mardi 16 février 2021

Pierre Antony (bac 1987), biologiste impliqué, nous parle de Covid-19 et de vaccination

 


Pierre Antony (Gymnase, bac 1987),  Secrétaire de la Société de Biologie de Strasbourg, nous convie à

une visioconférence grand public intitulée : Covid-19 et vaccination.

Organisée par la Société de Biologie de Strasbourg, cette réunion aura lieu le vendredi 19 février de 18h00 à 21h00.

Notre manifestation vise à faciliter la compréhension par le citoyen de la pandémie due au SARS-CoV-2  et de l'occurrence des vaccins pour contribuer à l'enrayer. 

Le programme est le suivant :

17h45-18h00 : Accueil des participants

18h00-20h30 : Présentations sur le thème du COVID-19 & Vaccination (Modérateur : Dr Joffrey Zoll, Secrétaire-adjoint de la SBS)

18h00-18h05 : Paroles de bienvenue et présentation de la visioconférence (Dr Christophe Romier, Président de la SBS)

18h05-18h35 : SARS-CoV-2, un virus pire que les autres ? (Dr Eloi Verrier, Virologiste)

18h35-18h45 : Les réponses immunitaires face au SARS-COV2 (Pr Sylvie Fournel, Immunologiste, trésorière de la SBS)

18h45-19h15 : Le principe de la vaccination (Pr Sylvie Fournel)

19h15-19h45 : De la conception à sa distribution, le parcours mouvementé du vaccin (Mr Bruno Donini, Sanofi-Pasteur)

19h45-20h15 : COVID-19 et vaccination : L’ultime solution ? (Pr Samira Fafi-Kremer, cheffe de service et directrice de l'Institut de Virologie de Strasbourg)

20h15-20h30 : Vaccins contre la COVID 19. Suivi de pharmacovigilance en France (Dr Martine Tebacher – Alt Martine, Centre Régional de pharmacovigilance de Strasbourg)

20h30-21h : Questions-réponses : Chercheurs, industriels et médecins se proposent de répondre à vos questions concernant la vaccination comme moyen de lutte contre la COVID-19 (animateurs : Sylvie Fournel - Joffrey Zoll)

 LIEN:

vous êtes invité à un webinaire Zoom. 
Quand : 19 févr. 2021 06:00 PM Paris 
Sujet : Conférence COVID et VACCINATION (SBS)

Veuillez-vous inscrire à la date et l'heure qui vous conviennent le mieux : 
https://zoom.us/webinar/register/WN_9buL1896RO6FaYsSjIh9iw


Pierre ANTONY, Ph.D; HDR

Ingénieur CNRS
Secrétaire de la Société de Biologie de Strasbourg

Département de Biologie Structurale Intégrative
Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire
1, rue Laurent Fries
67404 ILLKIRCH

http://societe-biologie-strasbourg.fr/

samedi 6 février 2021

Du Gymnase à la synthèse de l’aspirine : Charles Frédéric Gerhardt

Charles Frédéric Gerhardt naît le 21 août 1816 à Strasbourg, où il étudie au Gymnase Jean Sturm – matricule 1170 - Son père, Samuel Gerhardt, reprend une fabrique de céruse en 1825. Le fils poursuit ses études supérieures de chimie en Allemagne puis en France, où il enseigne à Montpellier et à Strasbourg, entre autres.  

 On a dit de Gerhardt, qu’en collaboration avec Laurent, il a transformé la chimie en adoptant l’hydrogène comme unité dans les combinaisons, qu’il a créé un système unitaire de notation et qu’il a édifié la théorie atomique.

En 1842, par distillation alcaline de la quinineCharles Gerhardt obtint la quinoléine, huile incolore qu'il appela chinolein (« huile de quinine »). Cette découverte allait être à l'origine du développement, au xxe siècle, des médicaments antipaludiques de synthèse tels que la chloroquine.

Cela fait plus de 3 000 ans que les êtres humains se soignaient à l’aide, non pas d’aspirine, mais de son composé : l’acide salicylique. Hippocrate lui-même, père de la médecine occidentale, vantait ses propriétés. A l'état naturel, on en trouve dans l'écorce de saule ou dans la fleur Reine-des-près. Mais il a fallu le XIXe siècle pour que le médicament soit synthétisé. Il devient rapidement un enjeu géopolitique, à tel point qu'il est présent dans la signature du Traité de Versailles, à la fin de la Première Guerre mondiale.


