dimanche 21 avril 2019

Résultats du baccalauréat 2018



 La publication rituelle des résultats du baccalauréat par l’Education Nationale au mois de mars est accompagnée par les tous aussi rituels « palmarès ». Chaque journal ou hebdomadaire, travaillant sur les mêmes bases, utilise ses paramètre propres pour aboutir à des « classements » tout aussi différents avec ses commentaires assortis.



Le Gymnase se retrouve régulièrement fort bien positionné. Ce qui conforte dans leurs attentes les familles qui y ont placé leurs enfants. Et qui génère un flot tout aussi régulier de commentaires négatifs, même dans des milieux a priori proches du Gymnase, dans le monde protestant : sélection excessive des élèves, regroupement marqué de catégories sociales favorisées, évacuation des élèves peu performants en lycée pour garantir les résultats, taux de réussite élevé, certes, mais atteint par bien d’autres lycées etc
Qu’en est-il réellement ?

Un « palmarès » avec quels élèves ?
 Les « palmarès » sont à resituer dans un contexte. Les lycées publics et privés n’accueillent pas tous les mêmes élèves, ne scolarisent pas sur les mêmes critères (admissions sur critères de carte scolaire, de choix d’options sélectives pour éviter la carte scolaire, de dossiers etc.)
Si des comparaisons peuvent être ébauchées, ce n’est qu’entre lycées accueillant des élèves de catégories socio-professionnelles similaires, tant dans le public que dans le privé. Cette indication est fournie par le Ministère à travers le « taux attendu » de réussite au baccalauréat : il énonce clairement que le taux de réussite au baccalauréat est directement lié au milieu familial - les Catégories Socio Professionnelles, CSP - et son « approche » de l’école.
 Il en ressort un net écart entre lycées publics et privés du centre de Strasbourg, par exemple, qui scolarisent des jeunes de milieux « favorisés » et ceux de la périphérie au public plus hétérogène. Ainsi les caractéristiques socio-professionnelles des élèves scolarisés au Gymnase sont très proches de celles du Collège St Etienne, des lycées Fustel de Coulanges, Pontonniers etc… . Le contraste est net avec des lycées périphériques comme Pasteur, Jean Monnet et autres
Cet écart est encore plus marqué à Paris où l’entrée dans les « grands lycées » publics est extrêmement sélective. Les données chiffrées montrent que cet aspect sélectif est loin d’être l’apanage de l’enseignement privé (détails en annexe ).

Le profil des élèves du Gymnase est conforme à celui des lycées de centre-ville, du fait de son attractivité actuelle. Les paramètres d’une évolution en ce domaine sont multiples.

 Ecarter des élèves pour « améliorer » les résultats ?
 Le Ministère fournit un indicateur : le taux d’accès de la seconde au bac, ainsi décrit :
Les raisons de réorientations peuvent relever du choix des familles, de l’absence de la filière souhaitée dans le lycée où l’élève a été scolarisé en Seconde. Mais des lycées sont pointés du doigt pour chercher à améliorer leurs résultats en « réorientant » des élèves aux résultats peu assurés : « orientations » forcées vers d’autres filières ou d’autres lycées.
Les raisons de réorientations peuvent relever du choix des familles, de l’absence de la filière souhaitée dans le lycée où l’élève a été scolarisé en Seconde. Mais des lycées sont pointés du doigt pour chercher à améliorer leurs résultats en « réorientant » des élèves aux résultats peu assurés : « orientations » forcées vers d’autres filières ou d’autres lycées.
Le graphique suivant montre que, au sein du Gymnase Jean Sturm, ce taux d’accès est largement supérieur aux moyennes nationale et régionale. 

Si le taux d’accès est de 93% au Gymnase, il est de 87% à St Etienne et aux Pontonniers, de 83% au Lycée Stanislas (à Paris), de 80% au Lycée Fustel de Coulanges etc…  (détails en annexe 2, page 5).


Le Gymnase est un de ceux dont les élèves se réorientent le moins après la classe de Seconde, à l’échelon national, à population scolaire comparable. Ses résultats ne sont pas liés à une telle pratique, au contraire.  

Taux de réussite et mentions
 Les 100% du Gymnase Jean Sturm représentent une performance remarquable dans la durée. Bien d’autres lycées, aux élèves de même profil CSP, arrivent progressivement aux mêmes taux de réussite. Ils sont 5 en Alsace en 2018 (Le Gymnase était seul en 2017) 

A côté de ce taux « brut » le Ministère publie depuis quelques années le pourcentage de mentions, indice de la qualité des résultats. 
 Source : l’Express
Ce taux de 96% des lauréats du Gymnase titulaires d’une mention de AB à TB est à situer par rapport au taux national de 54,1% de mentions en 2018.
 Mais ce sont les 50,59% de mentions Très Bien (plus de 16/20) qui singularisent particulièrement les lycéens du Gymnase. Le taux est de 15% au niveau national.
 Dans le Grand Est, les autres lycées référencés nationalement pour leurs mentions TB sont :
Si un nombre croissant de lycées voient réussir tous leurs élèves, les taux de mention marquent des écarts importants. Une telle « qualité » du diplôme place le Gymnase au rang des meilleurs lycées nationaux. Cette référence, à laquelle les filières post-bac exigeantes sont de plus en plus attentives, est un atout important pour ouvrir le champ des trajectoires possibles aux élèves du Gymnase après leur diplôme.

Que conclure ?
Les résultats des élèves du Gymnase font ressortir – à lycée équivalent en terme de public accueilli – non seulement une rare constance dans la réussite de tous les lycéens (ou presque), mais aussi un taux de mentions exceptionnel au niveau national. Ces résultats sont obtenus en s’efforçant d’y conduire l’immense majorité des élèves entrés en Seconde, ce qui est loin d’être fréquent.

Cet effort collectif rend le Gymnase unique dans le Grand Est de la France et le place au rang des lycées les plus utiles pour les élèves qu’ils scolarisent sur un plan national, en fonction des compétences et de l’investissement de chacun. La valeur ajoutée du Gymnase, et des « palmarès » qui la souligne, accompagne les jeunes qui lui ont été confiés au-delà du baccalauréat. Ce qui est essentiel.


Annexe
Quelles données sont prises en compte dans le calcul des indicateurs ?
Pour donner une image de l’apport de chaque lycée, le calcul statistique s’efforce d’éliminer l’incidence des facteurs de réussite scolaire extérieurs au lycée pour essayer de conserver ce qui est dû à son action propre. Pour juger de l’efficacité d’un lycée, la réussite de chacun de ses élèves doit ainsi être comparée à celle des élèves comparables scolarisés dans des lycées comparables.
L’analyse combine des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l’entrée au lycée, origine sociale) et des facteurs liés à la structure de l’établissement (pourcentage de filles, part d’élèves en retard scolaire, répartition des élèves par origine sociale et note moyenne obtenue au DNB). On tient compte, par exemple, du fait que les lycées ayant la plus forte proportion d’enfants de cadres supérieurs ou d’enseignants ont un impact positif sur les enfants d’ouvriers ou d’inactifs qu’ils scolarisent en moindre proportion.

Autres sources: