ferme du Haut-Village qui existe depuis le XVIe siècle à Woellenheim, dans le Kochersberg. Elle appartient depuis 1865 à la famille Christ dont l’exploitation est tournée aujourd’hui vers la vache laitière. Après sa formation, en 2014, Florian Christ, fils de Bruno, est revenu à la ferme où, depuis 2016, il produit du biométhane avec Christian Richert et Gauthier Christ, son frère.

 Emilie, compagne de Florian, avait organisé cette découverte relatée dans un article du blog : 

https://gymnase-network.blogspot.com/2018/07/les-alumni-la-ferme.html

 Nous n’avons pas oublié la dernière phrase prononcée avant le départ de la ferme : dès que les premières tommes seront prêtes à être commercialisées, Emilie s'engage à nous prévenir. Promis !

Et Emilie a sauté le pas….

 Depuis 2019, elle est à plein temps sur la ferme. Elle s’occupe de la vente directe de viande des Jersiaises (des paquets de 3, 5 et 10 kg). « J’étais végétarienne à un moment », admet-elle. La même année, le projet de fromagerie germe. Elle a suivi un stage sur plusieurs semaines et une formation
courte chez Mons, fromager affineur et meilleur ouvrier de France, à Roanne. Un technicien l’a accompagnée lors de la mise en place de la fromagerie. 
Associée depuis 2021, elle propose pour l’instant trois fromages : « Il ne faut pas trop s’éparpiller ». Elle a déjà fait des essais d’autres fromages frais à tartiner. « À partir du même lait, on peut tout faire ». Environ 4 500 l par semaine sont transformés en fromage, en trois matinées. « Le principe du fromage, c’est enlever l’eau du lait ». L’affinage prend plusieurs semaines.

  Et quels sont ces trois fromages ?

 
On trouve la crème épaisse et les trois nouveaux fromages sur la boutique en ligne

https://shop.fermeduhautvillage.com/collections/la-fromagerie

dans le magasin du Gaveur du Kochersberg à Woellenheim, A la Cloche à fromage et chez Lorho à Strasbourg et Vendenheim.

Retrouvez tout l'article paru dans les DNA en: 

https://www.calameo.com/read/003379793f00f7cb5c7c7

 

lundi 29 novembre 2021

Ghislain Benhessa (Bac 2002): un livre qui interpelle sur le rôle de la Cour Européenne des Droits de l'Homme

Ghislain Benhessa (Promotion 2002, avocat à Strasbourg) pose dans son livre « Le totem de l’Etat de droit » une question qui interpelle: « Si la Constitution est au sommet de la hiérarchie des normes, comment un juge pourrait-il en être le gardien ? Pourquoi le peuple souverain consentirait- il à ce que la loi suprême, celle dont il est l’auteur, soit confiée à la surveillance pointilleuse de quelques professionnels du droit ? »

C’est ainsi que l’auteur perçoit ce qu’il estime être une lente dérive de l’abandon de souveraineté de pays européens (dont la France, dont l’exemple est particulièrement bien illustré), au profit d’un gouvernement des juges européens (Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH).

Selon un critique de l’ouvrage : « dans un style clair, compréhensible, et incisif, l’auteur nous propose un livre d’histoire politique, d’analyses, de réflexions, un vrai souffle pour notre compréhension du monde à venir. »

Ghislain Benhessa traite ici d’un sujet dont l’acuité pourrait bientôt croître dans le paysage européen : le rôle et les pouvoir de la CEDH de Strasbourg.

A retrouver aussi sur Alsace 20 :

https://www.alsace20.tv/VOD/Actu/grand-format/Lionel-Augier-rencontre-Ghislain-Benhessa-avocat-strasbourgeois-auteur-ouvrage-totem-etat-droit-qKeSixsi4D.html



Comité des Alumni du Gymnase: le retour !

 Le 15 novembre 2021, après un long sommeil bien involontaire depuis le 28 septembre 2020, le Comité des Alumni se réunit en « présentiel » dans les locaux du Gymnase.

