jeudi 20 juin 2019

Les élèves de 6ème du site de Lucie Berger (Gymnase) à l'aide des extraterrestres


Après l’apparition d’un "crop circle" (ou cercle de culture) à Saint-Hippolyte (Haut-Rhin) il y a quelques jours, celui découvert à Blaesheim (Bas-Rhin) ce mercredi 19 juin 2019 avait relancé les fantasmes. Il s’agit en fait d’un grand exercice de géométrie scolaire.
"Faire le buzz, ce n’était pas le but", démarre d’emblée Françoise Evrard, professeur de mathématiques au collège Le Gymnase Lucie Berger. Car c’est bien elle qui a eu l’idée de ce crop circle à Blaesheim. Pas de Martiens dans cette affaire, juste une professeure comme on peut rêver d’en avoir une, qui vous sort du collège pour réaliser des expériences inoubliables.
"Apprendre à mes élèves à utiliser leurs outils de géométrie (équerre, compas etc), en dessinant des triangles ou des cercles sur un bureau, c’est bien, mais je voulais augmenter un peu la difficulté avec un exercice de géométrie plus important et plus complexe", explique-t-elle. Et c’est en voyant un reportage sur les crop circles sur internet l’été dernier qu’elle a l’idée d’en faire faire un à ses élèves de sixième. "Cela fait depuis septembre que j’y pense. Il a fallu trouver le champ, faire un gros travail préparatoire, ça ne s’est pas fait en quelques jours."
La maquette de Madame Evrard, professeur de mathématiques

Les élèves en plein travail avec leur professeur

Pour l’enseignante, l’activité avait en plus l’avantage de répondre à plusieurs objectifs pédagogiques. "Le premier sur l’apprentissage de la géométrie. Le deuxième pour montrer aux élèves qu’il ne faut pas tout gober. Pour leur expliquer que les fake news qui parlent des martiens, c’est n’importe quoi. Qu’il n’y a rien d’extraterrestre là-dedans. Enfin, montrer que la réalité peut demeurer la même mais que ce sont les points de vue qui changent. On ne voit pas la même chose au ras-du-sol ou en l’air alors que la réalité est la même", développe Françoise Evrard.

Après plusieurs semaines de recherche, le maire de la commune de Blaesheim, Jacques Baur, et son frère Jean-Philippe, gérants du GAEC Gloeckelsberg, ont accepté de prêter une de leur parcelle contre un dédommagement qui sera effectué par l'établissement Le Gymnase Jean-Sturm. "Pour moi, c’était une bonne initiative. Un exercice pédagogique", explique le maire qui a averti en amont son conseil municipal.

"Je me suis quand même dit que ça allait faire parler"
La découverte d’un premier crop circle à Saint-Hyppolite, le 14 juin 2019, et l'agitation qui a suivi n’ont pas plus que cela découragé les protagonistes. "A ce moment-là, je me suis quand même dit que ça allait faire parler", indique le maire. "Dans la mesure où tout avait été fait en transparence, en accord avec les agriculteurs, en prévenant le conseil municipal et en plein jour, je ne pensais vraiment pas qu’on en parlerait, assure Françoise Evrard. Après, c’est vrai que je n’avais pas prévenu les médias."
Lundi 17 juin, vers 8h30, deux bus débarquent avec deux classes de sixième du site de Lucie Berger ainsi que quelques élèves de première inscrits en bac international. En 3h30, à l’aide de planches, ils couchent les blés pour réaliser les dessins et s’en vont.
  L'aide d'un drone piloté par Dominique Verreman, informaticien au Gymnase, n'a pas été inutile 

Deux jours plus tard, lorsque les medias diffusent la photo du crop circle, la professeure de mathématiques voit les appels se multiplier sur son téléphone. "Les parents d’élèves me disaient "regardez on parle de nous". J’ai donc communiqué pour prévenir les médias de la nature de ces dessins", explique-t-elle.
Le travail final
Voilà donc le mystère du crop circle de Blaesheim résolu. Quant à celui de Saint-Hippolyte, il reste entier. Voilà des élèves de 6ème qui risquent de compliquer la tâche de ceux pensent que les crop circles ne peuvent être réalisés que par des extraterrestres. 

Tous les détails sur le site du Gymnase en https://legymnase.eu/2019/06/crop-circle-a-blaesheim/
Extrait:
De la méthode
Si d’aventure vous vouliez imiter ces courageux enseignants, assurez-vous d’abord de l’accord d’un agriculteur mais pas n’importe lequel, un céréalier, car coucher des herbes folles ne donnerait pas le contraste obtenu par l’écrasement des tiges dures du blé. Indemnisez cet agriculteur car vous allez lui faire perdre une partie de sa récolte. Avec règle et compas, dessinez de jolis cercles entrelacés. Puis calculez les distances sur le terrain. Vous mènerez à bien la réalisation finale en vous munissant de décamètres, pieux, boussoles, planches pour écraser les épis et drones pour immortaliser votre œuvre. Suivant l’ampleur de votre projet, vous devrez vous assurer d’un nombre plus ou moins important de collaborateurs.
Et puis encore: