dimanche 4 juillet 2021

Du Gymnase à une carrière européenne en RH, Charlotte Boujassy (2004) partage son regard sur les orientations professionnelles

 

 Charlotte Boujassy (Gymnase, 2004) partage ses souvenirs du Gymnase et de son orientation professionnelle, de ses hésitations et tâtonnements jusqu’à sa carrière européenne en Ressources Humaines. A partir de ses acquis scolaires, de sa trajectoire et de son expérience en RH, elle nous livre d’intéressantes réflexions sur le monde de l’emploi, les lignes de force d’une société en pleine évolution : nouvelles approches face à l’emploi, nécessité de conjuguer savoir-faire et savoir être etc…

 Mes années Gymnase

 Je suis entrée au Gymnase en 6ème et y ai passé sept ans jusqu'à mon bac (ES) en 2004. Avant moi, ma maman (Brigitte Muller) y avait également fait sa scolarité (bac 1978) 

Mes soeurs (Maïa et Lara) y ont aussi fait une partie de leur scolarité - aussi, je crois que l'on peut dire que le Gymnase est une affaire de famille et que si j'habitais à Strasbourg, mes filles seraient la quatrième génération à passer par la Place des Etudiants tous les matins.

 Ce dont je me suis rendu compte en discutant et comparant les années collège / lycées avec d'autres personnes néanmoins, c'est que bien d'au-delà de la qualité des cours, c'est la variété des expériences que l'on nous proposait en dehors des heures de classe déjà à l'époque - et qui n'a cessé de croître depuis, qui était véritablement à part comparée aux autres établissements.

En sixième nous sommes partis au ski en Autriche, en 5ème nous avons fait du kayak en Ardèche, en 4ème nous avons effectué un stage de voile, en 3ème nous sommes allés faire du ski de fond, en seconde nous avons eu la chance de faire un échange avec un lycée de Karlsruhe, en en première nous sommes partis à Cracovie.

 Et rien de tout cela n'aurait été possible sans l'engagement des professeurs qui organisaient tout et acceptaient d'encadrer des adolescents "énergiques" sur plusieurs jours. Cet article est ainsi pour moi l'occasion de remercier tous ceux qui nous accompagnés pendant ces années si fondamentales dans la formation des adultes que nous sommes devenus.

  Dernier point et non des moindres sur mes meilleurs souvenirs du Gymnase : c'est là que j'y ai rencontré mes amis d'enfance et d'adolescence qui le sont restés depuis, malgré nos nombreux déménagements.  

 De Sciences Po Strasbourg jusqu'à mon entrée dans le monde du travail - et la découverte (par hasard) de ma vocation professionnelle

A chaque génération, la question de l'orientation post-bac se pose rapidement pour les lycéens. Etant 
intéressée par un peu tout sans être passionnée par une chose en particulier, je me suis inscrite aux concours de plusieurs Sciences Po. Après une prépa d'été juste après le bac, j'ai eu la chance d'être admise à Sciences Po Strasbourg avec mes deux grandes amies du Gymnase et nous y avons passé quatre années formidables dont une d'année d'Erasmus - à Dublin pour moi, à Séville pour Caroline et Ornella.

Au fur et à mesure que l'orientation professionnelle se précisait pour la plupart de mes camarades, je restais pour ma part incapable de choisir une voie plutôt qu'une autre et commençais vraiment à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire dans un futur de moins en moins lointain.

Après notre diplôme obtenu en juin 2008, je suis alors partie en Allemagne en tant que jeune fille au pair l'été, puis une année à Madrid où j'ai enseigné le français et perfectionné mon espagnol. C'est pendant cette année que je me suis dit que les ressources humaines seraient peut-être un bon domaine pour moi, puisque c'était une fonction qui permettait de rester en contact avec toutes les autres.