Le Président, Jacques Flurer, peut souhaiter la bienvenue aux membres présents à cette occasion : Thibauld Alcange, Pascal Andreolli (trésorier), Cécile Clément, Géraldine Flurer (secrétaire), Anne Hutt,  Michel Jermann, Jean-Louis Pataillot, Jean-Pierre Perrin, Laurence Riester, Paul-Henri Ruhland, Bernard Steffner

Il a aussi le plaisir de saluer M. Philippe Buttani, nouveau Directeur du Gymnase, qui par sa présence témoigne de l’intérêt qu’il porte à l’association des Anciens et Amis. En guise de bienvenue, le Président lui offre un hoodie (chandail/sweat à capuche) dédié.

Il salue également un nouveau membre du Comité, Sauveur Pascual, bien connu en tant que professeur d’arts plastiques et par ses réalisations artistiques qui ont transformé visuellement le Gymnase.

Au tour de table succèdent des échanges sur la vie de l’association pendant cette période particulière de crise sanitaire. Si les réunions envisagées n’ont pu se tenir, le Comité n’est pas resté inactif, d’après cette liste non-exhaustive :

·         Dans les actions au profit des élèves : participation pour doter la compétition scolaire « Maths sans Frontières » où les élèves du Gymnase brillent régulièrement, contribution au Yearbook 2020 des élèves des classes Terminales, intervention dans le cadre de l’Union des A pour faciliter l’admission d’une élève méritante dans la Maison des Lycéennes à Paris



·         Poursuite des enquêtes pour le suivi des lycéens après le baccalauréat dont le devenir en 2021 des bacheliers de 2019 :

ü  A retrouver en :  https://www.calameo.com/read/00337979374eeaf4d35a3

 ·         Diffusions régulières d’informations sur d’anciens élèves et les activités du Gymnase via le blog :

 

ü  https://gymnase-network.blogspot.com/


Ces informations sont relayées vers les pages dédiées aux Alumni sur LinkedIn et Facebook (plus de 1 600 contacts) et diffusées, avec d’autres actualités, par la newsletter à vocation mensuelle qui compte 2 820 abonnés.

 

·         Fabrication d’un hoddie au logo de l’association par les soins de la jeune société AmbiCieux, créée par Thibaud Perrais, bachelier du Gymnase 2018, qui développe une ligne de vêtements éthiques et écoresponsables à Strasbourg (cf. article dans les DNA du 3/11/2021 :

https://www.calameo.com/read/00337979387e2ae2b7484)

Vous êtes intéressé ? N’hésitez pas à nous contacter pour plus de précisions : alumni@legymnase.eu

Et maintenant, quelles actions mener dans un contexte sanitaire qui se prolonge ?

Le Comité revient aux finalités de l’association qui est de créer un lien entre Gymnasiens scolarisés et ceux qui les ont précédés sur les bancs du Gymnase. Pourquoi ?

·         Le monde bouge vite : études supérieures de plus en plus diversifiées, trajectoires internationales fréquentes, passage de la notion de métier à celle de champ de métiers, évolution des entreprises, recherches de stages, d’opportunités d’emplois etc…

·         Que faire ?

Le Gymnase s’efforce de développer les savoirs, savoir-faire, savoir-être mais son rôle s’arrête au baccalauréat. Or il existe un potentiel immense de compétences et d’expériences cumulées: celles des anciens Gymnasiens.  Pourquoi ne pas le valoriser, notamment au profit des plus jeunes ?

·         Comment ?

Il existe bien des hubs et autres groupes liés au Gymnase sur le net, essentiellement générationnels. Le Comité a entrepris de constituer – via les réseaux sociaux, dont LinkedIn - une « communauté » intergénérationnelle où s’inscrivent les Gymnasiens de tous âges, en études supérieures, en situation professionnelle de toutes natures, sur les divers continents. Avec comme seule condition, d’accepter d’être sollicités, dans le domaine précisé, par d’autres membres de la communauté, dont les plus jeunes,  intéressés par leur parcours, études, activités…

L’adhésion de nombreux Alumni à ce projet est un vif encouragement à poursuivre, de même que l’intérêt manifesté par les lycéens pour les rencontres avec d’anciens élèves qui viennent témoigner de leur parcours en cours d’année.

