samedi 30 avril 2022

Et les Alumni, c'est qui ? C'est quoi ?

 Comment mieux faire connaître les Alumni, peu visibles dans la vie quotidienne du Gymnase ? 

C’est le défi qu’ont relevé Mathilde Bour-Edy et une équipe d’élèves motivées : Apolline Siebert, Emilie Ritt, Suzanne NicolasElles ont investi les panneaux d’exposition du 1er étage pour faire ressortir le rôle de l’association des anciens et y présenter les portraits de trois d’entre eux/elles.

 Donnons la parole à Mathilde :

Les confinements, les mesures sanitaires et l’entrée dans la vie active compliquent souvent la création et le maintien de liens solides entre les différentes promotions et générations qui se succèdent au Gymnase. Mû par l’envie commune de continuer à faire vivre malgré cela la communauté du Gymnase, un petit groupe s’est rassemblé dans la perspective de cette exposition, mêlant membres du comité des Alumni et élèves actuel.le.s.

 L’exposition, située dans le couloir des arts, est composée de réponses à des questions générales (qui sont les Alumni, quel est leur rôle ? etc.) mais aussi d’extraits d’interview de trois ancien.ne.s de l’établissement ! Vous pourrez ainsi découvrir leurs parcours et leurs énergies, les QR codes vous redirigeant sur les articles complets en ligne.

Les ancien.n.es. partagent donc leurs expériences et leurs réflexions sur leur cheminement, tandis que les plus jeunes découvrent des formations, des cursus et la richesse du réseau professionnel du Gymnase. Un donnant-donnant porteur de nouveautés et riche de sens !

                                                                       Mathilde Bour-Edy

 L’équipe remercie chaleureusement la Direction du Gymnase pour avoir permis à ce projet d’avancer, les Alumni pour leur confiance et V. Affholder pour son soutien logistique.

 Et voici le regard en retour de Laura Sibony, enfin « présente dans le couloir des professeurs » :

 Je ne vais pas parler #Parcoursup, réforme des filières, #grandoral, démissions d'enseignants, et manque de reconnaissance dans l'#éducation.

Je préfère parler, avec vous, des solutions.

J'ai créé l'École de la Parole avec une ambition : valoriser la #pluridisciplinarité, et d'abord le savoir le plus transversal de tous : la #communication 💬

Je dois énormément à l'enseignement humaniste, pluriel, et ouvert du Le Gymnase Lucie Berger - Jean Sturm. Merci au personnel et aux enseignants, qui ont toujours encouragé la curiosité, et le dialogue des cultures.

Science et conscience : vous avez transmis des valeurs, de tolérance, d'accueil et de liberté d'esprit, autant que les connaissances qui les font vivre.

Et vous avez toujours illustré cette citation de Jan Amos Comenius, inscrite dans le hall : "L'éducation est la voie royale pour faire naître une humanité meilleure" 🎓

C'est pour cela que je suis particulièrement fière de vous rejoindre, symboliquement, grâce à l'exposition "Alumni" réalisée par Mathilde Bour-Edy, Apolline Siebert, Emilie Ritt, Suzanne Nicolas.

Enfin dans le couloir des professeurs !

Une exposition à découvrir dont voici quelques composantes :





samedi 23 avril 2022

L’engagement personnel de Marjorie (bac 2015)

 Scolarisée au Gymnase depuis la classe de 4ème, Marjorie revient sur ce qui l’a construite pendant son parcours et a déterminé ses choix.

L’acquisition du sens des responsabilités au Gymnase

Elève au Gymnase Jean Sturm jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat ES en 2015, j’ai eu l’opportunité d’y développer un réel sens des responsabilités notamment en étant membre du Conseil de la Vie Lycéenne. Au Gymnase, de nombreuses opportunités nous sont offertes comme la possibilité de s’exprimer, de créer et de construire une vie lycéenne qui dépasse largement les murs des salles de cours. C’est donc en prenant goût à cette autonomie et aux responsabilités que j’ai pris la décision de choisir une carrière militaire.

Je retiens de ce parcours, l’importance des activités proposées, les voyages auxquels nous pouvons participer, les projets qu’il nous est possible de mener. Je retiens également l’âme des bâtiments et l’état d’esprit qu’ils nous inculquent ainsi que la passion des professeurs.

