samedi 13 mai 2017

Horizon zéro déchet




Le Gymnase Sturm, 
premier établissement strasbourgeois à généraliser le lombricompostage à la cantine, 
multiplie les initiatives vers le zéro déchet. 
Une performance a marqué la semaine de l’écocitoyenneté.



Une performance pour éveiller les consciences à propos des déchets a mis en scène 40 élèves et adultes du Gymnase Sturm, la semaine dernière.

« On gêne le passage, mais les déchets aussi ça va gêner le passage », lâche Antoine, élève de 4e 5 au Gymnase Sturm, en combinaison blanche, posté sur une chaise au milieu du trottoir, place du Temple Neuf, à Strasbourg.
Comme lui, ils sont une quarantaine, répartis sous le porche et dans la rue, la semaine dernière, pour une performance dans le cadre de la semaine écocitoyenne de l’établissement privé.
Et comme il est pile midi ce mardi, cela ralentit le flux des centaines d’ados affamés qui veulent sortir pour aller déjeuner. Ils ont d’autant plus le temps de lire les panneaux portés par les acteurs.
« Bouteille en plastique : seulement une sur six est recyclée », annonce l’un. « Sac en plastique : 17 milliards utilisés en France chaque année, 83 000 tonnes de déchets, 400 ans pour se désintégrer naturellement », indique un deuxième. D’autres figurent des canettes métalliques, des gobelets en plastique.
Les élèves volontaires de 4e 1 et 4e 5, ainsi que huit adultes de l’établissement ont préparé la scène deux heures durant, avec Sauveur Pascual, l’enseignant d’arts plastiques du Gymnase.

Après le buzz de Guillaume Canet
« C’est l’une de nos ambitions Gymnase 2020: encourager une attitude écocitoyenne », explique Guy Mielcarek, le directeur. Rien à voir avec la polémique créée en janvier par la vidéo de l’acteur Guillaume Canet, qui avait fait le buzz sur les réseaux en montrant des emballages de restauration rapide qui jonchaient les abords du lycée après la pause méridienne ( DNA des 8, 10 et 13/01).
« La démarche – à long terme – a démarré avant, mais la polémique a certainement permis une prise de conscience », estime pourtant Guy Mielcarek.
La majorité des élèves déjeunent dehors. « On travaille sur un concept de lunch box qui leur serait personnelle », explique-t-il encore. Les élèves pourraient utiliser ce récipient pour apporter de la nourriture maison ou bien pour se faire servir directement chez les commerçants du quartier. Une classe est chargée de les démarcher.

Lombricompostage et repas locavores
Une classe de 1ère ES réalise depuis cette semaine un sondage sur les habitudes des élèves et des adultes du Gymnase, afin de produire des arguments chiffrés.
Depuis lundi, le lycée a aussi généralisé le lombricompostage dans son restaurant scolaire et sa K’fet. Le recyclage des déchets organiques avait déjà démarré début mars sur le site de Lucie-Berger, à la Petite France, avec l’école primaire, la 6e et la 5e. C’est le premier établissement de l’Eurométropole à se lancer.
Tous les élèves trient donc désormais leurs plateaux du déjeuner, et les restes compostables partent à la société Urbiotop où les lombrics les dégradent.
Avec la Sodexo, l’établissement devrait aussi proposer dès la rentrée prochaine des repas entièrement locavores (circuits courts).
Charlotte Dorn

DNA 03/05/2017