 Deux points importants sont à développer :

·         Mieux faire connaître la diversité des parcours d’anciens élèves à travers des récits, des interviews à diffuser via le blog

·         Mieux faire connaître les possibilités offertes par ce vivier de compétences aux élèves du
Gymnase, le plus tôt possible dans leur cursus scolaire, dès la classe de Seconde et  avant des choix d’orientation conditionnés par le nouveau baccalauréat.

 Plusieurs pistes sont envisagées pour atteindre ces objectifs. Les membres du Comité vont de pencher sur leur mise en œuvre.

 Après un partage convivial pour clore la réunion, il est décidé de se retrouver le lundi 10 janvier 2022 à 19 h au Gymnase.

Action de Noël du Gymnase Lucie Berger - Jean Sturm

 Chers parents, chers élèves, chers collègues, chers anciens et amis du Gymnase,

Comme tous les ans, depuis de nombreuses années, le Gymnase organise une action de Noël en faveur d’enfants de Cronenbourg-Cité. A travers une collecte de jouets, il soutient l’action « Osons croire ensemble ! », menée depuis plus de 30 ans par le pasteur Gérard Haehnel et l’association « Les Disciples ». 
Au vu de la situation sanitaire actuelle, nous organiserons la collecte des jouets, comme l’an dernier, sous la forme d’un click and collect.

Organisation de la collecte de jouets 

En cliquant sur le lien suivant, vous pourrez sélectionner le prénom d’un enfant en fonction de la tranche d’âge et du jouet que vous souhaiterez lui remettre. Si vous voulez faire plusieurs cadeaux, il faudra simplement répéter l’opération. Vous recevrez ensuite un mail de confirmation concernant votre engagement et un numéro correspondant au choix que vous aurez fait. (Si vous ne recevez pas de mail dans votre boîte, pensez à vérifier vos spams …) 

Lien : https://www.legymnase.eu/form/2021-11-action-noel.php

·         Les cadeaux (jeux, poupées, peluches …) doivent être adaptés à la tranche d’âge et être en très bon état. Un livre peut venir en complément d’un cadeau, si vous le souhaitez, mais ne constitue pas un cadeau à lui seul. Si le jouet nécessite des piles, nous vous invitons à les fournir avec votre cadeau.

·         Nous vous demandons d’emballer joliment votre cadeau car nous ne pourrons pas effectuer cette opération avec les élèves comme les années précédentes.

Important : une fois le cadeau emballé, il faudra impérativement que vous notiez le numéro qui vous a été attribué de manière visible sur le paquet. Cela nous permettra de le transmettre au bon destinataire. 

·         Vous pourrez déposer vos cadeaux à l’entrée de Jean Sturm et de Lucie Berger dans les bacs prévus pour cette action jusqu’au 14 décembre 

·    Au nom de l’équipe de l’Action de Noël, nous vous remercions pour votre soutien et votre générosité.

Sophie Bachschmidt et Eloi Lobstein 

dimanche 28 novembre 2021

Philippe-Frédéric de Dietrich, le Gymnasien qui fit naître de la Marseillaise

 Philippe-Frédéric Dietrich, fils du baron Jean III, naît le 14 novembre 1748 à Strasbourg. Il fait ses études au Gymnase protestant de Strasbourg – où il est inscrit le 22 mai 1755 - puis aux facultés de philosophie et de droit. C’est un protestant libéral, très tôt passionné de sciences.

Il est l’auteur d'un recensement des mines et hauts-fourneaux de France de l'époque, géologue et chimiste distingué, membre de l'Académie des sciences ; grand partisan des idées nouvelles de l'époque, il organise des cercles de réflexion en Alsace du Nord et, en qualité de premier maire élu de Strasbourg (1790-1792), il accélère les réformes issues de la Révolution. Strasbourg compte alors près de 50 000 habitants.