 En 1853, Gerhardt réussit la première synthèse de la molécule de base de l'aspirine, l'acide acétylsalicylique, proche du médicament actuel. Mais le produit n’est pas complètement pur et Gerhardt meurt trois ans plus tard, avant d’avoir pu finaliser son projet.

C’est un Allemand qui reprend le flambeau : Félix Hoffmann. En 1897, il met au point un produit pur extrait de la Reine-des-près. Hoffmann travaille pour le laboratoire Bayer, qui en acquiert les droits. Le 1er février 1899, l’entreprise commercialise le médicament sous le nom "d’Aspirin". "A" pour "Acétil", et "Spir" pour la Spirsaüre, le nom botanique allemand de la Reine-des-prés. D'abord commercialisée en poudre, l'aspirine est finalement proposée en 1904 sous forme de petits comprimés dans un flacon de verre.

En son hommage, l'Institut de chimie moléculaire et des matériaux de l'université de Montpellier
(ICGM) porte son nom, Institut Charles Gerhardt, de même qu'une rue du Quartier des XV à Strasbourg.

Les Gymnasiens et leurs orientations : un monde à découvrir

 Samedi 30 janvier 2021 s’est tenue une matinée d’information sur la présentation des spécialités pour les élèves des classes de Seconde et leurs familles.

Les professeurs ont incité les élèves à réaliser eux-mêmes des capsules vidéo de présentation.
Les résultats illustrent de façon remarquable la capacité d’autonomie et de responsabilité de nombreux élèves, volontaires pour présenter les filières qu’ils ont retenues pour leurs études.

 La matinée s’est déroulée en distanciel avec 243 personnes connectées. Après une présentation générale
du processus d’orientation, les parents qui ont visionné les capsules ont pu interroger les professeurs de spécialité qui les attendaient dans les salles virtuelles.

 Si les mots de Mathématiques, Physique-Chimie, SVT, SES sont (encore) familiers, à défaut de bien connaître leurs contenus, comment savoir ce que recouvrent les sigles CAV, HGGSP, HLP, NSI, SI ?

 En dehors de ces nouvelles modalités d’information, Covid-19 oblige, n’hésitez pas à découvrir les témoignages, à les parcourir pour - aussi – mieux connaître les générations de lycéens actuels, tout au moins ceux qui fréquentent les salles de classe du Gymnase.

 Voici le lien vers les vidéos de présentations de toutes les spécialités, autant de témoignages d’élèves.

https://vimeo.com/showcase/7955015 (Mot de passe : Spécialités2021)


Vivre avec la pandémie au Gymnase

 

Depuis la rentrée de septembre, le fonctionnement du Gymnase a dû s'adapter en continu, selon des directives évolutives. En particulier,  l’offre de restauration scolaire a évolué très fortement.

Sur le site de Lucie Berger, comment faire face à une fréquentation quotidienne de plus de 700 élèves ?

Les contraintes imposées par le protocole sanitaire ont nécessité réflexions, échanges et innovations par l’ensemble des équipes pour permettre la prise des repas dans le respect de ces règles sanitaires.

Tous les enfants déjeunent en classe selon deux formules:

·         Soit en Lunch Box avec le panier-repas préparé à la maison

·         Soit avec le déjeuner préparé et servi par les personnels de la SODEXO et encadré par les animateurs et animatrices du Croisillon. Soucieuses de l’impact écologique,  les équipes ont conçu un service chaud en classe dans des contenants en verre avec les couverts en inox. Pour la boisson, chaque enfant dispose de sa propre gourde.

Cette évolution a permis de répondre aux contraintes imposées par le protocole sanitaire mais elle a également mis en lumière la possibilité pour les enfants de s’approprier leur espace classe comme un lieu de vie.

