mardi 5 juillet 2022

Baccalauréat, cuvée 2022

 Je suis particulièrement heureux de vous annoncer les résultats du baccalauréat 2022 avec encore une très belle promotion : 100% de réussite dès le premier groupe et plus de 97% de mentions !

Un grand bravo à nos 237 élèves qui ont été vraiment formidables durant toute cette année scolaire avec un très bel esprit : nous sommes tous très fiers de vous !!!

Philippe Buttani, Directeur du Gymnase


Dans un contexte général de baisse des résultats au baccalauréat, les élèves du Gymnase maintiennent la qualité de leurs résultats, et ce dès le 1er tour des épreuves.

A noter par ailleurs que les orientations dans Parcoursup se sont réalisées à la satisfaction générale des candidats. La très grande majorité des vœux ont été obtenus, grâce aussi au suivi individualisé des professeurs principaux et de la directrice-adjointe du lycée, Céline Schuh.

 Les Alumni s’en réjouissent doublement. Ils souhaitent très belle continuation à tous ces jeunes bacheliers : que leurs compétences les portent le plus loin possible et leur permettent de se réaliser professionnellement mais aussi personnellement, appuyés sur des valeurs qui nous sont communes.

 

Sara Balzer (Bac 2013) et les Bleues, championnes d'Europe du sabre

 Emmenée par Sara Balzer et Sarah Noutcha, toutes deux du Strasbourg UC, et l’Orléanaise Caroline Queroli, l’équipe de France féminine est devenue championne d’Europe du sabre pour la première fois depuis 2007, assommant l’Italie 45-23 en finale, ce mercredi à Antalya (Turquie).

 Sara Balzer, Caroline Queroli, Sarah Noutcha et la remplaçante Malina Vongsavady (de droite à gauche) ont apporté à la France sa première médaille d’or européenne au sabre dames depuis 2007, ce mercredi à Antalya, en Turquie. Photo EFC /Augusto BIZZI

« Entendre la Marseillaise, c’est beaucoup de frissons, beaucoup d’émotions. Je ne réalise pas encore… »

Sarah Noutcha, qui disputait cette semaine à Antalya son tout premier « grand » championnat à 22 ans, a réussi un exploit majuscule : avec Sara Balzer, sa coéquipière du Strasbourg UC, et Caroline Queroli, elle a tout remporté le premier titre européen du sabre dames français depuis 2007.

Des jambes de feu en finale

Dans un passé récent, l’hymne national avait retenti à deux reprises pour un sacre mondial avec une Strasbourgeoise dans l’équipe, que ce soit Solenne Mary à Turin en 2006 ou Charlotte Lembach à Wuxu, en Chine, en 2018. Mais souvent, les Françaises tombaient sur plus fortes qu’elles, même lorsqu’elles étaient têtes de série n°1 comme ce mercredi en Turquie.

« Nous savions que la compétition serait très dense et que nous ne pouvions pas nous projeter plus loin que la prochaine touche », reprend Sarah Noutcha. Ses jambes de feu ont calciné en finale la vice-championne d’Europe Rossella Gregorio et sa coéquipière transalpine du SUC, Michaela Battiston, qui ont toutes deux encaissé un 5-1 contre la cadette des Bleues. « Sara (Balzer), qui a déjà vécu une finale olympique, et Caroline (Queroli), qui a été championne du monde en 2018, m’ont mise en confiance en me disant qu’il ne fallait pas se prendre la tête. Nous savions que si jamais l’une d’entre nous avait un trou, l’autre serait là pour rattraper le coup. »


 La joie de Sara Balzer à l'issue de la finale. Photo EFC/Augusto BIZZI

 Balzer en métronome

Véritable métronome des Bleues, en quart de finale contre l’Allemagne (45-39) et surtout en demi-finale contre l’Ukraine d’Olga Kharlan (45-43), Sara Balzer a contribué à sécuriser l’édifice tricolore durant toute cette journée de rêve. C’est elle qui a lancé les hostilités à chaque fois, elle aussi qui a résisté au retour de la quadruple championne du monde ukrainienne lorsque celle-ci a recollé à 42-43 en fin de demi-finale.