La voie du Prytanée National Militaire 

En 2015, j’ai rejoint le Prytanée National Militaire de La Flèche afin d’y effectuer une classe préparatoire au concours d’entrée à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr, en filière économique. Après quatre années de prépa dues à un échec au concours puis une blessure, j’ai pu intégrer Saint Cyr en 2019.
L’Académie Militaire de Saint Cyr Coëtquidan forme les officiers de l’armée de Terre. On y apprend ainsi le métier des armes et celui de chef en vue de commander une section à l’issue de quatre années de formation pour le recrutement CPGE, dont trois à l’Académie militaire puis une en école de spécialisation.  

Actuellement sous-lieutenant, je suis dans ma dernière année à l’Académie. Je retiens de ces trois années la grande diversité de la formation. Le cursus académique, les activités de formation militaires et sportives rythment ces années très denses au cours desquelles j’ai par exemple eu l’occasion de faire un stage dans un régiment d’hélicoptères de combat, un stage en montagne, un stage d’aguerrissement en forêt équatoriale en Guyane et un semestre en Jordanie et ce, en validant un master.

Un engagement personnel 

Porter l’uniforme est une belle manière de servir la France et oblige à s’investir pleinement dans son métier. J’ai appris sur moi-même et j’ai découvert la force de la cohésion et de l’esprit de corps.  Les valeurs et les traditions inculquées dans l’Armée de Terre mettent en lumière l’unicité de l’institution militaire par ce sentiment d’appartenance particulièrement fort et Saint-Cyr en est d’ailleurs l’un des plus beaux exemples.

Choisir le métier des armes n’est cependant pas un choix anodin. Cela doit être le résultat d’une importante réflexion en raison de l’engagement qui y est associé. Goût de l’effort, volonté de servir et un intérêt singulier pour le commandement sont alors autant de prérequis qui me semblent nécessaires pour devenir officier.

Le meilleur conseil que j’aurais à donner à des lycéens du Gymnase serait de ne cesser de s’informer sur la diversité des possibilités qui leur sont offertes. J’ai eu la chance de découvrir un petit peu par hasard ce milieu qu’est l’armée lors de mon année de terminale et aujourd’hui je réalise combien ce choix a finalement inconditionnellement changé ma vie. Avoir l’opportunité de choisir une profession épanouissante est une véritable chance qu’il ne faut pas hésiter à saisir.

 

samedi 2 avril 2022

Marc Lucius, le Gymnasien qui a évacué 3 000 personnes des Hospices Civils de Strasbourg vers la Dordogne en 1939, pour échapper à la guerre.

 Un livre récent de Christophe Woehrlé (La Cité silencieuse – Strasbourg Clairvivre 1939 -1945) vient de mettre en lumière le travail de Marc Lucius, gestionnaire des hospices civils de Strasbourg puis de Clairvivre, qui mena une lutte incessante pour sauver des vies, celles de ses malades, des juifs et des résistants.

Né en 1888 à Strasbourg, Marc Ferdinand Lucius est élève du Gymnase comme ses trois frères. Après sa scolarité de 1894 à 1906 , il poursuit ses études à la faculté de Droit et de Sciences politiques de Strasbourg où il obtient son doctorat en droit. Entre autres responsabilités importantes, il est très impliqué dans la Chambre de commerce de Strasbourg, dont il est secrétaire général jusqu’en 1958.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il est administrateur délégué et vice-président des Hospices civils de Strasbourg, il est nommé dans l'urgence à la direction de ces derniers. Marc Lucius gère l'évacuation et la gestion des Hospices à la cité-sanitaire de Clairvivre.

En 1940, il refuse de revenir en Alsace annexée et prend la direction administrative de l'Hôpital des réfugiés de la Dordogne au sein duquel il protège les personnels juifs administratifs et médicaux et évite le départ au STO des jeunes de la cité-sanitaire. À la fin de la guerre, l'établissement qu'il dirige est surnommé l'Hôpital de la Résistance.