Suite à mes candidatures, j'ai alors été prise dans un des meilleurs Master II de RH de France (CIFFOP / Paris II Assas). Il était en apprentissage, et j'ai réussi à obtenir un poste au siège d'Airbus Group à Paris (EADS à l'époque) en RH Marketing (où l'on cherche à développer l'attractivité de la marque employeur, notamment auprès des jeunes diplômés). 

J'ai ensuite eu envie de partir en Allemagne pour rajouter une expérience internationale à mon CV et

 acquérir un allemand professionnel. Recommandée par ma manager, j'ai ainsi pu partir en VIE (volontariat internationale en entreprise) à Munich en 2010, toujours en RH, dans le département "Talent and Executive Management", dont l'objectif était d'identifier et de développer les futurs dirigeants du groupe.

J'ai eu un coup de cœur pour la capitale bavaroise, et après un bref passage à Paris à nouveau chez Airbus Group en "Leadership Development" (où l'on élaborait les formations pour les managers de l'entreprise), je me suis installée définitivement à Munich en février 2014. 

 Depuis, j'ai travaillé quatre ans chez Texas Instruments en tant que coordinatrice des opérations de formation pour l'Europe, et depuis avril 2019, je suis responsable du développement des talents en Europe chez Daiichi Sankyo, une entreprise pharmaceutique japonaise. 

 Finalement, cela fait plus de dix ans maintenant que je travaille en "learning & development", qui est une spécialité au sein de la fonction RH. Ce n'est pas un parcours "idéal" ou "classique" dans le sens où est censés passer par un peu toutes les métiers RH, mais cela s'est fait ainsi suite à un mélange de choix et d'opportunités personnelles et professionnelles - et au final, sans avoir eu de plan de carrière défini ni de source d'inspiration proche (personne dans ma famille ne travaille dans de grandes entreprises et encore moins en RH), je me suis rendu compte récemment que j'étais là où je devais être, tant mon métier me passionne et reste source d'apprentissage au quotidien. 

Quelques réflexions sur l'orientation professionnelle, après plus de 10 ans en développement RH (formation, gestion des talents, développement des dirigeants) 

Qu'est-ce qu'une "carrière réussie" en 2021? 

Je n'écris rien de nouveau en soulignant qu'aujourd'hui, les parcours sont de moins en moins linéaires et que beaucoup de personnes sont amenées à exercer des métiers qui n'ont à peu près rien à voir avec leurs études d'origine - ou se réorientent totalement après avoir réalisé que la voie qu'elles avaient initialement choisie ne leur convient pas du tout : les articles fleurissent sur les ingénieurs devenus bergers, les diplômés d'écoles de commerce passant un CAP pâtisserie etc. 

En entreprise, on voit aussi de plus en plus de jeunes collaborateurs prometteurs, pour lesquels "passer managers" ne fait plus rêver. Il y a également les congés sabbatiques et parentaux qui régulièrement s'accompagnent de questionnement sur l'orientation, les couples à double carrière ("dual career couple" dans le jargon anglophone) qui amènent parfois l'un, parfois l'autre à se mettre entre parenthèses pendant un temps.

  Pour ceux qui gravissent les échelons de manière plus classique, on remarque que ce ne sont pas nécessairement les "premiers de la classe“ qui sont promus, mais ceux qui savent le mieux développer leur réseau et s'en servir au moment opportun - et ceux qui de façon générale, ont appris à "se vendre" mais sont aussi capables de rebondir en cas d'échec et d'apprendre de leurs erreurs (en résumé, de se montrer résilients).

Alors certes, sortir des meilleures écoles d'ingénieurs, de commerce, de médecine, Sciences Po ouautres "formations prestigieuses" aide - surtout en tant que jeune diplômé français, dans un système où beaucoup de grandes entreprises font dépendre les premiers salaires des écoles de sortie. Mais au final, réussir sa carrière - et sa vie, car il est difficile voire impossible de décorréler les deux, dépend de beaucoup d'autres compétences que l'on développe tout au long de l'enfance et de l'adolescence, qui vont bien au-delà des résultats scolaires sur lesquels on a tendance à se focaliser pour les 15-18 ans.

