mercredi 16 mars 2016

La Corée se met au Cube


 Le Gymnase est un des rares établissements scolaires français qui assure un enseignement de coréen depuis plusieurs années.
Il se trouve de ce fait partenaire de la journée France-Corée de l’année internationale « France-Corée » qui célèbre le 130 anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Corée du Sud.
La semaine va être marquée par de multiples festivités culturelles pour les Gymnasiens.


et une manifestation sera ouverte à tous 

Mercredi 23 mars 2016 de 9h05 à 10h00 au Cub


Conférence de M. DAYEZ-BURGEON
                   « Traditions et modernité de la Corée »

Pascal Dayez-Burgeon
Directeur des affaires européennes du CNRS à Bruxelles.

Normalien, agrégé d'Histoire et diplômé de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration), Pascal Dayez-Burgeon a été diplomate en Corée de janvier à juillet 1997 puis à nouveau de septembre 2001 à août 2006 au sein du service culturel de l'ambassade de France. Auteur entre autres  des Coréens (Tallandier, 2011, réédité en 2014), Histoire de la Corée des origines à nos jours (Tallandier, 2012), De Séoul à Pyongyang, idées reçues sur les deux Corées (Le Cavalier Bleu, 2013) et de La dynastie rouge


vendredi 11 mars 2016

Faire dialoguer pédagogie et numérique


Chacun sait que la mise en œuvre des TICE dans la gestion des établissements scolaires constitue un formidable levier d'amélioration de l'ensemble des processus administratifs, d'orientation, d'informations des élèves et de leurs familles.

Cependant, l'utilisation à des fins pédagogiques des outils numériques montre que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Le passage à l'ère du numérique doit se faire de manière progressive, avec un regard critique sur le déploiement des équipements informatiques et leurs bienfaits sur notre mission première.

Ainsi, l'OCDE, dans le rapport 'Connectés pour apprendre ? Les élèves et les nouvelles technologies' publié le 15 septembre 2015, indique que 'les compétences de base sont plus déterminantes pour obtenir de bonnes performances scolaires et pour se servir des ordinateurs que l'accès aux outils eux-mêmes'.

Forts de ce constat, nous avons engagé des travaux dans les thèmes suivants : ENT, site internet, équipements, applications. D'importants moyens humains et matériels sont déployés pour permettre à chacun, salarié, enseignant, de disposer d'outils adaptés et performants, tout en adoptant une attitude prudente pour la mise à disposition d'équipements utilisés par les élèves.

A.    Damery, DA

                  Voici les étapes déjà parcourues sur ce chemin:

http://www.calameo.com/read/0033797936d213fc612e2



Ils n'ont pas voulu rester indifférents....

Les élèves du Gymnase se mobilisent
en faveur des réfugiés et de la Cimade.

 « Vous avez couru ; eux, ils marchent », lance Anny Kaiser, présidente régionale de la Cimade, aux jeunes du Gymnase Jean-Sturm, qui viennent de remettre 12 705 € à l‘association d’aide aux migrants.
À l’automne, les délégués du conseil pour la vie lycéenne (CVL) voulaient « faire quelque chose pour les réfugiés ». Au départ, ils avaient plutôt pensé à récolter des habits. La direction a proposé de destiner la course annuelle parrainée des olympiades de la solidarité à la Cimade*. « On s’est posé la question, parce que les positions des gens étaient très partagées ; c’est un sujet polémique », retrace le directeur du Gymnase, Guy Mielcarek.
« C’est toujours difficile de motiver les autres sur une cause qui nous tient à cœur, mais je me sentais personnellement impliqué », témoigne Nicolas, en terminale, recordman des dons grâce à son réseau.

