samedi 4 juillet 2015

Charles (Bac 2000), Frédéric et la mazurka

Romantique et élégant

La saison d’Alcor presque achevée proposait, samedi soir, le récital du pianiste Charles Offenstein. Avec Chopin en exergue.
Belle affluence en l’église protestante Saint-Pierre-le-Vieux, pour ce concert où le public fit preuve d’une attention soutenue, charmé par l’esprit “cantabile” de l’ancien élève de Réna Shereshevskaya à Colmar.
Offenstein saisit le récital avec une sonate de Mozart affable et d’un tempérament égal, profitant de la douce réverbération pour livrer une interprétation posée, modérée dans les tempi et scandée par des silences allongés. L’adagio, apaisé, lumineux, avec un aigu présent, s’enchaînant sur un rondo plus léger et mordant, reflétant l’azur d’un ciel sans nuages.
De Chopin vient l’immense Ballade n°4 , dont le phrasé sans débordement dégage une délicate nostalgie. La deuxième sonate du maître polonais s’inscrit dans la même veine, même si l’entrée, martiale, au rythme très pulsé, laisse entrevoir par son agitation une explosion lyrique à la limite du contrôle ; mais l’équilibre entre retenue et moments débridés est maintenu. Et dans le scherzo, une copie propre et solide.
La Marche funèbre jouée dans un tempo lent assumé, sonne avec profondeur. Et le final livre son hallucinant nuage de notes duquel se dégagent des pointes claires malgré la pédale enfoncée.
Pour clore, le récital, le n° 5 de Rachmaninov et son armure de bémols, avec un astucieux effet d’écho dans l’aigu au choral tendre du médium.
Et Charles Offenstein remercia le public avec une alerte mazurka de Chopin.

DNA 6 juin 2015

Charles Offenstein a été scolarisé à Lucie Berger de 1998 à 2000 dans le cadre d'une scolarité adaptée au développement de ses talents musicaux exceptionnels. Bravo à lui !