« C’était un relais tellement compliqué, contre une très grande championne… J’ai vraiment fait très attention à rester concentrée, à ne pas me laisser gagner par les émotions, à rester dans l’instant », explique la médaillée de bronze au sabre individuel, dimanche. « D’ailleurs, je n’ai pas cessé de répéter ça aux filles toute la journée : de rester dans l’instant, de ne penser à rien d’autre qu’à la prochaine touche, surtout pas au score ou au titre. Au final, on a vraiment partagé un grand moment, à se soutenir mutuellement, se parler librement. C’est ce qui a fait qu’on a su entretenir cette super dynamique durant toute cette journée. »

Les Françaises sont devenues championnes d'Europe pour la première fois depuis 2007. Photo EFC/Augusto BIZZI

 « J’ai le sentiment d’avoir franchi un cap »

Seule rescapée de l’équipe vice-championne olympique à Tokyo l’an dernier, Sara Balzer ne disputait pourtant à Antalya que ses deuxièmes championnats d’Europe après ceux de 2017.

Eloignée des pistes après une rupture des ligaments du genou lors des Mondiaux cette même année, elle a enfin renoué, à 27 ans, avec des podiums majeurs qui lui semblaient promis depuis ses plus jeunes années. « C’était un travail de longue haleine, ça faisait très longtemps que j’attendais de tirer dans un grand championnat comme je l’ai fait ici », sourit la grande gauchère. « J’ai le sentiment d’avoir franchi un cap cette semaine. ». Après avoir décroché une première médaille individuelle en bronze, voici donc Sara Balzer parée d’or dans cet Euro d’Antalya, en Turquie

Cette médaille d’or, que les deux Alsaciennes des Bleues portent désormais autour du cou, en appelle d’autres. Elle appelait une fête, surtout, que Sara et Sarah envisageaient de partager avec les épéistes, en bronze, eux, à l’issue de cette journée parfaite. « C’est arrivé, ça y est, on a gagné et c’est encore plus beau que ce que j’imaginais. » La dernière touche est pour Sara.

Par Jean DEUTSCH – DNA 22 juin 2022 à 22:02 |

lundi 4 juillet 2022

Alexandre Rongemaille (bac 1996), le professeur de mathématiques du Gymnase qui fait s’envoler les élèves…

Ancien élève (1989 – 1996) puis pilote de chasse et de reconnaissance après l'Ecole de l'Air, Alexandre Rongemaille est maintenant professeur de mathématiques bilingue (allemand et anglais) au Gymnase. Il y fait partager aussi sa passion de l’aéronautique. 

 Bien souvent jugée comme élitiste, parfois comme une activité de loisirs trop polluante, l’aviation légère n’a pas toujours bonne presse. Alors avoir 18 ans aujourd’hui et faire le choix d’enchaîner les heures de vols pour assouvir une passion même si beaucoup disent avoir conscience que cela pollue , n’est donc pas si anodin. 

 Pourtant, 11.000 jeunes dont 2.700 filles passent chaque année en France le BIA. Un Brevet d’initiation à l’aéronautique, un diplôme de l’Education nationale, une matière qui ne compte pourtant pas dans la moyenne, indépendante du programme scolaire pourtant proposé par de plus en plus d’établissements scolaires, quand ils le peuvent, ou dans les aéroclubs. Ce brevet valide un niveau d’initiation à la culture scientifique et technique dans l’aéronautique et le domaine du spatial… Et surtout très utile pour passer réellement à la pratique avant l’obtention de la licence de pilote privé et voler de ses propres ailes.