« Ça les a touchés que ça vienne des jeunes »
Carmine a surtout été frapper aux portes de ses voisins. « Beaucoup m’ont posé des questions. J’ai dû parler 15 minutes avec chacun. Une personne m’a répondu : “je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Je ne veux pas que les migrants viennent en France”. »
Pour Romy, c’était facile : « Je suis allée dans ma paroisse. La plupart connaissaient déjà la Cimade. Ça les a touchés que ça vienne des jeunes. » Xavie n’a pas eu à convaincre non plus : « Les amis de mes parents sont très engagés : certains ont déjà accueilli des migrants chez eux. »
Pour démarcher des parrains, Alix a beaucoup appris sur le sujet. « J’ai eu envie de mieux m’y intéresser. J’ai suivi les infos de plus près. »
Devant une grande affiche « Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre », dans la salle où la délégation d’élèves rencontre la Cimade, une petite expo raconte les actions de l’association, à Melilla, Lampedusa, Calais.
« La jungle est en fait un village. On a détruit une église et une mosquée il n’y a pas longtemps, c’est absolument violent », leur dit Anny Kaiser, témoignant de l’anxiété des réfugiés. Surtout, « ça ne résout pas le problème », lâche Nicolas.
Après la médiatisation de la photo du petit Alan, les ados se sont aussi mobilisés. « En septembre, c’est la première fois que des jeunes de 15, 16, 17 ans sont venus frapper à notre porte pour faire du bénévolat à Strasbourg », souligne Françoise Poujoulet, déléguée Alsace-Lorraine. « On a été touchés, très contents. Mais c’est compliqué, parce que ce sont des mineurs, et nous voyons des situations difficiles. »
*Au total, 25 410 € ont été récoltés, mais la moitié abonde le fonds de solidarité interne, pour aider les familles les moins aisées à financer voyages et sorties.


DNA 2 mars 2016

Pour consommer - avec modération - par Jules (bac 2009)


La Schlouk Map, pour trouver un bar à Strasbourg

Deux jeunes entrepreneurs strasbourgeois viennent de lancer une application qui permet de repérer facilement un bar, et les infos qui vont avec : la Schlouk Map. Dans une ville qui compte quelque 40 000 étudiants, il est fort probable que ce service connaisse un franc succès.
La Schlouk Map, une carte des bars interactive, existait déjà depuis un peu plus d’un an en version web, facilement consultable sur écran d’ordinateur.
Là, Jules Lagadic et son associé viennent de sortir une application, disponible sur Google Play et sur l’App Store, parfaitement adaptée à une consultation mobile, plus adaptée aux usages des clients des bars strasbourgeois.
L’application Schlouk Map a été mise en production ces tout derniers jours, elle a émergé ce lundi matin et a déjà été chargée près de 200 fois en quelques heures.

46 bars référencés
« L’idée de l’application a été travaillée pendant un Start-up Week-End proposé par Alsace Digitale et la CCI, au mois de novembre dernier. J’avais proposé ce projet, nous avons constitué une équipe de neuf personnes et décroché le troisième prix. L’une des personnes a poursuivi l’aventure avec moi », précise Jules Lagadic.
La Schlouk Map utilise les ressources de la géolocalisation (si vous décidez d’activer le GPS) et vous signale les bars voisins, à Strasbourg. L’application donne différentes informations : horaires, carte des boissons, les données sur les happy hours régulièrement mises à jour. Elle trie les réponses en fonction de l’endroit où vous vous situez, du bar le plus près au bar le plus éloigné. Le calcul d’itinéraire pour se rendre à l’établissement choisi est également proposé.
Si vous n’activez pas la géolocalisation, vous pouvez quand même consulter une liste de bars dans un secteur géographique donné.
L’idée des deux jeunes entrepreneurs est de développer ce service à grande échelle. Pour l’instant, 46 bars sont référencés à Strasbourg.
L’application devrait connaître d’autres développements, notamment un système de notifications pour signaler à des clients des offres particulières. Ce service donnerait lieu à une rémunération pour la Schlouk Map, sur la base du nombre de personnes orientées vers un établissement.
La Schlouk Map compte aussi sur sa communauté pour garantir la fiabilité de ses informations (l’application est liée à une page de fans Facebook). On peut proposer un établissement au référencement, signaler des erreurs…

DNA 1 mars 2016

Il s'appelle Maurice.....