S'il faut donner quelques pistes pour les adolescents d'aujourd'hui et leurs parents, voici une petite liste non exhaustive mais pratique, de ce que l'on peut faire en attendant de "trouver sa voie" et qui s'applique aussi bien aux personnalités plus artistiques qu'à ceux qui sauront s'épanouir en classe prépa: 

  • Cultiver sa curiosité : avoir plusieurs centres d'intérêt ou une passion en particulier même très jeune, et qui n'a rien à voir avec l'école, contribue à développer ce sens du fameux "équilibre vie perso / vie professionnelle" - tout en permettant de rencontrer des personnes d'autres horizons qui contribueront directement ou indirectement à donner des idées sur ce à quoi pourrait ressembler (ou pas) l'avenir professionnel de nos lycéens.
  • Savoir établir et entretenir des relations durables : on parle souvent des "soft skills" en entreprise, que je traduis en général par compétences interpersonnelles telles que la communication ou la gestion des conflits. Autant de savoir-être que l'on acquiert lors des temps et activités extra-scolaires qu'il faut (absolument) valoriser et faire perdurer, même lorsque les examens approchent et que l'on serait tenté de s'enfermer dans sa chambre pour réviser non-stop. 
  • La prise de parole : combien de personnes brillantes se retrouvent tétanisées lorsqu'il faut prendre la parole ? Pourtant, que l'on soit entrepreneur, artiste, médecin ou jeune cadre, savoir exprimer ses idées de manière claire et assurée permet d'avancer mieux et plus vite. Aussi, ne manquez pas une occasion de pratiquer : que ce soit à l'école lors des exposés et des activités extra-scolaires (encore elles !), ou lors d'événements familiaux (une poésie à Noël pour les plus jeunes, un petit discours pour l'anniversaire du papi etc): soyez volontaires et ne manquez pas une occasion de vous exercer. On ne devient un bon orateur qu'en pratiquant, et il n'y pas de raison d'attendre d'avoir atteint l'âge adulte !
  • L'apprentissage et la pratique des langues : c'est une lapalissade, mais maîtriser l'anglais est devenu une base et beaucoup d'offres d'emploi précisent "d'autres langues européennes seraient appréciées" - de façon générale, être polyglotte ouvre des portes souvent inattendues. Pour cela, au-delà des plus ou moins bonnes notes que l'on peut obtenir, prendre plaisir à pratiquer une langue et la considérer comme un outil de communication davantage qu'une matière scolaire est encore plus fondamental : peu importe que la grammaire ou la prononciation soient correctes. Ici, stages de sport en Angleterre, échanges scolaires, année au pair après le bac etc., toute occasion
    est bonne à saisir. En tant qu'Alsacienne vivant à présent en Allemagne je ne peux que bien sûr qu'encourager un apprentissage de la langue de Goethe qui malheureusement se perd. Pourtant, Dieu sait que j'ai maudit ma maman de me forcer à prendre l'allemand en LV 1 … mais que je l'ai bénie quand je me suis retrouvée à devoir faire l'école à la maison pour mon aînée en pleine pandémie (photo à l'appui ci-contre)!

Voilà un résumé de ce qui après plus de 10 ans passés à travailler autour des problématiques de la gestion de carrière, permet selon moi de réussir à s'épanouir professionnellement dans la durée, au fur et à mesure de nos orientations et réorientations professionnelles.

 Oui un bon bac est un bon début, mais surtout, faisons confiance à nos jeunes futurs adultes, tout en leur donnant quelques clés qui les aideront à progresser et à faire face aux aléas qui feront partie de leur parcours, quelle que soit l'école ou la fac dans laquelle ils sont inscrits pour la rentrée – et même s‘ils n’ont pu se décider alors qu’ils ont à peine 18 ans, et qu’ils ont besoin d’un peu plus de temps que d’autres pour trouver leur voie. 