 « Au-delà d’une simple activité de loisirs

C’est « un univers qui fait bien toujours rêver, et de plus en plus », confirme Alexandre Rongemaille, professeur de mathématiques au Gymnase Jean Sturm. « Cela va au-delà du pilotage simple des avions. Plus de la moitié des élèves ne vont pas s’engager dans des études aéronautiques ou spatiales, dans une professionnalisation. Les autres sont simplement attirés par ces domaines, voir comment cela fonctionne. L’engouement pour l’aéronautique ne faiblit pas. C’est un milieu en avance sur son temps, souligne ce professeur ancien pilote de chasse dans l’armée de l'air, avec beaucoup de recherches qui sont faites, notamment ces dernières années sur la pollution. On se rappelle de Bertrand Piccard et de son Solar Impulse qui avait fait le tour du monde en avion électrique. On travaille à des avions non polluants, au moins par leur combustion. »

 Des jeunes pilotes conscients de l’enjeu environnemental

S’il reconnaît toutefois que l’aviation légère reste polluante « et que c’est difficile de se l’avouer », Alexandre Rongemaille rappelle que « l’avion va au-delà d’un simple moyen de transport comme peut l’être la voiture. C’est un moyen d’évasion ». Pour Guillaume Reymann, qui prépare son Tour aérien des jeunes pilotes sur un Cessna mis à sa disposition par l’aéro-club d’Alsace, « les jeunes à présent qui pratiquent l’aviation légère […] sont parfaitement conscients de cette problématique écologique et vont contribuer à une aviation durable qu’on espère beaucoup moins polluante. »

L’aéronautique se veut aussi inclusive. « Chaque année, il y a une vingtaine d’élèves supplémentaire qui s’inscrivent au BIA, note Alexandre Rongemaille. Filles et garçons, même si les garçons restent majoritaires, elles sont de plus en plus nombreuses. » Le Gymnase a fait le choix de tripler les heures accordées à ce brevet.

 Extraits d’un article paru dans 20 Minutes le 16 juin 2022

https://www.20minutes.fr/societe/3305651-20220616-comment-aviation-fait-encore-planer-jeunes

 15 élèves se sont présentés aux épreuves écrites du Brevet d'initiation à l'Aéronautique le 1er juin 2022. Résultats : 13 admis dont 5 mentions TB, 4 mentions B et 2 mentions AB. Bravo à tous !

 A retrouver sur YouTube , avec des témoignages d’élèves :

 https://www.youtube.com/watch?v=LhuSFx6FSr4

 

Invitation à l'Assemblée Générale des Alumni du Gymnase - 9 septembre 2022

 


Cher Ami, Cher Ancien,

 Au nom du Comité Directeur de l’Association,  j’ai le plaisir de vous convier à

 L’Assemblée Générale
qui se tiendra le vendredi 9 septembre 2022 à 20h
dans l’amphithéâtre du Cube au Gymnase Jean Sturm
8, place des Etudiants – 67000 Strasbourg


L’ordre du jour de l’A.G. sera le suivant :

   1.      Rapport moral du Président

2.      Rapport du Trésorier

3.      Quitus aux membres du Comité Directeur

4.      Renouvellement des membres Comité Directeur

Jacques Flurer, président, et Jean Pierre Perrin, secrétaire, ne demandent pas le renouvellement leur mandat. Les personnes qui souhaiteraient faire partie du Comité sont priées de se manifester dès maintenant.

5.      Divers

 

Un moment de convivialité nous réunira ensuite autour du verre de l’amitié.

 

Dans le souci d’organiser au mieux cette rencontre et de gérer efficacement les contraintes de sécurité, vous voudrez bien nous confirmer votre venue – dès que possible et ce avant le 15 août 2022 - par un mail à l’adresse Alumni@legymnase.eu ou un courrier postal adressé au Comité des Alumni du Gymnase 8, place des Etudiants 67000 Strasbourg

En précisant :

·         Vos noms et prénoms, ainsi que ceux de vos accompagnants éventuels

·         Si vous êtes Ancien élève, élève actuel, parent d’élève, professeur ou membre des équipes du Gymnase, Ami du Gymnase ou autre

·         Si vous êtes candidat pour intégrer le Comité Directeur (organe exécutif) de l’association.

Je me réjouis de vous retrouver en cette sympathique occasion.