Un Farm Truck nommé Maurice
Depuis le mois de décembre, une nouvelle start-up strasbourgeoise, installée quai du Maire-Dietrich, prône une alimentation simple, saine et abordable. Du mardi au samedi de 16 h à 20 h, le Farm Truck, un camion surnommé Maurice, distribue des paniers-recette pour le dîner.
Pas d’idée pour le dîner ? Pas le temps de faire les courses ? Des ingrédients introuvables ? Trois étudiants fraîchement diplômés de l’EDHEC Business School, école de commerce et de gestion basée à Lille, ont trouvé la solution. Félix, Harold et Maxime proposent un nouveau modèle de distribution dans la métropole strasbourgeoise : des paniers-recette prêts à cuisiner à base de produits frais et locaux pour le dîner. 
Comment ça marche ?
« Après une journée de boulot, les gens ne vont pas faire soixante-dix kilomètres pour aller s’approvisionner en produits de qualité à Colmar par exemple », indique Félix Hemar, 22 ans, cofondateur et associé du Farm Truck. « Nous leur proposons donc d’aller nous-mêmes chercher les produits frais et d’élaborer ensuite des recettes en fonction de la saisonnalité des produits ». Le but étant de privilégier la gastronomie locale, tout en limitant le bilan environnemental avec la possibilité de rapporter au camion les déchets engendrés lors de la consommation, qui seront ensuite éliminés proprement grâce à un partenaire de retraitement des déchets.
À la différence des Food Truck, aucune restauration n’est réalisée dans le camion des trois associés. Après la collecte des ingrédients, les commandes sont préparées à Vendenheim puis Maurice, le camion, se rend place de l’Université pour la distribution des paniers qui a lieu du mardi au samedi de 16 h à 20 h. Il est possible également pour les clients de retirer leur commande au 19 route de Brumath à Vendenheim.
Les paniers sont réalisés deux heures seulement avant la livraison afin de garantir « l’ultra frais ». C’est pour cette raison que les acheteurs peuvent passer commande jusqu’à 13 h 30 le jour même sur le site internet de la société [*].
Une fois le panier récupéré, la préparation du dîner peut commencer. Toutes les recettes sont conçues pour être réalisées en trente minutes, cuisson et préparation comprises.

Au menu
Farm Truck s’articule autour de cinq gammes de panier-recette afin de satisfaire les végétariens et les autres. « Les gammes changent tous les samedis à 13 h 30, sauf le burger qui est de saison », indique Félix Hemar.
Au menu cette semaine, pennes aux petits légumes et beurre d’ail, chausson pomme poire accompagné d’une salade de mâche, navets farcis à la viande hachée et riz de Camargue, pavé de truite en croûte de pain d’épices avec ses carottes multicolores sautées ainsi que le fameux Farm Burger, très apprécié des clients. « Les prix varient entre 5 et 9,50 euros selon l’offre choisie », précise le cofondateur. Toutes les recettes sont prévues pour deux personnes minimum sauf le pack hebdomadaire, pour une personne minimum, qui consiste à recevoir une semaine complète de dîner en un seul panier pour 35 euros par personne. « Les paniers peuvent s’adapter à un nombre de consommateurs très variable. On a déjà servi un panier pour 18 personnes ! » s’exclame le jeune homme.
Les recettes sont élaborées avec Gérard Dehaye, un chef cuisinier reconnu en Alsace et étoilé au « bib gourmand » Michelin.
Du mardi au samedi, le Farm Truck vous attend, de 16 h à 20 h, quai du Maire-Dietrich. Menu à préparer soi-même avec des produits locaux, de 5 à 9,50 €.
[*] http://www.farm-truck.fr.


DNA 4 mars 2016  Par VALENTINE LEBŒUF

La révolution numérique leur donne des ailes


Les jeunes actifs plutôt optimistes 
face à la quatrième révolution industrielle

La révolution numérique leur donne des ailes. En moyenne, les deux tiers des jeunes entrant dans le monde du travail débordent d’optimisme quant à leur avenir professionnel, selon une étude diffusée lundi 18 janvier par l’indien Infosys, société prestataire de services informatiques. Mais les Français, comme souvent dans les sondages, se distinguent par leur pessimisme relatif : seulement 9,75 % se déclarent « très optimistes » et 43,06 % « assez optimistes ». Seuls les Australiens se montrent encore plus négatifs.
Infosys a interrogé dans neuf pays, en novembre, 1 000 jeunes actifs âgés de 16 à 25 ans sur la manière dont ils voyaient leur avenir dans la perspective de la quatrième révolution industrielle, thème sur lequel va plancher le forum économique mondial de Davos à partir de mercredi 20 janvier. A l’ère de l’intelligence artificielle, du big data ou de l’imprimante 3D, les jeunes sont conscients de la menace : en moyenne 4 sur 10 imaginent que leur emploi pourra être remplacé par un robot d’ici dix ans.