Cette réduction du « brassage » au restaurant scolaire a permis d’en maintenir l’ouverture pour les classes de 6ème et de 5ème . L’allégement des effectifs a réduit les flux et préservé ce service rendu aux familles

Sur le site de Jean Sturm (1 350 élèves) l’offre du restaurant scolaire, qui intéressait près de 200
élèves, 
 après une période de fermeture complète, a été maintenue pour les classes de collège (4è et 3è), scolarisées selon l’emploi du temps « normal »,

Mais lycéens comme adultes ont dû trouver des solutions alternatives pour se restaurer. Si les élèves des classes de Terminales sont à nouveau présents physiquement tout au long de la journée, ceux des classes de 2des et 1ères continuent de fonctionner en mode « hybride », en alternance matin/après midi en demi-classes pour limiter les « brassages » dans les locaux.

On ne peut que rendre hommage à la capacité d’adaptation permanente de l’ensemble des équipes du Gymnase : administration, professeurs, vie scolaire etc… qui s’efforcent de suivre au plus près les élèves tant scolairement qu’humainement.

Rodolphe Reuss, élève et professeur du Gymnase, père de la bibliothèque de Strasbourg

 

Rodolphe Reuss (1841-1924) n’est ni un homme politique, ni un chef d’entreprise, ni un champion sportif, mais un historien accompli de l’Alsace, également témoin de son temps, devenu bibliothécaire municipal.

Le tournant d’une vie

À sept ans, il entre au Gymnase Jean-Sturm de Strasbourg. Il est reçu bachelier à l'âge de dix-sept ans avant de suivre les cours de la Faculté de lettres ; il est licencié ès lettres en 1861. Pendant trois ans, il complète sa formation dans différentes universités allemandes. De retour à Strasbourg, il est nommé à l'âge de vingt-quatre ans professeur agrégé d'histoire au Gymnase et commence à publier.

Le bombardement de Strasbourg pendant le siège d’août-septembre 1870 anéantit volontairement les trésors de la bibliothèque municipale, qui est alors la plus importante de France après Paris. C’est un choc terrible pour lui et cela va réorienter le cours de son existence. Il refuse en effet la
chaire d’histoire qui lui est offerte à la nouvelle Université allemande.

Nommé bibliothécaire de la Ville par le maire Ernest Lauth en 1873, il travaille avec acharnement à reconstituer autant que possible les fonds. À côté de ses ouvrages, c’est l’œuvre de sa vie qui justifie à elle seule la reconnaissance de ses concitoyens.

Francophile, il ne songe cependant pas, par piété filiale, à quitter Strasbourg annexée qu’après la mort en 1889 de son père, Édouard, théologien de renommée internationale.

La fidélité à la France

Pour éviter que ses trois fils portent un uniforme allemand, il prépare le départ de sa famille. Ayant obtenu un poste à Paris, à l’École des hautes études, il s’installe à Versailles, au 3e étage du 52 rue Albert-Joly. Un de ses fils y a gravé son nom sur un carreau de fenêtre. La famille revient chaque année au Neuhof en été, jusqu’à la Grande Guerre.

Ses fils tombent tous trois sur le front. L’un d’eux, Édouard, était officier de carrière, le cadet, Paul, ingénieur, et le dernier, Armand, artiste peintre. Rodolphe Reuss se voue dès lors davantage à ses travaux et est nommé directeur d’études en 1917. Après avoir encore passé l’été 1923 au Neuhof, il finit ses jours à Versailles, soulagé du retour de l’Alsace à la France.

Avec L’Alsace au XVIIe  siècle, son livre le plus populaire est son Histoire de l’Alsace , plusieurs fois rééditée jusqu’en 1977, que nombre d’Alsaciens se sont hâtés d’acquérir.

Ses descendants ont fondé l’Association Édouard et Rodolphe Reuss qui, à Strasbourg, veille à maintenir vivant leur souvenir et à susciter des recherches sur leurs écrits, leur œuvre et leurs relations.

À Strasbourg, tout le monde connaît le nom de Rodolphe Reuss, donné
à une station terminus du tram C et à une allée dans le quartier du Neuhof. La Ville voulait rendre hommage à cet historien alsacien, dont la famille a bâti sa maison de campagne dans ce secteur, sur un terrain acheté dès 1799.

