mardi 19 septembre 2023

Laura Carballido (bac 2013) rend les emballages intelligents


Quasiment 10 ans jour pour jour après avoir obtenu son baccalauréat Laura Carballido, par ailleurs ingénieure ENSCR, est non seulement docteure en chimie mais elle fait aussi partie de la promotion 2023 des lauréats du concours d'innovation i-PhD.

Ce concours récompense le caractère innovant de ses travaux de thèse réalisés au sein de l'UMR Procédés Alimentaires et Microbiologiques de L'Institut Agro Dijon, Université de Bourgogne. Un projet soutenu par la SATT SAYENS et l'incubateur DECA-BFC ainsi que l’ADEME et Bpifrance, via #France2030.

 Lauréate du concours #ICE, Laura se réjouit de poursuivre le développement de ce projet grâce à une bourse financée par le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.

Smart In Pack propose une nouvelle technologie de capteurs chimiques permettant de développer des emballages intelligents pour le suivi simple et rapide de la qualité de vos produits alimentaires et cosmétiques en temps réel.

Vous voulez en savoir plus ?

https://www.youtube.com/watch ?v=wP3r1jg4EG8

lundi 18 septembre 2023

Julie Hoeffel (bac 2001) des coulisses de l’opéra à la cour d’escargots

Installée depuis cinq ans avec son mari, éducateur-spécialisé, dans la ferme familiale à Handschuheim, Julie était encore l’an dernier chef perruquière-maquilleuse à l’Opéra national du Rhin. Un métier qu’elle a exercé pendant dix-huit ans. Elle souhaitait une reconversion et voulait faire quelque chose en rapport avec la nature. « Mais notre terrain n’est pas trop grand, il fallait opter pour de petites bêtes. En plus, j’aime manger les escargots. »

En mai, au bout d’une formation à Besançon et d’un stage en Ardèche , Julie Hoeffel a lâché les 1 200 000 naissains dans le pré.  Ce sont de minuscules Hélix Aspersa Maxima - il faut lire gros-gris - achetés dans le sud de la France et livrés dans des boîtes de camembert. Julie Hoeffel accueille désormais les visiteurs sur sa nouvelle exploitation « La cour d’escargots » à Handschuheim


 Pour protéger les escargots des oiseaux affamés, il a fallu installer un filet qui peut aussi réduire l’impact de la grêle. Mais à une tornade, cet équipement ne va certainement pas résister. « Il faut vivre avec les aléas de la météo et de la nature », estime, philosophe, l’hélicicultrice.

Il y a aussi les nuisibles terrestres. Pour réduire les limaces, qui convoitent également la nourriture des gastéropodes, elle conduit ses canards coureurs indiens en début de saison sur le terrain. « Quand il y en a trop, je les coupe en deux ou je les donne à mes canards. »

 « En trois jours, les rats pourraient faire disparaître ma récolte »

 Malheureusement, il y a aussi les rats. « En trois jours, ils pourraient faire disparaître ma récolte ». Avec les moyens naturels, elle essaie de les faire fuir. Les chats du maraîcher voisin forment à eux seuls une petite brigade anti-rongeurs, les chevaux d’une amie tassent les tunnels. Quand Julie repère une galerie, elle la bouche avec des cheveux humains, dont l’odeur fait fuir les rongeurs.

D’autres subterfuges sont nécessaires pour garder la colonie en place. « Un escargot avance de sept mètres par heure » Un mélange « anti-fuite » à base de savon noir et de sel est ainsi badigeonné sur les barrières qui délimitent le parc.


Et puis il y a l’alimentation de ce petit monde qui dort le jour et s’active la nuit. En soirée, trois fois pendant un quart d’heure (sauf en cas de pluie), des micro-aspergeurs d’eau se mettent en marche. Alors les escargots sortent. En plus de l’herbe, du cresson et des navets semés, Julie leur donne une préparation bio finement moulue de blé et d’autres céréales. Ce mélange est réparti sur leurs mangeoires, sortes de bancs en bois récupéré qui servent aussi à les ramasser, le jour venu.

 Les escargots fabriquent leur coque avec leur bave, appelée le mucus. « C’est l’animal qui proportionnellement à sa taille grandit le plus vite ». Dès qu’ils ont formé une petite casquette au bout, ils sont « bordés », dans le jargon, et on peut les récolter. Il faut alors les laisser se « vider de leur appareil digestif » et les mettre au sec, en hibernation. « C’est un métabolisme très particulier », admet Julie Hoeffel. Fin octobre, elle va finir le ramassage. Pour des besoins cosmétiques, elle ne récupère pas la bave. « Cela ne me donne pas vraiment envie », poursuit l’éleveuse. 

« On ne les met pas dans le sel mais on les endort grâce au processus naturel d’hibernation. Nos escargots sont plus moelleux car ils sont moins exposés au stress. Ici, ils ont quatre mois de vie de rêve et une fin sans douleur. »

 Pour leur préparation culinaire, elle aura recours au local de transformation de son associé Romain Deiber qui a fondé en 2020 La Ferme des Petites Bêtes à Dachstein« Une cuisine professionnelle, c’est un investissement lourd. » Là-bas, elle proposera également sa marchandise dès l’automne.

 Cet automne, elle va garder 5 000 escargots. « Je les mettrai au sec et au frais. Dans un filet, ils vont dormir jusqu’à ce que je les mouille ». Et un nouveau cycle pourra reprendre en mai 2024, dès que les températures le permettront.

 Une nouvelle passion que Julie souhaite transmettre. La jeune exploitante se propose d’organiser des visites guidées de ses parcs d’élevage, avec une chasse aux escargots et une dégustation. A terme, elle envisage de lancer un foodtruck. Avant cela, elle va d'abord devoir gérer sa première récolte, prévue pour les fêtes de fin d’année.

D’après un article de Eva KNIERIEMEN paru dans les DNA du 4 août 2023

Pour des visites guidées, contacter le 03 88 21 46 90, ou par mail :

contact@lebeaujardin.alsace.