  

Pour le Comité Directeur, bien amicalement,


Jacques Flurer, Président de l’Association.

vendredi 1 juillet 2022

Louise Morel (Bac 2013), plus jeune députée d’Alsace

 Louise, qui a passé un bac TES au Gymnase en 2013, vient d'être élue député lors des récentes élections législatives. 
Les DNA la présentent dans un article rédigé par Guillaume Muller (Extraits de l'édition du 20 juin 2022)

Louise Morel, 26 ans, a été élue députée de la 6e circonscription du Bas-Rhin à l’occasion des élections législatives de juin 2022, dans un duel avec le RN. Retour sur le parcours de cette membre du bureau national des Jeunes démocrates (Modem), qui a grandi.

Femme. Jeune. Rurale. Hautement diplômée. Avec Louise Morel, la majorité présidentielle a trouvé une perle rare. Et elle n’a pas eu à regretter de l’investir dans la circonscription de Molsheim-Obernai, loin d’être gagnée d’avance avec un député sortant LR qui se représentait (Philippe Meyer).

Au prix d’une impressionnante campagne de terrain, où elle a brillé par son aisance et sa capacité à fédérer de nombreux militants, elle a prouvé qu’on peut gagner sans être un homme mûr bien installé et soutenu par les élus locaux.

Il faut dire que Louise Morel ne sort pas non plus de nulle part, même si elle a grandi (et vit toujours) à Bellefosse, village de 160 habitants qui occupe une partie du Champ du Feu, sommet du Bas-Rhin situé à une petite heure de Strasbourg. Et qu’elle a eu les loisirs de jeunesse qui vont avec : ski club et clarinette au sein de la fanfare du village voisin de Fouday.


Louise Morel est aussi la plus jeune des trois filles d’un couple très connu du haut de la vallée de la Bruche. Son père, Henri Morel, est l’exploitant des remontées mécaniques du Champ du Feu, mais aussi - c’est moins notoire - le gérant d’un groupe industriel de 3 800 collaborateurs, coté en Bourse (SFPI). Sa mère, Alice Morel, a été la plus jeune maire de France en 1977 et en est à son huitième mandat.

« Mes parents m'ont toujours poussé à croire en mes rêves. J’ai baigné dans la politique depuis toute petite », raconte Louise Morel, qui note que sa grand-mère a aussi été conseillère municipale, à une époque où les femmes élues étaient une incongruité.

Louise Morel situe la bascule vers son engagement public en 2017, séduite par « la volonté de faire de la politique autrement et le discours fort sur l’Europe d’Emmanuel Macron ». Elle fait la campagne des législatives en tant que suppléante de Guy Salomon (Modem), entre au parti puis au bureau national des Jeunes démocrates. Responsable du pôle « Idées », elle planche sur de grands sujets (lutte contre l’abstention des jeunes, harcèlement scolaire, protection des mineurs, santé environnementale des jeunes). « On remettait ces travaux à nos parlementaires ».

Stages au Kenya, à Singapour et au cabinet de Valérie Pécresse

Elle a aussi bien l’aisance orale que le bagage intellectuel pour percer. Après son collège à La Broque et une seconde au lycée Henri-Meck à Molsheim, elle part au Gymnase Jean Sturm (Bac TES en 2013) à Strasbourg et enchaîne avec Sciences Po.

Elle se spécialise dans les questions de sécurité européenne et de défense, effectue un stage de plusieurs mois à l’ambassade de France au Kenya, axé sur la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique, puis entre à l’Essec, une grande école de commerce, avec un stage à Singapour stoppé par le Covid.

Un parcours au cours duquel elle tâte la politique, de son stage chez le député alsacien de la majorité Thierry Michels à celui de six mois au cabinet de la LR Valérie Pécresse, alors présidente de la Région Île-de-France. Un travail axé sur les aides aux entreprises durant la crise.