Pour en savoir plus:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rodolphe_Reuss



Léa Jobert (bac 2011) lance Isoria, plateforme pour citoyens et consommateurs engagés

 Au printemps dernier, au cours du premier confinement en France, Léa Jobert, strasbourgeoise âgée de 27 ans, ancienne élève du Gymnase (bac 2011) et diplômée d’une maitrise en droit de l’environnement, a fondé le site Internet isoria.eu : site d’initiatives professionnelles, locales, sociales, solidaires et éco-responsables à l’attention du grand public. 

Désireuse de consommer local, Léa s’était mise en quête d’une alternative aux grosses plateformes type Amazon  Elle ne l’a pas trouvée. « Je tombais sur des sites spécialisés dans l’alimentaire, les cosmétiques… Mais je n’ai pas vraiment trouvé de site généraliste. Et comme je ne me voyais pas passer par une grosse multinationale pour acheter local, je me suis dit que cette plateforme, j’allais la créer ! »

Pour cela, Isoria met en lumière les acteurs de cette économie par un système de fiches-annonces descriptives, qui les géolocalisent et renvoient vers leur propre site Internet.

Pour Léa, l’économie sociale et solidaire (ESS) est au cœur des principaux enjeux de notre époque en apportant des solutions aux défis majeurs de nos sociétés : égalité homme-femme, insertion et inégalités sociales, emploi, lutte contre le réchauffement climatique, autosuffisance alimentaire et amélioration du cadre de vie. Elle répond ainsi à la double crise sociale et écologique où l’environnement peut être perçu comme la nouvelle frontière des inégalités.

En voulant mettre l’humain et l’environnement au cœur de son projet, l’initiative de Léa est ainsi un exemple parfait de l’ESS. Les acteurs présents sur la plateforme sont ceux qui, par la forme de leur structure, appartiennent à ce secteur ou les entreprises qui ont adopté des mesures sociales et/ou écologiques. En effet, seuls les professionnels respectant la Charte Isoria sont habilités à y publier leur initiative. Ainsi, ils s’engagent à vendre des produits raisonnés et fabriqués sur le territoire européen, à l’exception de ceux de deuxième main.

Le site n’est pas pour autant organisé par structure, mais par catégorie de produits : art, artisanat, associations, deuxième vie, paniers et produits de la ferme, brasseries et micro-brasseries, micro-crèches, mode éthique, zéro-déchet, etc. … le but étant pour l’utilisateur d’avoir une interface unique pour trouver des biens et services prêts de chez lui, en harmonie avec ses valeurs. C’est aussi lui permettre de s’investir dans le tissu associatif local.

Pour les annonceurs, Isoria, c’est donc un site avec une utilité double, bientôt triple. D’une part, il leur permet de figurer dans un répertoire. D’autre part, c’est un outil d’externalisation de leur communication avec des annonces qui peuvent être utilisées de manière vivantes : partage sur les réseaux sociaux, publication dans les catégories, « événements » et « offres d’emplois responsables », recherche de bénévoles, ou encore, lancement de campagnes de financement participatif. La troisième utilité est qu’il sera possible pour les annonceurs de vendre directement sur la plateforme.

Isoria permet ainsi de structurer le secteur et d’améliorer la visibilité de ses acteurs.

Avec une harmonisation des politiques sociales et environnementales de plus en plus prononcée au sein de l’Union européenne, Léa a choisi de développer son projet à cette échelle. En outre, pour elle, une Europe qui met au cœur de sa politique une économie sociale et écologique permettrait de lutter contre un euroscepticisme en hausse. Dès que son initiative sera un peu plus développée en France, Léa cherchera un interlocuteur par État membre pour emmener son projet à l’échelle de l’Union. À bon entendeur.

Pour en savoir plus: www.isoria.eu

https://www.facebook.com/Isoria-109461380904272

 

vendredi 5 février 2021

Reza Moghaddassi, professeur au Gymnase, nous invite à dépasser les murs

 

Partageant la double culture de l’Occident et de l’Orient, le philosophe strasbourgeois Reza Moghaddassi interroge notre rapport à l’altérité et aux fractures qu’elle génère. Avec une conviction dont le titre de son dernier livre se fait l’écho : Les murs qui séparent les hommes ne montent pas jusqu’au ciel.