En 1792, l
e baron Philippe-Frédéric de Dietrich reçoit, cinq jours après la déclaration de guerre de l’Assemblée législative à l’archiduc d’Autriche François II de Habsbourg, des militaires dans sa maison de la place du Marché aux Chevaux – Roosmarkt -  (actuel bâtiment de la Banque de France, place Broglie où figure le médaillon ci-contre). Il y regrette l’absence d’hymne de guerre pour galvaniser les soldats français. Parmi les convives, Claude Joseph Rouget de Lisle, monarchiste constitutionnel, capitaine de génie, originaire de Lons-le-Saunier, stationné à Strasbourg. À l’occasion, il pratique la poésie et compose de la musique. Philippe lui demande de composer des chants patriotiques.
Rouget de Lisle compose d’abord l’Hymne à la Liberté pour la fête de la constitution du 25 septembre 1791. Il compose ensuite un chant de guerre pour l’armée du Rhin. 
Et le 26 avril 1792, Philippe-Frédéric chante lui-même, accompagné au piano par Sybille, sa femme, ce Chant de l'armée du Rhin, future Marseillaise

La scène peinte par Isidore Pils dans son tableau de 1849 représente par contre Rouget de Lisle chantant l’hymne devant Philippe de Dietrich assis et Louise de Dietrich, sa nièce, l’accompagnant au piano.
Ce qui est aussi méconnu, c'est que c'est Sybille de Dietrich qui a réalisé les arrangements musicaux pour clavecin de notre hymne national.

 Pour en savoir plus sur une famille qui a marqué l’Alsace:

 Exposition « La Marseillaise »

Coproduite par le Musée d’histoire de Marseille, le Musée de la Révolution française à Vizille et le
Musée Historique de la Ville de Strasbourg, cette exposition interroge les multiples rôles de ce chant qui résonne lorsque la patrie ou les droits de l’homme sont en danger. Le parcours de l’exposition s’organise autour de trois axes majeurs : l’année de la composition de La Marseillaise (1792), sa diffusion comme chant de guerre, refrain révolutionnaire et hymne national, ainsi que son rôle patrimonial en France et à l’étranger.

Au MAMCS du 5 novembre 2021 au 20 février 2022

https://www.musees.strasbourg.eu/la-marseillaise

dimanche 24 octobre 2021

Kadiatou (bac 2008) avocate et citoyenne très engagée

Après un baccalauréat scientifique obtenu au Gymnase en 2008, Kadiatou Tapily s’est engagée dans des études de droit. Elle exerce depuis quatre ans la profession d’avocate au barreau de Paris, où elle accompagne des entrepreneurs en droit des affaires. Cette formation lui permet de conseiller juridiquement les associations dans lesquelles elle est impliquée :

 Une citoyenne engagée

Elle est entrée dans la sphère du basket amateur à ses 11 ans. Depuis qu’elle a commencé ce sport à Strasbourg, elle s’est toujours investie dans les clubs qui l’accueillent : avant tout joueuse, elle a été coach, arbitre, et maintenant dirigeante depuis ses 27 ans. Elle a été secrétaire générale puis présidente de la section basket du club sportif du ministère de l’Economie et des Finances.


Elle est aujourd’hui membre de l’équipe dirigeante du club Basket Paris 14 (en charge des actions civiles et citoyennes) ainsi qu’élue du Comité Parisien de Basket-ball. Envisageant le sport comme vecteur d’intégration, Kadiatou est membre dirigeante de Ladies & Basketball, (
https://ladiesandbasketball.com/) une association qui utilise le basket comme levier socio-éducatif pour l’empowerment des femmes : organisation d’évènements, d’ateliers, de sorties, de rencontres, principalement axés autour du basketball, mais pas seulement : elle met aussi en place de programmes d’aide à l’éducation, l’orientation et le développement, à destination des jeunes filles issues des quartiers populaires.
 Lauréate de l’Institut de l’engagement, Kadiatou est aussi engagée comme avocat dans la Cité avec l’association InitiaDroit et intervenante « Initiation à la plaidoirie » et « Formation justice » chez Unis Cité
Des raisons profondes

C’est dans le parcours personnel de Kadiatou que se trouvent les racines de cette volonté d’agir. Ecoutons là :

 « Je suis un vrai boute-en-train qui ne peut se poser (ndlr : tout à fait exact !). J’ai pris exemple sur ma mère, venue du Mali il y a 35 ans, qui nous a élevée toute seule et a travaillé dur pour notre réussite. Ça a été mon leitmotiv : je me suis dit que je pouvais y arriver tant que j’en avais la volonté.

