samedi 5 septembre 2015

Sauveur Pascual, addict protéiforme ...


Professeur d'Arts Plastiques au Gymnase depuis 2005, Sauveur Pascual a conçu une nouvelle charte graphique des locaux en 2009, avec un regard dont l'actuelle entrée est une superbe illustration.
Mais ses activités ne s'arrêtent pas là et un récent article des DNA, suite à une exposition en Corée du Sud, en fournit quelques pistes:

D’une expo en Corée du Sud à un atelier de formation à Eckbolsheim avec détour par son activité de professeur d’arts plastiques, Sauveur Pascual mène sa vie à 200 à l’heure. Il nous donne quelques clés sur sa conception de l’art.
Sauveur Pascual a fait récemment la une d’un quotidien de Corée du Sud. En effet, ce professeur d’arts plastiques et artiste plasticien a été sélectionné, avec quatre artistes alsaciens, par la galerie Law pour participer début mai à un échange culturel avec la ville de Gyeongju. « Petite » ville (à l’échelle coréenne) de 300 000 habitants, son centre historique est inscrit au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.
En plus des œuvres qu’ils avaient emportées dans leurs bagages, les artistes en ont créé deux sur place, l’une sur un lieu de pèlerinage bouddhiste, l’autre dans un vieux village du XVIe siècle. 50 % du produit de la vente des deux œuvres imposées sont revenus à une œuvre caritative. Considérés comme « les dignes successeurs de Manet, Van Gogh… » selon les discours officiels, ils ont exposé avec un grand écho médiatique. Mais, pour Sauveur Pascual, ce n’est pas l’essentiel.

« Avoir des regardeurs »
Sauveur Pascual n’a rien de l’artiste maudit, solitaire dans sa tour d’ivoire. Il s’astreint volontiers à expliciter ses créations. Il a besoin des retours du public qui le « nourrissent », confirment ses choix ou les remettent en question via réticences ou critiques. Retours d’autant plus intéressants qu’ils émanent d’un point de vue culturel différent. La rencontre avec ses « regardeurs » est aussi pour lui la découverte d’univers personnels inédits. « L’art, dit-il, sert à sublimer la vie », mais cela ne marche que « quand on l’expose. L’artiste doit être inscrit dans la vie socialement, humainement et économiquement. »

« L’art a pour fonction de faire changer le regard »
La folie des grandeurs est bien loin de la manière d’être et de penser de Sauveur Pascual. En toute simplicité, il fait profiter la vie locale de ses compétences artistiques. Fin avril, il a animé à Eckbolsheim un atelier Van Gogh pour 15 candidats, novices ou amateurs confirmés. Histoire de leur permettre de s’interroger sur le travail de création plastique et d’approcher la démarche créatrice de Van Gogh, tout en réalisant eux-mêmes 4 à 5 travaux. Un challenge pour la journée, comme les aime Sauveur Pascual. Bilan ? Ils ont compris que « pour pouvoir transposer le monde qui vous entoure, il faut d’abord le percevoir… Ils ont découvert une nouvelle façon de voir les choses».

« Peindre est une nécessité »
Tableaux de différentes factures, cabinet de curiosités, signalétique, réaménagement de halls d’école, difficile de résumer les facettes de cet artiste « protéiforme » comme il se définit. Il revisite actuellement l’œuvre de Van Gogh en y incrustant sa propre façon de voir le monde. Ni souffrance ni joie, peindre est pour lui une nécessité intérieure impérieuse. Et pour les « regardeurs » une stimulation.

DNA 30 juillet 15