jeudi 15 février 2018

Simon Parmentier, fulgurant zouave



Simon Parmentier est un jeune strasbourgeois de 18 ans, fraîchement bachelier de la section théâtre du lycée des Pontonniers après avoir fait toute sa scolarité antérieure au Gymnase. 

Animé par le théâtre depuis son enfance, il a été aux côtés de François Berléand, Julie Depardieu et Isabelle Gélinas dans Les Chamois, une série diffusée sur TF1 en décembre 2017.


Interviewé par Cécile Mootz pour Rue89 Strasbourg, Simon revient sur son parcours de météorite

Rue89 Strasbourg : comment, alors que vous étiez en pleine préparation de votre bac, vous êtes-vous retrouvé à tourner dans une série de TF1 ?

Simon Parmentier : J’étais en terminale aux Pontonniers et un ami comédien, Hugo Roth, m’envoie une annonce de casting pour une série. Ils cherchent un garçon de plus de 16 ans, rondouillard et drôle pour le rôle de Thomas Leroy. J’ai envoyé ma candidature. Le lendemain, je reçois une réponse. L’équipe du film était intéressée. Vu que je n’étais pas à Paris, ils m’ont demandé d’envoyer une vidéo de moi en train de jouer un passage du script.

Je me suis filmé à 23h chez moi, dans la pièce d’à côté la machine à laver tournait et faisait un raffut monstre ! Le plus drôle c’est que je n’avais pas de trépied pour la caméra, on a dû empiler des livres et poser la caméra dessus. Malgré ça, après avoir envoyé ma vidéo, la directrice de casting m’a appelé. Elle me demandait de venir à Paris pour rencontrer le réalisateur Philippe Lefebvre. J’étais en terminale, en pleine semaine, mais je me suis dit, « la carrière passe avant tout ! » Mes professeurs n’y ont vu aucun problème. Mais je n’en ai pas trop parlé autour de moi. Je n’avais pas envie de passer pour un vantard, rien n’était fait.

J’ai pris mon train pour Paris, j’ai rencontré le réalisateur, j’ai passé mon audition et je pensais rentrer à Strasbourg. Mais Philippe Lefebvre m’a demandé de rester pour donner la réplique aux filles qui passaient le casting pour jouer Jessica Bernard. Je me suis dit, bon, c’est bon signe mais ça ne voulait pas dire que j’étais pris. Pourtant toutes les comédiennes me disaient que j’avais eu le rôle.

« Les 4 ou 5 jours les plus longs de toute ma vie »
Je ne voulais vraiment pas me faire de faux espoirs. S’en sont suivi les 4 ou 5 jours les plus longs de toute ma vie ! Le week-end passe, le lundi, toujours rien. Et le mardi le producteur de la série m’appelle et me dit : « je pense qu’on te l’a déjà dit, tu es pris pour le rôle de Thomas. On commence dans deux semaines. » J’étais fou de joie ! À ce moment, j’étais avec une amie et on a directement fêté ça. Je lui ai offert une bière ! Peu de temps après, la directrice de casting m’appelle, elle me dit « ah oui, un petit détail, ton père sera François Berléand et ta mère Isabelle Gelinas. »

Sur le coup, je n’ai pas trop réalisé. Je suis donc retourné à Paris pour faire une lecture du scénario avec toute l’équipe. C’est là que j’ai rencontré les acteurs. Moi j’étais tout petit devant eux, je n’avais jamais fait de télé avant ça ! C’était incroyable.


Justement, qu’est-ce que vous avez fait avant Les Chamois ?
J’ai fait tous les stages, tous les ateliers théâtre de ma scolarité, je lisais des pièces et j’ai toujours été un grand consommateur de théâtre. Un jour je me suis tourné vers l’opéra. Je suis devenu un petit chanteur de la maîtrise de l’opéra national du Rhin. J’ai participé à 11 opéras différents, en tant que cœur, une fois comme solo. Puis je me suis concentré sur le théâtre.

Quand j’étais dans au Gymnase  à Strasbourg, avec un groupe d’élèves nous avons formé une petite troupe. Nous avons entre autre monté La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, j’ai adoré. Puis j’ai intégré la section théâtre du lycée international des Pontonniers.

Malgré mes résultats scolaires plutôt bancals, j’ai été pris, à ma grande surprise. C’était les plus belles années de ma scolarité. On était 23 élèves avec 5 h de théâtre par semaine, 3h de pratique et 2h de théorie.

D’où vient votre passion pour le théâtre ?
C’est étrange de dire ça mais tout a commencé quand j’avais 5 ans. On a joué une pièce avec notre maîtresse, je jouais maître lapin. Un grand rôle ! C’est un souvenir qui m’a marqué, j’étais hyper heureux. Mes parents m’ont directement dit : « on sent que tu aimes ça. » La vérité c’est que j’adore faire le pitre, le zouave comme ils disent. Quand j’étais plus jeune, je disais toujours que mon rôle c’était de rendre les autres heureux. C’est toujours le cas.

Et maintenant, chose vraiment géniale c’est qu’avec François Berléand, on est devenu amis ! Dans la série, il joue mon père et bien sûr, il est un peu devenu mon père spirituel. Il croit beaucoup en moi, il m’a vraiment fait confiance, si bien qu’il m’a conseillé à son agent Elisabeth Tanner. Je suis dans son agence aujourd’hui, sur le site Time art.