La voltige en championne
Margaux Tahar, championne de France de voltige aérienne biplace en
catégorie Espoir, a offert un spectacle renversant.
Son avion a enchaîné les acrobaties, la semaine dernière à Châteauroux, aux
championnats de France de voltige aérienne biplace. Effectuant des boucles (les
fameux « loopings »), des vols sur le dos et d’autres figures
renversantes… Margaux Tahar concourait dans la catégorie Espoir où elle a
terminé première.
Déjà pilote de haut niveau à 20 ans la jeune femme originaire de
Mittelhausbergen en a mis plein la vue et a réalisé des figures étonnantes. Au
point de monter sur le podium.
Un sans-faute
« Une sacrée performance pour une première participation à une
compétition », la félicite son entraîneur, Jean-Emmanuel Antal, chef
pilote à Alsace Voltige, l’association basée à Haguenau où elle a fait tout son
apprentissage de la voltige aérienne depuis ses 18 ans.
« Margaux a prouvé qu’à 20 ans, on peut gagner une compétition,
explique l’ancien entraîneur de l’équipe de France en 2015 et sportif de haut
niveau. Elle est aussi la première Alsacienne à obtenir ce titre de championne
de France. »
Lâchée en solo à l’âge de 15 ans
Figure montante de la voltige aérienne, Margaux s’épanouit dans ce sport
extrême. Le déclic ? Enfant, le passage de la Patrouille de France
au-dessus de sa tête à Marseille la convainc : « Je veux en faire mon
métier », décrète la petite fille. Qui volera pour la première fois à
l’âge de 11 ans dans un petit avion de tourisme piloté par le fils de sa prof
de sport.
Discipline de fer et nerfs d’acier
Membre du Cercle Aéronautique Strasbourg Entzheim, elle pilote seule le
jour de ses 15 ans. C’est ici qu’elle obtient son diplôme et s’astreint à des
entraînements, tous les week-ends sans exception. Ce qui nécessite une
discipline de fer et des nerfs d’acier.
Ses parents ne sont jamais trop loin lorsqu’elle s’entraîne à Haguenau.
Maman veille au bien-être de la famille, papa a fait le grand saut.
« Margaux m’a entraîné, sourit Laurent Tahar, informaticien. Je fais le
même parcours, mais à 55 ans. Ça fait monter l’adrénaline… »
À peine posée après sa prépa Maths sup/Maths spé, Margaux vient d’intégrer
il y a quelques jours l’école d’ingénieurs de l’air et de l’espace (IPSA)
d’Ivry-sur-Seine, qui forme aux métiers de l’aéronautique. Parcours assez
exemplaire. Son objectif ? Remuer ciel et terre pour devenir pilote de
chasse.
Et maintenant ? Moral à bloc, la jeune femme est peut-être aux portes
de l’équipe de France… Si elle trouve le temps de s’entraîner. On peut lui
faire confiance.
Dominique DUWIG
DNA 09/09/2018