Charlotte Boujassy

 Les Alumni sont très reconnaissants à Charlotte de ce partage aux multiples et pertinentes déclinaisons, susceptibles d'intéresser bien des lycéens et des parents, fort sensibles aux questions de l'orientation post-bac dans un monde complexe.

samedi 3 juillet 2021

Anne Coste (Lucie Berger 2002), regards croisés d'Afrique du Sud et du Gabon

 
Anne Coste (promotion 2002, Lucie Berger) a accepté de partager son expérience, rare, de parcours professionnel en Afrique. Les Alumni la remercient de sa contribution à ouvrir notre regard, sous forme d'une interview. 

Après un cursus à Sciences Po Strasbourg puis à Sciences Po Bordeaux, Anne a commencé sa carrière en stage à Paris au sein de Renault. C’est ainsi qu’elle obtient un VIE – Volontariat International en Entreprise au sein de Renault Afrique du Sud. Alliant un savoir-faire de grande qualité avec un savoir-être qui lui permet de s’intégrer remarquablement dans un univers très différent, elle obtient des résultats qui lui valent le « Grand Prix Afrique des VIE/VIA ». Un rapport et un regard lucide et ouvert  sur le monde de l’entreprise et l’Afrique du Sud à retrouver en ligne sur :

https://www.calameo.com/read/003379793cf499d8ac983

Elle travaille ensuite pour le groupe Bolloré couvrant depuis l’Afrique du Sud le contrôle financier des pays limitrophes : Botsana, Namibie et Zimbabwe. Puis elle rejoint les équipes de Leroy Merlin venues conquérir le

marché sudafricain du bricolage et participe au lancement de leurs magasins dans le pays.

Après 10 ans passés en Afrique du Sud, elle part en 2019 commencer une nouvelle aventure, toujours sur le continent africain, au Gabon. Elle est en poste à la SETRAG, entreprise concessionnaire du chemin de fer gabonais et filiale du groupe français Eramet.

  •   Vous vivez depuis de nombreuses années en Afrique, continent souvent "oublié" des Européens. Comment percevez-vous l'évolution des pays que vous avez connus leurs atouts, leurs difficultés?

Bien que deux pays sur le même continent, le Gabon et l’Afrique du Sud ont deux profils différents.

L’Afrique du Sud, malgré une croissance faible, est une des économies les plus « avancées » d’Afrique. Elle fait d’ailleurs partie des BRICS[1]. L’Afrique du Sud reste un des pays les plus inégalitaire au monde et son plus gros défit reste à sortir de la pauvreté une grande partie de sa population. L’exercice est d’autant plus difficile que l’apartheid politique a laissé en place un apartheid économique où la grande majorité des ressources et des pouvoirs économiques du pays sont entre les mains d’une minorité « blanche ». L’éducation, vecteur de promotion sociale dans d’autres pays, souffre, elle aussi, d’un héritage compliqué – le système de l’apartheid ayant instauré une éducation à 2 vitesses avec un focus sur des formations pratiques (menuisier…) pour les populations « non blanches ».

Le profil du Gabon est différent. C’est une ancienne colonie française qui a obtenu son indépendance en 1960. Il reste toutefois des liens très forts avec la France tant au niveau économique que culturel. Le Gabon a bénéficié de la manne pétrolière jusqu’à récemment, où la chute des cours du baril de pétrole est venue changer la donne. Aujourd’hui, l’économie repose sur l’exportation du
minerai de manganèse et l’exploitation du bois de la forêt équatoriale. Le pays a mis en place des politiques encourageant la création de valeur ajoutée sur le territoire avec l’installation d’usines de transformation du bois.

  •        Les Européens peuvent-ils y avoir leur place ? Comment sont-ils perçus dans ce monde qui bouge à toute allure?