« J’adore les sports de montagne »

Mais la jeune femme, qui a voulu se réorienter vers la « diplomatie économique » rentre à Bellefosse. Son job de conseil aux grandes entreprises dans l’agroalimentaire peut se faire en partie en télétravail. Et elle est attachée à sa vallée.

Ses loisirs ? Si elle dit aimer « voyager en France, aller dans les musées, les expos, les concerts et lire », elle annonce surtout en premier qu’elle « adore les sports de montagne ». Du ski au snowboard en passant par la randonnée et la course. Un écho à une fibre verte qu’elle met en avant dans sa campagne. Et qui ne semble pas répondre à un effet de mode.

L’avenir dira comment la jeune femme, qui va démissionner de son job dans le privé pour se consacrer à temps plein à son mandat de député, fera entendre sa voix au sein de la majorité, dans un hémicycle où la pression de la gauche écologiste sera forte.

Louise Morel est dorénavant membre de la commission des affaires économiques.

Pour mieux la connaître retrouvez la:

  • dans son clip de campagne :

                                      https://www.youtube.com/watch?v=l1823t4vihw 

  • Et en route vers l’Assemblée Nationale

https://www.facebook.com/F3Alsace/videos/louise-morel-plus-jeune-d%C3%A9put%C3%A9e-dalsace/563985515353114/

 

Les Alumni du Gymnase félicitent Louise pour son brillant parcours et lui souhaitent de pouvoir porter le plus loin possible les convictions qui l’animent.

Valentin Kieffer (bac 2010) : les langues ouvrent les portes du monde

 Valentin revient sur ses années de formation, avec l’expérience de son parcours : s’il souligne combien il importe d’acquérir un solide bagage en langues dès le lycée, grâce aussi aux échanges, il pointe aussi les différentes facettes du métier d’ingénieur selon le type d’entreprise. Il insiste par ailleurs sur l’intérêt de diversifier sa formation pour bénéficier d’un choix professionnel supérieur à côté d’un enrichissement de son bagage personnel.

 Quelle a été votre formation initiale ?

 J’ai absolument adoré ma scolarité au Gymnase : elle a été, avec ma dernière année de master, la période la plus heureuse de ma scolarité. La composition de ma classe est restée peu ou prou la même de la seconde à la terminale, probablement du fait que mes camarades et moi suivions tous les mêmes options (anglais & allemand renforcés, espagnol, latin etc.). Cela a créé un solide groupe d’amis qui ont tout vécu en commun pendant trois ans : non seulement le quotidien des cours au Gymnase, mais aussi les nombreux voyages scolaires, les soirées organisées par l’un ou l’autre qui ressemblaient à des repas de classe… quel bonheur !

 Pour moi qui me considérais plutôt comme scientifique et qui n’avais jamais éprouvé de réel intérêt pour les autres disciplines plus littéraires, la rencontre de professeurs de français et d’histoire exceptionnels au Gymnase a été très importante pour mon parcours personnel. Je pense à Monsieur Peter (français, en 1ère) et Madame Sadowski (histoire, en terminale), avec qui j’ai par exemple découvert la pensée des Lumières ou encore les mécanismes conduisant à des guerres et mille autres choses essentielles à la compréhension de notre société. Je suis très reconnaissant pour ces apports, grâce auxquels j’ai développé un vif intérêt pour les sciences sociales. Au point que, malgré mes études post-bac scientifiques et mon métier essentiellement technique, je m’intéresse actuellement bien plus à l’histoire, à la politique et aux questions sociales qu’à la science et à la technologie.

 Le Gymnase donne à ses élèves les moyens de s’ouvrir au monde et d’atteindre un très bon niveau en langues étrangères, ce qui m’a grandement servi dans ma trajectoire professionnelle. Les 5 heures d’allemand et 5 heures d’anglais hebdomadaires m’ont permis de faire des langues un atout qui m’a avantagé lors des concours des grandes écoles d’ingénieurs, puis dans ma candidature à un master dans une université anglaise, et enfin dans ma recherche de travail puisque je travaille en Suisse allemande et que mon métier nécessite également une bonne maîtrise de la langue anglaise. Les échanges organisés avec des lycéens étrangers (à Chicago en 2nde puis à Londres en 1ère et en Terminale) permettant une immersion totale chez des locuteurs anglais ont été extrêmement bénéfiques ; je dirais qu’une journée sur place vaut une semaine de cours de langue !