Pour autant, ils restent optimistes sur leur capacité à se faire une place au soleil. Avec néanmoins deux camps bien distincts. « Les quatre pays émergents surpassent les cinq économies développées quant à leur vision positive sur leur emploi futur », souligne l’étude, qui voit les pays émergents aborder la quatrième révolution industrielle avec une « longueur d’avance ».

« Débloquer cette nouvelle génération »
Ce sont les Brésiliens qui ont le plus confiance en leur avenir, suivis des Sud-Africains, des Indiens et des Chinois. « Cela s’explique notamment par le fait que les jeunes dans les pays émergents accordent une plus grande valeur à leurs études », analyse Emmanuelle Blons, chez Infosys. Surtout, dans les pays émergents, la génération Y prévoit que les compétences en matière de nouvelles technologies seront décisives. Or, ils s’estiment bien préparés sur ce plan. Ainsi, enInde, 60 % des jeunes interrogés jugent avoir les compétences nécessaires pour réussir leur carrière, contre 25 % en France.
La morosité ambiante dans l’Hexagone n’explique pas tout. Alors qu’Infosys établit cinq profils en fonction des aptitudes revendiquées et de l’intérêt pour les nouvelles technologies, c’est la France qui arrive en queue de peloton. Au pays des ingénieurs et de la sélection par les maths, seul un jeune Français sur 8 figure dans la catégorie des « gourous de la tech », contre 45 % en Inde, 35 % au Brésil ou 27 % en Chine. En moyenne, 20 % des sondés dans les pays développés sont considérés comme des mordus des techs. A l’autre bout du spectre, les « illettrés de la tech » sont les plus nombreux en France (28 %), contre une moyenne de 10 % dans les pays développés, et seulement 2 % en Inde.
« Il ne s’agit que d’une perception, mais il n’y a pas de raison que les jeunes Français soient classés à ces niveaux. On a tout ce qu’il faut en France », s’alarme Mme Blons : « Il faut renforcer l’apprentissage des nouvelles technologies mais aussi aller plus loin et apprendre à apprendre afin de débloquer cette nouvelle génération. » En moyenne, 65 % des 16-25 ans interrogés considèrent avoir fait des études qui les arment suffisamment pour faire face au changement : ils sont 70 % en Afrique du sud, Chine et Brésil et seulement 51 % en France.

Inégalités homme-femme
La création de la grande école du numérique par le président Hollande en septembre 2015, qui vise à labelliser une cinquantaine d’établissements, constitue une réponse, mais très partielle. Car, au-delà de la formation, la grande différence entre les pays se situe au niveau de l’appétit des uns et des autres pour l’informatique. « Là où 75 % des jeunes en Inde et en Chine ont envie d’améliorer leurs compétences en matière d’analyse des données, ils sont seulement 47 % en Allemagne et en France », souligne l’étude.

Autre divergence inquiétante, celle entre les hommes et les femmes. Là encore, si la différence, en Inde ou en Chine, est ténue, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, les garçons sont deux fois mieux classés que les filles sur l’échelle du « geek ». Et ce sont les jeunes Françaises qui réalisent le moins bon score parmi les neuf pays…
En clair, au moment où les sociétés tentent de réduire les inégalités de genre dans le monde du travail, la quatrième révolution industrielle promet au contraire de les accroître. « La seule manière d’y remédier est de former de plus en plus tôt aux nouvelles technologies pour que “tripatouiller” un ordinateur devienne naturel à tous », conseille Mme Blons d’Infosys.

LE MONDE ECONOMIE | 18.01.2016 à 11h05 • Par Isabelle Chaperon

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/18/les-jeunes-actifs-plutot-optimistes-face-a-la-quatrieme-revolution-industrielle_4849024_3234.html#g4RE2WACuojyowhe.99

