vendredi 11 mars 2016

Ils n'ont pas voulu rester indifférents....

Les élèves du Gymnase se mobilisent
en faveur des réfugiés et de la Cimade.

 « Vous avez couru ; eux, ils marchent », lance Anny Kaiser, présidente régionale de la Cimade, aux jeunes du Gymnase Jean-Sturm, qui viennent de remettre 12 705 € à l‘association d’aide aux migrants.
À l’automne, les délégués du conseil pour la vie lycéenne (CVL) voulaient « faire quelque chose pour les réfugiés ». Au départ, ils avaient plutôt pensé à récolter des habits. La direction a proposé de destiner la course annuelle parrainée des olympiades de la solidarité à la Cimade*. « On s’est posé la question, parce que les positions des gens étaient très partagées ; c’est un sujet polémique », retrace le directeur du Gymnase, Guy Mielcarek.
« C’est toujours difficile de motiver les autres sur une cause qui nous tient à cœur, mais je me sentais personnellement impliqué », témoigne Nicolas, en terminale, recordman des dons grâce à son réseau.

« Ça les a touchés que ça vienne des jeunes »
Carmine a surtout été frapper aux portes de ses voisins. « Beaucoup m’ont posé des questions. J’ai dû parler 15 minutes avec chacun. Une personne m’a répondu : “je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Je ne veux pas que les migrants viennent en France”. »
Pour Romy, c’était facile : « Je suis allée dans ma paroisse. La plupart connaissaient déjà la Cimade. Ça les a touchés que ça vienne des jeunes. » Xavie n’a pas eu à convaincre non plus : « Les amis de mes parents sont très engagés : certains ont déjà accueilli des migrants chez eux. »
Pour démarcher des parrains, Alix a beaucoup appris sur le sujet. « J’ai eu envie de mieux m’y intéresser. J’ai suivi les infos de plus près. »
Devant une grande affiche « Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre », dans la salle où la délégation d’élèves rencontre la Cimade, une petite expo raconte les actions de l’association, à Melilla, Lampedusa, Calais.
« La jungle est en fait un village. On a détruit une église et une mosquée il n’y a pas longtemps, c’est absolument violent », leur dit Anny Kaiser, témoignant de l’anxiété des réfugiés. Surtout, « ça ne résout pas le problème », lâche Nicolas.
Après la médiatisation de la photo du petit Alan, les ados se sont aussi mobilisés. « En septembre, c’est la première fois que des jeunes de 15, 16, 17 ans sont venus frapper à notre porte pour faire du bénévolat à Strasbourg », souligne Françoise Poujoulet, déléguée Alsace-Lorraine. « On a été touchés, très contents. Mais c’est compliqué, parce que ce sont des mineurs, et nous voyons des situations difficiles. »
*Au total, 25 410 € ont été récoltés, mais la moitié abonde le fonds de solidarité interne, pour aider les familles les moins aisées à financer voyages et sorties.


DNA 2 mars 2016