 
La seule chose que j’aurais aimé trouver plus au Gymnase, c’est encore plus d’opportunités d’échanges avec des jeunes à l’étranger. Bien-sûr, l’organisation d’échanges et de voyages est lourde pour les professeurs et il serait déraisonnable d’attendre d’eux qu’ils en organisent plusieurs par an. On pourrait toutefois imaginer que le Gymnase donne un coup de pouce aux élèves souhaitant encore plus d’échanges en facilitant la mise en relation avec des jeunes à l’étranger. Par exemple, des élèves prêts à partir en échange et à accueillir en retour un jeune étranger pourraient en informer le Gymnase, qui relaierait l’offre dans un lycée étranger avec lequel il entretient des contacts. Ceci permettrait à des jeunes désireux d’échanger d’être mis en relation, charge à eux ensuite de financer et d’organiser eux-mêmes leur voyage sur leurs vacances scolaires.

 Et après le Gymnase ?

 Mon parcours dans les grandes lignes :- 2 années de classe préparatoire scientifique au lycée Kléber de Strasbourg ;


- 2 années à l’École Centrale de Marseille (formation d’ingénieur généraliste) ;

- 1 an en double diplôme à l’Imperial College de Londres (spécialisation en sciences des matériaux et
biomatériaux).

J’ai obtenu à l’issue de ces 5 ans d’études simultanément le diplôme d’ingénieur de l’École Centrale et un Master of Sceince (MSc) de l’Imperial College London.

 Au début de mes études, mon objectif était de devenir ingénieur, sans savoir précisément dans quel domaine. J’imaginais que le métier d’ingénieur mêlait réflexion théorique et tâches pratiques (essais en laboratoire, dans l’usine ou sur le terrain) et cela m’attirait beaucoup. Au cours de mes études et des stages que j’ai effectués en entreprise, j’ai découvert qu’en réalité, ces deux aspects (théorie/pratique) étaient souvent divisés en deux métiers bien distincts : aux ingénieurs la réflexion théorique pour innover, développer des protocoles expérimentaux et interpréter les résultats et aux techniciens l’exécution de toutes les tâches pratiques selon les consignes des ingénieurs. Cette dichotomie (réfléchir sans faire ou faire sans réfléchir) m’a déçu et m’a poussé à chercher une alternative au métier classique d’ingénieur.

J’ai trouvé cette alternative par hasard, lors d’un forum des carrières dans mon université anglaise : le domaine des brevets, qui mêle les aspects technique et juridique. Je travaille actuellement en tant que


conseil en brevets en profession libérale dans un cabinet de conseil en propriété intellectuelle. Concrètement, les entreprises qui innovent font appel à nos services pour rédiger, déposer et défendre leurs brevets. J’apprécie mêler les aspects technique et juridique ainsi que la variété des inventions sur lesquelles je travaille, nos clients étant actifs dans des domaines techniques très différents.

 Je souhaite préciser qu’au cours de mes études, j’ai effectué tous mes stages dans de grandes entreprises du secteur aéronautique et naval car j’étais attiré par leur prestige. Je pense que la stricte division des tâches que j’y ai constatée est le résultat de l’extrême rationalisation du travail et de l’optimisation poussée de la main d’œuvre qui caractérise toutes les grandes structures : à chacun ses compétences et donc sa tâche bien définie. J’ai découvert entre temps que la situation est très différente dans les PME, où les ingénieurs sont moins nombreux, plus précieux et multi-tâches, mêlant effectivement la réflexion théorique et les tâches pratiques. Le métier d’ingénieur me paraît donc plus épanouissant lorsqu’il est exercé au sein d’une PME.