La question des différences culturelles et de leur dépassement, il y a été confronté très tôt. Elle est même inscrite dans ses gènes. Un père issu de l’aristocratie iranienne, une mère française dont les parents étaient agriculteurs en Normandie, une prime enfance à Téhéran avant de découvrir la France, « passant d’une civilisation traditionnelle à la modernité, du persan au français », résume-t-il.

Deux mondes qui l’ont rendu sensible au thème de l’altérité, desdifférences de valeurs et de vérités. « Ma vie et mes engagements, observe-t-il, m’ont conduit à rencontrer aussi bien des sociétés religieuses que des sociétés sécularisées, des couches sociales modestes que les couches sociales les plus favorisées, des mondes ruraux que des mondes citadins, avec leurs ombres et leurs lumières ». De quoi aiguiser l’esprit d’analyse mais aussi porter son regard vers ce qui tend à l’universel, rappelant au passage la racine latine d’univers - universum , « ce qui est tourné vers un but commun ».

Un militantisme de la cause philosophique

C’est à cinq ans, sa famille fuyant l’Iran en guerre avec l’Irak, que Reza Moghaddassi découvre le pays de Descartes. Le bac à Rouen, une prépa au lycée Henri-IV à Paris, un master de philosophie à Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il décroche son Capes en 2003, année où il s’installe en Alsace, enseignant la philosophie dans plusieurs établissements du Bas-Rhin avant d’obtenir son agrégation en 2012.

L’année suivante, il entre au lycée Jean-Sturm (Strasbourg) où, indépendamment de son poste de professeur, il lance Vertical, un cycle de conférences auquel participent des penseurs de haut niveau - André Comte-Sponville, Olivier Rey, Bertrand Vergely…


Véritable militant de la cause philosophique, Reza Moghaddassi est également à l’initiative du projet Euthymia qui promeut le développement de l’intelligence émotionnelle et de la gestion du stress chez les jeunes. On le retrouve aussi en autoentrepreneur avec Altitude , structure qui propose des conférences philosophiques sur les questions d’éthique et d’éducation.

Qu’il se saisisse aussi de l’outil du livre pour partager le fruit de sa pensée n’étonnera pas. Après La soif de l’essentiel , paru en 2016, on retrouve Reza Moghaddassi avec Les murs qui séparent les hommes ne montent pas jusqu’au ciel. Une réflexion sur cette propension qu’a l’Humanité à provoquer des fractures civilisationnelles, des crispations identitaires - « Des murs qui visibles comme des parois de pierre ou invisibles comme des barrières mentales nous emprisonnent dans nos convictions et nos croyances ».

Entre l’écueil du relativisme et celui du repli identitaire, il y a un point d’équilibre à atteindre. En

analysant préalablement les lignes de tension, tout ce qui produit mésentente et violence. « On perçoit trois sources de conflits essentielles : la vérité, l’identité et les valeurs », explique Reza Moghaddassi qui pointe aussi, dans nos sociétés modernes, un repli de la liberté d’expression depuis une vingtaine d’années, alors qu’elle avait globalement progressé au cours du XXe  siècle.

Cet adepte des techniques de méditation, qui rencontra à 14 ans le bouddhisme tibétain, met en avant la nécessité d’inscrire l’empathie dans notre relation au monde, d’établir « un rapport plus apaisé à nos propres certitudes ». La philosophie en serait-elle le moyen privilégié ? « La raison ne peut pas tout, il y a aussi l’intelligence du cœur », insiste-t-il.

Et puisqu’il s’agit de passer les murs, Reza Moghaddassi évoque encore, de façon métaphorique, le ciel qui se déploie au-dessus d’eux comme un espace à conquérir. « Une expérience vivante et inspirante, dit-il. Le symbole d’une vérité qui dépasse les opinions individuelles, une vérité qui n’est la propriété de personne et qui ne peut se laisser enfermer dans un seul mot ou une seule représentation ».

Les murs qui séparent les hommes ne montent pas jusqu’au ciel, de Reza Moghaddassi, chez Marabout, 185 pages, 19,90 €. 

Extraits des DNA du 26/01/21 par S. Hartmann

 Retrouvez aussi l’intervention de Reza Moghddassi à la Librairie Kléber, le 21 janvier 2021

 https://www.youtube.com/watch?v=SzGKz9j90nI&feature=youtu.be