La transition s’annonce difficile


Obama et l’angoisse de la classe moyenne

L’économie va mieux qu’ailleurs, le chômage est au plus bas depuis 2008, le déficit a été réduit des deux tiers… Pourquoi les Américains sont-ils aussi anxieux ? Dans son dernier discours sur l’Etat de l’Union, le 12 janvier, Barack Obama a donné un élément de réponse. Parmi les défis des prochaines années, il faudra compenser le coût humain des innovations technologiques, a-t-il souligné : « Comment faire en sorte que la technologie marche pour nous et non contre nous. »
C’était la première fois que M. Obama mettait en avant l’impact des nouvelles technologies dans un discours solennel. Il a employé le mot fétiche de la Silicon Valley, celui dont se parent comme d’un drapeau les patrons d’Uber ou Airbnb : « disruption. » Autrement dit, « perturbation ». Celle du modèle économique ancien, des entreprises établies et des marchés traditionnels. Mais il l’a fait, moins par enthousiasme révolutionnaire que pour souligner que ces « disruptions économiques » mettent désormais les Américains « à rude épreuve ».
A Davos, le 20 janvier, Joe Biden a repris la même idée, contrastant avec l’émerveillement qui continue, aux Etats-Unis, beaucoup plus qu’en Europe, à entourer ce que le World Economic Forum a qualifié de « quatrième révolution industrielle ». Les mutations technologiques, a dit le vice-président, « ont le potentiel de miner encore davantage la classe moyenne. Il est de notre responsabilité d’assurer que la révolution digitale crée plus de gagnants que de perdants ».
L’administration Obama n’est pas technophobe. Le président a été pionnier dans l’utilisation des réseaux sociaux dès sa campagne de 2008. Il accorde des interviews aux célébrités de YouTube. Il fait grand usage d’Instagram et vient de s’inscrire sur Snapchat. En quittant la Maison Blanche, nombre de ses proches collaborateurs se sont d’ailleurs reconvertis dans la Tech. David Plouffe, le stratège de la réélection de 2012, est vice-président d’Uber (où il a manifestement plus de mal à « vendre » l’image de la firme que celle de l’ancien candidat démocrate). Jay Carney, l’ancien porte-parole, est chargé des relations extérieures chez Amazon. Dan Pfeiffer, ancien responsable des communications stratégiques, occupe le même poste chez GoFundMe, une plate-forme de Crowdfunfing. Lisa Jackson, l’ex-directrice de l’agence pour l’environnement (EPA), est à la direction d’Apple. Caroline Atkinson, conseillère économique, une ancienne du FMI, vient d’être recrutée par Google qui espère profiter de ses contacts pour faire avancer son contentieux avec la Commission de Bruxelles.
100 millions de lignes de code
Mais le président « sent » bien ses compatriotes. Il ne lui a pas échappé, comme il l’a répété le 30 janvier, qu’ils sont déstabilisés par les « extraordinaires » mutations en cours et l’appétit avec lequel les nouvelles technologies « remplacent toutemploi où le travail peut être automatisé ». Sans parler de la complexification des tâches. Aujourd’hui, un mécanicien ne se contente plus de changer l’huile des moteurs, a-t-il souligné. Il travaille « sur des machines qui nécessitent jusqu’à 100 millions de lignes de code. C’est 100 fois plus que la navette spatiale ».

Quatre ans après être sortis de la récession, les Américains se sentent menacés par une nouvelle vulnérabilité. Selon une étude de 2013 des chercheurs d’Oxford, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, 47 % des emplois sont menacés aux Etats-Unis par l’automatisation dans les vingt prochaines années. Dans l’immédiat, l’ubérisation du travail démantèle les jobs en « micro-tâches » et en « micropaiements », selon Mary Gray, une chercheuse de Microsoft Research, qui parle de travail à la « chaîne digitale ». L’union des freelancers estime à quelque 53 millions le nombre d’Américains enrôlés à temps plein ou partiel dans cette « économie à la demande », soit un travailleur sur trois. Le 26 janvier, le département du travail a annoncé qu’un recensement serait entrepris pour mesurer l’essor réel de cette nouvelle économie.

4 milliards de dollars investis dans du code
« La destruction d’emplois par le software va être massive », prédisait en mai 2015 Sam Altman, l’un des jeunes visionnaires de la Silicon Valley, lors d’une conférence à Stanford. Président d’un fonds de capital-risque, un métier consistant à « aider les gens à détruire des emplois », il avouait avoir des états d’âme. Surtout, il regrettait l’absence de débat. « Personne n’est préparé » à la situation, disait-il, mais « on ne peut pas en parler ». Hillary Clinton en sait quelque chose. En juillet, la candidate a dû battre en retraite après avoir fait le simple constat que l’économie à la demande « pose de sérieuses questions sur la protection du travail et ce à quoi ressemblera un bon job à l’avenir ».
M. Obama aura eu le mérite d’aborder la question. Il l’a fait avec son habituel optimisme, rappelant que l’Amérique qui a « marché sur la Lune » n’a jamais eu peur des innovations. Dans le budget qu’il présente début février, il a consacré 4 milliards de dollars à une initiative d’« Informatique pour tous », qui entend faire entrer l’enseignement du code dès le cours préparatoire.