 Quels conseils pourriez-vous donner ?

 a) Pour ceux qui souhaitent s’engager dans des voies compétitives, misez sur les langues! La bonne maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères est une compétence qui est évaluée très fréquemment, aussi bien au cours des études que dans le monde professionnel. Avoir un bon niveau de langue procure un avantage comparatif et augmente les chances de réussite au concours, d’intégrer des formations sélectives et ouvre des opportunités professionnelles. Par exemple, les concours des écoles d’ingénieurs et des écoles de commerce comportent tous des épreuves dans une ou deux langues étrangères qui sont l’occasion de grappiller des points. L’obtention du diplôme d’ingénieur est soumise au passage d’une certification de niveau d’anglais et à un séjour d’au moins 6 mois à l’étranger. Intégrer une université étrangère pour y suivre une formation nécessite souvent le passage d’une certification de niveau dans la langue concernée. Lors de la rédaction du mémoire de master ou d’une thèse de doctorat, il est nécessaire de lire un grand nombre d’articles universitaires souvent écrits en anglais. Enfin, l’Alsace est une zone frontalière avec deux pays germanophones très dynamiques économiquement et gros pourvoyeurs d’emplois pour les alsaciens, il serait dommage de se priver des opportunités professionnelles qu’ils offrent à cause d’un mauvais niveau d’allemand !

 b) Misez sur les langues au lycée ! Les études post-bac sont très centrées sur le domaine que l’on choisit d’étudier et n’accordent que très peu d’importance à tout le reste. C’est particulièrement le cas des langues, qui sont négligées dans le parcours de formation des ingénieurs. Ce n’est évidemment pas en classe préparatoire que l’on progressera en langues, tout l’effort étant focalisé sur les matières scientifiques, et en école d’ingénieurs, le volume horaire dévolu aux langues n’est que symbolique. Pourtant, la maîtrise des langues vivantes reste un critère de sélection important. Concrètement, le niveau des cours d’anglais et d’allemand que j’ai suivis en Terminale au Gymnase dépasse de loin le niveau de tous les cours de langue auxquels j’ai assisté au cours de mes études post-bac et j’ai été très avantagé par mes acquis du lycée.

 
c) Diversifiez votre formation ! Choisissez les études qui vous plaisent (droit, médecine, commerce, sciences, sport, lettres…) puis saisissez toutes les opportunités qui se présentent pour obtenir une formation complémentaire dans un autre domaine. Votre profil sera alors très recherché dans les milieux se situant à l’interface entre les deux domaines que vous avez choisis. Ce sont souvent de petits milieux de niche offrant un travail intéressant et bien rémunéré. Par exemple, une amie du lycée a suivi ses études de pharmacie avec une formation complémentaire en droit, et travaille maintenant dans le milieu du droit pharmaceutique. Moi-même, j’ai une formation d’ingénieur avec une formation complémentaire en droit et je travaille dans le domaine des brevets. Une autre voie plus connue est de compléter une formation d’ingénieur par une formation en management et finance (par exemple MBA) pour prétendre à des postes de direction dans des grandes entreprises.


 Et pour des poursuites de parcours dans un pays autre que la France ?

 À l’issue de mes études, je souhaitais trouver mon premier travail et habiter à l’étranger, car j’aime beaucoup évoluer dans une langue et dans un environnement différents de ce que je connais. Comme je ne souhaitais tout-de-même pas trop m’éloigner de ma famille en Alsace, j’ai cherché un emploi en Allemagne et en Suisse. Je travaille depuis en Suisse et j’en suis très content, entre autres pour la rémunération qui est nettement plus élevée que celle que je pourrais toucher en France. Travailler en Suisse est une excellente opportunité que je recommande à tous ceux qui sont tentés par l’expérience. Attention toutefois au revers de la médaille, si l’on habite en France et que l’on se rend en Suisse quotidiennement : les trajets peuvent être longs et si l’on souhaite les écourter en se relocalisant près de la frontière, les prix de l’immobilier y sont extrêmement élevés du fait de la forte proportion de frontaliers.