Là aussi, les situations sont contrastées. En Afrique du Sud, étant certes « blanche » mais décomplexée de l’historique de colonisation du pays (principalement les anglais et les néerlandais) – j’ai travaillé à la passation de connaissance et la formation des équipes. Au Gabon, le contexte est différent, mais ayant passé une dizaine d’années en Afrique, je me sentais moins « pièce rapportée » que si j’étais arrivée directement d’Europe.

  •        Dans quel champ de métier pensez-vous que de jeunes Européens pourraient se former pour ensuite s'impliquer en Afrique ? Quelles compétences développer?


Plus qu’un champ de compétences, je recommande le programme des Volontariats 
Internationaux en Entreprise. C’est un programme qui s’adresse aux jeunes diplômés (moins de 28 ans) et qui permet de partir en expatriation, ce qui est généralement réservé à des profils plus seniors. Tout le monde y gagne :  l’entreprise car il y a des allégements fiscaux et le VIE ne fait pas partie de ses effectifs, le VIE car il part en expatriation, généralement sur un poste et avec des responsabilités qu’il n’aurait pas eu en restant en Europe. Sur le plan personnel, le VIE est une aventure extrêmement enrichissante : sortir de sa zone de confort, découvrir d’autres cultures, pratiquer une langue étrangère quotidiennement…

  •  Que vous a appris votre propre trajectoire en Afrique après Sc. Po ? L'utilité de ces études pour votre métier actuel ?

Je crois que Sciences Po m’a avant tout donné une certaine ouverture d’esprit mais également de nombreuses clefs afin de comprendre mon environnement quel qu’il soit. Je me suis spécialisée en finance d’entreprise et je travaille dans la finance. Cependant, à différents niveaux, il est important pour moi de comprendre les enjeux politiques, sociaux et légaux qui m’entourent. C’est ce que m’a apporté la formation pluridisciplinaire de Sciences Po.

  •   Comment perçoit-on autour de vous la crise sanitaire actuelle ? Quel est son impact économique ? Les évolutions possibles ?

La crise du Covid est très dure pour les populations du continent africain tant au Gabon qu’enAfrique du Sud. Les garde-fous que nous avons en Europe tels que l’assurance maladie, l’assurance chômage et la retraite, n’existent pas ou très peu en Afrique. Par ailleurs, l’économie informelle des petits boulots payés de la main à la main, au mois le mois est chose courante. Ainsi, lors de chocs économiques tels que celui concomitant à la Covid, ces populations sont les premières à absorber le coup et à se retrouver sans aucun moyen de subsistance. C’est d’autant plus grave que leur niveau de revenu extrêmement faible ne leurs permets pas de faire des économies.

Si le sujet de l’impact de crise Covid en Afrique vous intéresse, je vous invite à lire le dernier livre de Sophie Bouillon, journaliste que j’ai connue à Johannesburg et qui réside depuis 2016 à Lagos au Nigeria : « Manuwa Street »[2].

  •        Est-ce que les perturbations du climat sont un "sujet"? Est-ce que cela se manifeste dans le vécu des pays où vous vivez ou avez vécu ? Si oui, sous quelles formes ? 

Malheureusement, le sujet reste très souvent un « first world issue », une problématique des pays développés pour le citoyen « lambda ». En effet, l’attrait des plaisirs matériels difficilement accessibles ou auxquels ils ne peuvent accéder que depuis peu (véhicule…) prime sur les considérations environnementales.

Par ailleurs, dans l’arbitrage du développement d’infrastructures (routes…) de la part des gouvernements, on ne trouve que rarement des propositions « vertes » telles que des usines de recyclage ou autre…

A noter cependant, que nombres d’entreprises installées en Afrique développent depuis peu des niveaux d’exigences proche des niveaux européens en matière de gestion environnemental. Malgré tout, à quoi sert le tri sélectif s’il n’existe pas d’usine de traitements appropriés ?