L’histoire de cet homme, Marc Lucius, oublié de l’histoire, fonctionnaire dévoué à la cause des siens, de son institution et de sa patrie a été mise en lumière par Marc Woehrlé, comme le détaille un article des Dernières Nouvelles d’Alsace du 30 mars 2022. 

En voici des extraits :

L’épisode douloureux de l’évacuation
des hospices civils de Strasbourg vers Clairvivre

…. Le comité du Souvenir Français avait convié l’historien Christophe Woehrlé pour une conférence sur l’évacuation des hospices civils de Strasbourg en Dordogne, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le sujet, sensible, a réuni une cinquantaine de participants soucieux de connaître les tribulations des malades hospitalisés à Strasbourg durant le grand exode imposé à une partie de l’Alsace, particulièrement exposée à l’avancée des troupes de la Wehrmacht allemande. Une épopée douloureuse relatée par Christophe Woehrlé dans son ouvrage La Cité silencieuse- Strasbourg Clairvivre - 1939-1945.

3 000 personnes, malades et membres du personnel, déplacées

Placées sous la responsabilité de Marc Lucius, directeur général de l’établissement, 3 000 personnes

des hospices civils, malades et membres du personnel, ont été déplacées vers la cité sanitaire de Clairvivre, en Dordogne. Les malades les plus gravement atteints avaient été évacués momentanément dans un hôtel du Hohwald. Les autres ont été acheminés vers la Dordogne dans des trains spécialement dédiés. Début octobre 1939, le gros des hospices civils était arrivé à la cité sanitaire qui abritait alors des malades des poumons, d’anciens militaires gazés lors du conflit 1914-18 et des miliciens espagnols blessés. Ces occupants ont été dirigés vers d’autres établissements afin de laisser la place aux Alsaciens.

Clairvivre est un complexe immobilier situé en plein milieu des forêts de la vallée de la Vézère, composé de pavillons et d’un grand immeuble collectif. Pour les nouveaux arrivants, l’installation fut une épreuve difficile, le choc culturel entre Alsaciens et autochtones fut rude et la barrière de la langue n’arrangeait pas la communication. Par la suite, la cité devint l’« Hôpital des réfugiés de la Dordogne » où juifs, réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), handicapés et maquisards trouvèrent refuge.

Plaque commémorative

Le cimetière des réfugiés, créé à l’époque, a reçu les sépultures de défunts de 19 nationalités et de 5 religions différentes. Christophe Woehrlé en a dressé une liste exhaustive afin d’éviter que les noms de ceux qui sont morts lors de leur passage à Clairvivre ne tombent dans l’oubli. Un véritable devoir de mémoire.

Un moment d’échange avec l’auteur a permis aux participants de plonger dans l’ambiance de l’exode tragique qui a vu tant d’Alsaciens rallier la Dordogne. Il a également permis de découvrir l’engagement exceptionnel de l’humaniste Marc Lucius (1888-1962), administrateur des hospices civils qui n’a eu cesse de préserver la dignité de la population évacuée. En hommage à son investissement, une plaque commémorative sera apposée le 23 avril à son domicile, rue des Pontonniers à Strasbourg, par le Comité de Clairvivre, en présence de la délégation des porte-drapeaux.

Professeur d’histoire et de géographie, Christophe Woehrlé est docteur en histoire contemporaine de

l’Otto-Friedrich-Universität de Bamberg (Allemagne) et professeur de paléographie allemande au sein de l’académie européenne de généalogie de Strasbourg. Il est aussi membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Alsace, président de l’association Stolpersteine en France ainsi que de l’association Mémoire et histoire des tombes roumaines en France.

L’ouvrage La Cité silencieuse – Strasbourg Clairvivre 1939 -1945 a été primé par l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Alsace (Prix de la Décapole 2020) et par la Société française d’histoire des hôpitaux qui lui a décerné la médaille d’or en 2020.

L’ouvrage La Cité silencieuse – Strasbourg Clairvivre 1939 -1945 a été primé par l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Alsace (Prix de la Décapole 2020) et par la Société française d’histoire des hôpitaux qui lui a décerné la médaille d’or en 2020.

Davantage de précisions sur le parcours remarquable et très divers de Marc Lucius en :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Lucius