Mais la transition s’annonce difficile, et c’est cette angoisse-là qui est sous-jacente dans le paysage de 2016. L’angoisse de perdre pied au profit d’une « techno-élite » aux salaires mirobolants. En 2012, l’Amérique ne parlait que de « déclin ». La Chine faisait peur. Aujourd’hui, c’est la machine qui inquiète, dans une société qui ne trouve pas son compte dans l’accélération des innovations. Le chômage était le thème central des discours politiques. Aujourd’hui, c’est de la nature même du travail qu’il est question. L’angoisse de la classe moyenne américaine, c’est avant tout un sentiment d’impuissance face à une économie qu’elle ne comprend plus.

Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San Francisco
LE MONDE | 08.02.2016
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/02/08/obama-et-l-angoisse-de-la-classe-moyenne_4861097_3222.html#BPcbBrK5ZP78HjgT.99

Vous trouvez l’époque mouvementée ?

Demain, une époque formidable

Vous trouvez l’époque mouvementée ? Vous n’avez encore rien vu. Quand l’un des meilleurs joueurs professionnels de go au monde se fait battre par une machine, le moment est venu de faire une pause, souffler un peu et prendre la mesure de ce qui nous attend.
Nous avions pourtant parfaitement intégré le fait que ce joueur, Fan Hui, champion d’Europe, fût d’origine chinoise. D’abord parce que le go a été inventé il y a trois mille ans en Chine, ensuite parce que, au XXIe siècle, l’ascension de la Chine fait partie de notre environnement économique et géopolitique. « L’Europe appartient au passé, l’Amérique au présent, l’Asie au futur », aime à déclamer le politologue singapourien Kishore Mahbubani. En réalité, tout ça est dépassé. Et face à ce qui se prépare, les Chinois ne sont pas beaucoup mieux outillés que nous.

SI UN ORDINATEUR PEUT BATTRE UN CHAMPION PROFESSIONNEL DE GO, IMAGINEZ COMMENT IL PEUT POURRIR LA VIE D’UN DRH
Ce qui se prépare, ce grand bouleversement qui est là, au coin de la décennie, prêt à déferler, c’est ce qu’un vieux professeur suisse, sorte de professeur Tournesol très fort en marketing, appelle la quatrième révolution industrielle. Avant d’inventer la quatrième révolution industrielle, cet homme, Klaus Schwab, a inventé le Forum économique mondial de Davos ; tout naturellement, il a donc demandé au Forum, pour son édition de 2016 qui vient de se terminer, de se pencher sur les défis et promesses de ladite révolution. Pour mémoire, les trois précédentes sont celles de la vapeur, qui a mécanisé la production, puis celle de l’électricité qui a créé la production de masse, et la révolution numérique, qui a vu les technologies de l’information automatiser la production. La quatrième n’est pas simplement le prolongement de la troisième : l’accélération et l’ampleur du progrès technologique sont telles qu’elles nous font basculer dans une nouvelle ère, l’ère de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la robotique et des big data. Une ère, dit M. Schwab, où « la fusion des technologies efface les frontières entre les sphères physique, biologique et numérique ».
Le Pr Schwab n’a pas fait découvrir l’eau chaude aux cerveaux invités à Davos. D’autres cénacles, comme les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence en 2015, ont exploré les conséquences de ces ruptures technologiques, notamment pour le monde du travail ; bien des études savantes ont été menées. La recherche et les applications liées à l’intelligence artificielle ont donné une nouvelle jeunesse à la Silicon Valley. Cette révolution, pourtant, reste le secret le mieux gardé des élites économiques mondiales. Pourquoi ? Parce que, précisément, si son potentiel les fait rêver, son impact social les stresse terriblement. Ils savent tous que cela va être énorme. Mais quant à en définir les contours, c’est le saut dans l’inconnu. Si un ordinateur peut battre un champion professionnel de go, imaginez comment il peut pourrir la vie d’un DRH.