 Et pour y parvenir j’ai très rapidement utilisé comme socle le sport. Avec le basket, le crush a été immédiat : des filles autour d’un ballon, pour rire, mais aussi pour gagner, un coach pour cadrer le tout et pour nous donner les moyens d’arriver à la victoire.

J’ai été repérée pour entrer en lycée sport études, mais impossible pour ma mère : je devais faire de longues études. J’ai arrêté le basket au début de la fac pour reprendre 4 ans plus tard. Ce que je déconseille car j’avais besoin de me dépenser pendant cette pause et clairement cela a été néfaste pour mon bien-être.

Depuis mon arrivée à Paris il y a 9 ans, j’ai repris le basket. Ma philosophie est de casser les barrières et se dire que ce n’est pas parce qu’on vient d’une famille modeste ou d’un quartier sensible qu’on ne peut pas y arriver. Ma première intervention au sein de Ladies & Basketball a été en mars dernière pour présenter mon métier d’avocat avec une médecin noire.

La réaction des adhérentes était impressionnante car pour elles être noire et exercer ces professions était impossible. Cette réaction est si triste et si révoltante à la fois, que je me suis dit qu’il fallait vraiment que ça change. »

 Ses années lycée n’ont pas été faciles, même si elle a été accompagnée par quelques professeurs « géniaux ». Elle estime qu’à l’époque « ma seule volonté était d’apparaître comme la meilleure personne possible…pour les autres et non pas pour moi.  Le message que je pourrais transmettre est le suivant : « N’oubliez pas d’où vous venez, les valeurs transmises par vos parents et soyez avant tout vous-même. Même si les autres personnes osent émettre des jugements - vous êtes maître de vos opinions et de vos choix. N’ayez pas honte de ce vous êtes et soyez chaque jour fière et fière de vous, surtout à notre époque où les réseaux sociaux laissent penser que tout le monde est parfait ! ».

Retrouvez Kadiatou dynamique et en ligne sur :

En dialogue avec un basketteur de la NBA:  https://youtu.be/FKp_YMzf9VU

Les Alumni remercient Kadiatou pour ce témoignage fort qui fait ressortir la diversité des trajectoires que le Gymnase peut accompagner et la richesse des potentiels à développer.

 


Quand le Gymnasien Maurice Koechlin a inventé la tour Eiffel ...

 Maurice Kœchlin, né à Buhl en 1856, est entré au Gymnase le 19 septembre 1871 (matricule 6204),
avant des études supérieures au Polytechnicum de Zurich. Attaché d’abord pendant deux ans à Paris aux chemins de fer de l'Est, au bureau des études techniques, il devient chef du bureau d'étude des entreprises Eiffel en 1879.

Le projet d'une tour de 300 mètres (1 000 pieds) naît à l'occasion de la préparation de l'Exposition universelle de 1889. Un concours est lancé pour « étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour de fer, à base carrée, de 125 mètres de côté et de 300 mètres de hauteur ».


En mai 1884, donc, Maurice Koechlin et Emile Nouguier les deux principaux ingénieurs de l’entreprise se concertent, à la demande de leur patron Gustave Eiffel,  pour chercher une idée susceptible de « donner de l’attrait » à l’Exposition à venir.

Maurice Koechlin rentre chez lui, fait un calcul sommaire et dresse un croquis daté du 6 juin 1884 qui figure un gigantesque pylône métallique de trois cents mètres, directement inspiré des piles de ponts, quoiqu’à beaucoup plus grande échelle. Quatre pieds formés chacun de quatre robustes poutres liaisonnées entre elles par des poutrelles en treillis s’élèvent obliquement pour se rejoindre au sommet. Cinq poutres horizontales régulièrement espacées en assurent la liaison. La forme incurvée des piles est conçue pour permettre à cette tour de mieux résister au vent. C’est que la poutre principale du viaduc de la Tardes, autre réalisation de l’entreprise, avait été emportée par un coup de vent une nuit de janvier de la même année.