Les Alumni remercient vivement Anne pour la richesse et l'ouverture de son témoignage, sa contribution très utile aux "regards croisés" des anciens élèves sur le monde tel qu'il est. Nous lui souhaitons très belle continuation dans sa trajectoire personnelle. 


[1] Groupe désignant les 5 économies émergentes les plus importantes au monde : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (South Africa en anglais)

vendredi 2 juillet 2021

L’esprit du Gymnase au fil des siècles parcourt ses murs

 L’aspect visuel des locaux du Gymnase a fortement évolué au fil de ces dernières années. Mais pourquoi avoir choisi cette apparence, cette charte graphique ? Quelle cohérence artistique a guidé les choix du sous-sol au couloir des arts en passant par le siècle de Jean Sturm ?

 Un fil d’Ariane invisible relie les étages du bâtiment principal. Pour le comprendre il faut commencer par descendre au sous-sol dans les salles du restaurant scolaire. A gauche, dans le couloir, vous trouvez une petite pièce bordée par un mur en pierres apparentes, ouverte sur la grande salle. Ce mur se trouve être la dernière trace du couvent des Dominicains dont les locaux, propriété de la ville de Strasbourg, ont accueilli le Gymnasium de Jean Sturm. Ne cherchez pas à creuser pour aller plus loin : vous vous heurteriez au mur du camp romain de la fin du IIIème siècle de notre ère, qui se trouve quelques mètres plus loin sous terre. 

Après ce mur préservé, vous montez au rez-de-chaussée où le hall d'entrée est imprégné visuellement de l’histoire de l’installation en ces lieux du Gymnasium en 1538 et de son époque.

Cette composante du parcours est la partie la plus connue, puisqu’elle accueille tous les visiteurs qui franchissent le seuil du 8 place des Etudiants.

S’y retrouvent l’évocation de ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet pédagogique  (les colonnes au sens propre et figuré), des représentations de Strasbourg au XVIème siècle, des extraits de livres de pédagogie (dont un rare cours de géométrie) etc… A ne pas oublier : la mise en valeur du passage de Jean Calvin, ami de Jean Sturm, à travers une chaire qui évoque son enseignement.

Ce même esprit anime l’entrée du Gymnase vers la place du Temple Neuf, transformé il y a peu de passage sombre en lieu lumineux. A retrouver en :

 https://gymnase-network.blogspot.com/2020/10/chantier-dete-pour-une-entree-qui.html

 Grimpons au 1er étage : le couloir des arts vous y attend. De quoi s’agit-il ? Après la mise en valeur
des réalisations des siècles passés, voici le lieu où vit la création contemporaine. Ou plus précisément le lieu où s’exposent dans de grandes vitrines ouvertes les réalisations des élèves pendant les cours d’arts plastiques. Ces expositions tournent au fil de l’année et permettent leur présentation dans ce couloir de grand passage, entre salles des professeurs, secrétariats, bureaux de direction, salles de classes etc..

C’est aussi le lieu où vous trouverez Sauveur Pascual, artiste plasticien et professeur d’arts plastiques, dont l’esprit imaginatif ( !) a conçu une cohérence artistique qui traverse les époques et relie les Gymnasiens d’aujourd’hui à ceux qui sont passés dans les murs au fil des siècles.

A propos d’imagination, voyez plutôt cette vidéo réalisée pendant l’une des installations dans le couloir des arts :

 https://www.youtube.com/watch?v=9uZ_MnO2pW0&t=88s

 



Un seul reproche pourra être formulé à l’encontre de Sauveur Pascual, mais il est de taille : il range définitivement son tablier, ses pinceaux, crayons et gomme de professeur cet été ! Sans doute pour s’investir encore davantage dans tous les projets qui lui tiennent à cœur....

Les Alumni saluent et remercient l’artiste et le professeur.