EN CINQ ANS, 7 MILLIONS D’EMPLOIS POURRAIENT ÊTRE DÉTRUITS ET 2 MILLIONS CRÉÉS. RÉSULTAT : 5 MILLIONS D’EMPLOIS EN MOINS
Une étude du Forum économique, par exemple, avance le chiffre de sept millions d’emplois qui seront détruits en cinq ans dans quinze secteurs économiques. Heureusement, deux millions d’autres emplois seront créés – en comptant bien, cela fait quand même un résultat net de cinq millions d’emplois en moins. Rassurez-vous, le pire n’est pas sûr. Des métiers disparaîtront ; d’autres, évidemment, apparaîtront. Lesquels ? Combien ? Nul ne le sait encore.
Les progrès que permet cette nouvelle révolution dans la recherche sont époustouflants. « Mind-blowing », répète avec passion Bill Gates, l’homme le plus riche du monde qui, lui, a compris que le meilleur moyen d’en orienter l’impact social était d’investir sa fortune dans la philanthropie, tout en faisant progresser la science. L’être humain maîtrise aujourd’hui les moyens de rendre la machine plus intelligente que lui : c’est « mind-blowing », parce que l’humanité peut en tirer un profit fabuleux. La machine, on le sait, peut faire beaucoup de choses à notre place : la robotisation est déjà bien avancée dans les processus industriels. Mais elle sait aussi penser à notre place, et souvent plus loin que nous. Et là, beaucoup des implications de ces possibilités restent à découvrir.
Ces implications nous concernent tous, travailleurs, entreprises, administrations, Etats, communauté internationale. Pour l’instant, les interrogations se concentrent sur les transformations qu’elles feront subir au travail, au nombre et à la nature des emplois, et sur les moyens d’éviter qu’elles aggravent les inégalités, tendance lourde du monde actuel. Vont-elles achever de laminer les classes moyennes ? « L’accent doit être mis sur les compétences, pas sur les emplois », répond Satya Nadella, PDG de Microsoft. Alors, comment former les travailleurs de demain ?

C’est la partie visible de l’Iceberg. Les défis, en réalité, vont bien au-delà. Ils portent sur la protection des données privées, le niveau de contrôle des Etats, l’éthique, la sécurité… José-Maria Alvarez-Palette, DG de Telefonica, estime qu’il faut rendre aux individus la propriété de leurs données personnelles qui seront amassées lorsque tous les objets qui nous entourent seront connectés. Chuck Robbins, nouveau PDG de Cisco, note qu’un « nouveau degré de confiance est requis, au-delà de tout ce que nous avons connu dans l’histoire : confiance dans les systèmes qui gèrent les données, dans les gens qui ont accès aux données, dans les technologies qui protègent les données ». Lui s’attend à voir émerger un million d’emplois dans la cybersécurité, « sans que nous ayons pour l’instant les qualifications correspondantes ».
Dans sa sagesse toute asiatique, Fan Hui, le champion de go, a confié au Monde après sa défaite : « Je pense que les ordinateurs vont changer le go. » Chacun voit midi à sa fenêtre. Mais il n’y a pas que la vie des joueurs de go qui va changer. Et nous ferions bien, tous, de nous y préparer.

LE MONDE | 30.01.2016 à 10h27 • | Par Sylvie Kauffmann

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/30/demain-une-epoque-formidable_4856490_3232.html#6iaDeP7FzQ6rm1tk.99

samedi 5 mars 2016

De la startup à l'entreprise multiséculaire


Dans le cadre du cycle de conférences

« Trajectoires d’anciens élèves »

Les Alumni du Gymnase vous proposent de rencontrer lors de son AG
Edouard Haag (Bac 2004)

Vendredi 18 mars 2016 à 20h
au Gymnase Jean STURM
8, place des Etudiants 67000 Strasbourg

Edouard a mis en œuvre la formation acquise en école de commerce sous diverses latitudes (Londres, Mexico, Madrid...) avant de fonder en 2009 Kubosphère, une startup innovante toujours présente sur le marché de la numérisation.
2014 marque un tournant important : Edouard, représentant de la  huitième génération familiale,  se prépare à prendre le relais à la tête de la brasserie Meteor (créée en 1640, 450 000 hl de bières par an aujourd’hui). Directeur commercial depuis juillet 2015, il va, au côté de son père, relever avec son approche les nombreux défis (production, distribution, écologie etc…) de l’industrie agro-alimentaire dans une compétition à l’échelle internationale.
Merci d’annoncer votre venue au 03.88.15.77.10
ou par courriel : Alumni@legymnase.eu