La tour est « habillée » par l’architecte Stephen Sauvestre : il
définit trois étages, dont les deux premiers sont dotés de salles vitrées pour recevoir du public. Il installe de grand arcs décoratifs entre les pieds de la tour, agrémente la base de socles en maçonnerie et le sommet d’un campanile. 




Conquis, Gustave Eiffel, patron de l’entreprise présente le projet au concours. Et il est retenu parmi les 107 projets en lice.


Le 8 janvier 1887, l’État signe avec Eiffel une convention pour la construction et l’exploitation de « la tour de fer de 300 m » qui devra être achevée « à l’ouverture de l’Exposition de 1889 ».

Maurice Koechlin dirige la construction, durant deux ans, deux mois et cinq jours. Les 18 038 pièces métalliques sont préparées dans les ateliers de Levallois-Perret avant d’être montées sur le Champ-de-Mars, à l’aide de 2,5 millions de rivets et par jamais plus de 250 ouvriers à la fois.

 L’inauguration a lieu le 31 mars 1889, un peu plus d’un mois avant l’ouverture de l’exposition

Avant même la fin de sa construction, la tour était déjà au cœur des débats. Ainsi voici ce qu’en écrit – entre bien d’autres - Maupassant en 1887 : "Cette haute et maigre pyramide d'échelles de fer, squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d'usine".

Et Gustave Eiffel de répondre :  "Je crois, pour ma part, que la Tour aura sa beauté propre. Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions et qu'en même temps que nous faisons solide et durable, nous ne nous efforçons pas de faire élégant ? (……) Il y a, du reste, dans le colossal une attraction, un charme propre, auxquelles les théories d'art ordinaires ne sont guère applicables".

La tour accueille deux millions de visiteurs pendant l'Exposition de 1889.

Retrouvez tous les détails de ce projet singulier et les relations maintenues entre les familles Koechlin et Eiffel, dans l’article des DNA du 9/10/2021 par le lien suivant :

https://www.calameo.com/read/0033797935e835302842c


dimanche 17 octobre 2021

Judith Pineau (2011) lauréate du prix Jeune Talents France de l'Oréal-Unesco


Judith Pineau
, de la promotion 2011, a suivi un parcours scientifique de haut niveau en passant par
l’Ecole supérieure de Physique et de Chimie industrielles de la Ville et le poursuit comme doctorante à l’Immunity and Cancer Unit, Institut Curie, Inserm U 932.

Elle travaille sur les lymphocytes B impliqués dans la réponse immunitaire. La recherche académique n’était pas son objectif initial. Le déclic s’est produit lors d’un passage dans une start-up de microscopie et un laboratoire : Judith opte alors pour la recherche fondamentale et entreprend un master en approches interdisciplinaires du vivant.

 Judith fait partie des sept jeunes chercheuses de PSL qui ont reçu le 7 octobre un prix « jeunes talents France » L'Oréal-UNESCO du programme « Pour les Femmes et la Science » 2021, décernés par la fondation L’Oréal avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO.

 Ces sept brillantes jeunes chercheuses ont été sélectionnées parmi plus de 700 autres candidates pour l’excellence de leur dossier, l’originalité de leur projet scientifique et leur désir de transmettre leur passion aux plus jeunes. Elles bénéficieront chacune, en plus d’une bourse de recherche de 15 000€ pour les doctorantes et 20 000€ pour les post-doctorantes, d’un programme de formation complémentaire à leur parcours scientifique afin d’avoir les moyens de briser le plafond de verre.


Le prix Jeunes Talents du programme L’Oréal-UNESCO « Pour les Femmes et la Science » encourage depuis 15 ans l’émergence d’un nouveau rapport de force dans le monde scientifique. Chaque année, l’Université PSL invite les jeunes scientifiques à candidater à cet appel à projets et est particulièrement fière de les compter si nombreuses parmi les lauréates.

Les Alumni du Gymnase la félicite très vivement pour ce brillant parcours mis au service son engagement en vers les autres.

Était-ce prémonitoire ? Dans le yearbook de son année de Terminale, Judith indique que « plus tard, je serai sauveuse du monde avec des molécules »....

Tous nos voeux l'accompagnent aussi pour sa prochaine soutenance de thèse:



Fête des 150 ans de Lucie Berger, fête des enfants

 

Nous avons vécu hier une formidable journée à l'occasion du 150ème anniversaire de la création de cette école qui allait prendre le nom de sa première directrice : Lucie Berger. Tout participait de cette fête : l'enthousiasme des enfants, les animations organisées par les équipes éducatives et pédagogiques, une organisation remarquable et... même le petit rayon de soleil que nous espérions tous.

 

Ce constat de Philippe Buttani, nouveau directeur, est aussi à la mesure du défi relevé : comment fêter un tel anniversaire dans le contexte particulier des mesures sanitaires, réduisant au minimum tout accueil d’un public extérieur ?

Une forte contrainte qui est devenue une force mobilisatrice pour une fête « par et pour les élèves »,
intégrés tout au long de la journée du 15 octobre dans une dynamique collective entraînante. Nombreux étaient ceux qui avaient bien noté qu’ils étaient attendus à l’école en tenue d’écolier du XIXème siècle…
Pour chanter ensemble, visiter un cabinet de curiosités (la pédagogie d’il fut un temps..), planter le premier arbre d’un projet de végétalisation de la cour, partager un repas « d’autrefois », partir avec une photo souvenir d’époque etc…

Et Philippe, nouveau venu, n’a pas omis de s’adresser directement à Lucie, fondatrice de l’école :

 Chère Lucie,

Nous fêtons la création d’une école -de ton école- qui a 150 ans aujourd’hui. Quand même 150 ans, ce n’est pas rien ! Impossible de te retracer ce qui s’est passé depuis tout ce temps, mais il suffit de citer les ravages de deux guerres mondiales et ce qu’elles ont notamment pu avoir comme conséquences pour l’Alsace, les hommes qui ont marché sur la Lune, les avions, les ordinateurs et tant d’autres choses encore, pour voir à quel point ce que tu as vécu est loin de notre quotidien.

Il y a 150 ans était donc créée cette école qui allait finir par porter ton nom : Lucie Berger, tant ton passage a été important et a laissé de souvenirs à chacun. Nous fêtons donc aujourd’hui aussi en quelque sorte ton anniversaire. Et quel anniversaire, plus de 800 élèves présents tout à l’heure dans la cour, des dizaines de professeurs et d’invités, partout le sourire des enfants, le plaisir d’être ensemble et de partager ce moment avec des chants, des animations et jeux et, bien sûr, des surprises.
(…)
Chère Lucie, on imagine tous à quel point cette école était ta vie. Je sais que tu es curieuse alors je vais te raconter un peu comment elle a grandi en 150 ans. D’abord elle accueille tous les jours plus de 900 élèves, et ce ne sont pas seulement des jeunes filles ou jeunes femmes comme tu as pu les connaître, mais il y a maintenant aussi plein des garçons qui ont envahi la cour de récréation. Les enseignements ont également beaucoup évolué et notre école propose des filières résolument tournées vers les langues et les autres pays. C’est un point très important et auquel nous sommes très attachés. Cette orientation vers les autres, cette ouverture culturelle choisie, prend tout son sens dans une ville comme Strasbourg.

Pour accueillir ces nouveaux élèves, il a fallu aménager des locaux ou en construire de nouveaux, comme ce beau bâtiment tout neuf dans lequel nous sommes actuellement. Il a fallu aussi rassembler ses forces et former avec le lycée Jean Sturm un seul établissement -le Gymnase- qui compte aujourd’hui plus de 2100 élèves.
(..)
Pour moi qui viens d’arriver dans cet établissement, ce qui me frappe le plus c’est le souci permanent des adultes d’être au service des enfants et de leur apporter le meilleur. Je suis sûr que tu y es pour quelque chose et je peux te rassurer : le souffle que tu as donné à cette école est toujours là et nous le faisons vivre tous les jours.
(…)
Ce sont eux, les élèves, qui seront là, à notre place, dans 50 ans pour raconter le plaisir qu’ils ont eu à venir dans cette école et ce qu’elle leur aura permis de vivre.

C’est bien la plus belle des réussites !