dimanche 26 mars 2023

Henri Loux, ancien du Gymnase qui a fait revivre le monde rural du XIXème siècle à travers le service « Obernai »

Henri Edouard Loux (1873-1907) passe ses premières années à Sessenheim où son père est instituteur. Son enfance champêtre et heureuse, notamment pendant les vacances dans la ferme de son grand père  à Routzenheim, va marquer profondément l'œuvre de l'artiste.

Henri Loux poursuit ensuite ses études au Gymnase protestant de Strasbourg où il se rend en train avec son frère. Jugeant Henri peu apte à enseigner – pour suivre la voie paternelle - mais particulièrement talentueux en dessin comme en peinture, son professeur de dessin, Edouard Weissandt, réussit à convaincre le père d’autoriser Henri à suivre ses cours du soir de peinture.

    Le dessin d’un paysage champêtre, qu’Henri réalise en 1889 et le portrait de son grand-père effectué sous la direction de Weissandt, persuadent son père à renoncer à en faire un instituteur. En 1890, à l’âge de dix-sept ans, il est inscrit à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, la «Kunstgewerbeschule», crée en 1889, il fait la connaissance de Léo Schnug et du céramiste Léon Elchinger. Il s'inscrit ensuite à l'Académie des Beaux-Arts de Munich, où il assiste à


l'essor du Jugendstil. Il rentre à Strasbourg en 1897 et s'y installe définitivement avec sa mère en 1902, au 4 rue d'Erstein, son père étant décédé en 1901. C'est à cette époque qu'il entre en contact avec la faïencerie de Sarreguemines, pour laquelle il va créer 36 décors différents illustrant la vaisselle dite « Obernai ». Celle-ci est fabriquée à l'origine par les faïenceries Utzschneider & Cie à Sarreguemines.

Ces illustrations représentent surtout des scènes campagnardes et villageoises avec des maisons à colombages typiques de l'Alsace vers 1900. Le succès de cette vaisselle est tel qu'il va éclipser le reste de son œuvre en tant qu'illustrateur et aquarelliste. On lui connaît quelques rares peintures à l'huile qui semblent dater de la période 1895-1900.

Henri Loux meurt en 1907 à Strasbourg, dans le quartier de Neudorf. Il est inhumé au cimetière du Polygone, au sud de Strasbourg.

À la suite du rachat de la faïencerie Utzschneider & Cie à Sarreguemines par la famille Fenal en 1978, par ailleurs actionnaire de la Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, c'est cette dernière qui poursuit jusqu'à ce jour la fabrication des décors « Obernai ».

L’association des Amis de Henri Loux, fondée dans les années 1990, s’escrime à ranimer sa mémoire. Paul-André Béfort en est un des membres fondateurs, Fernand Gastebois l’a présidée jusqu’à son décès. Son fils Frédéric a pris sa succession, avant de disparaître à son tour. En janvier, Hubert Siegfriedt, un des plus grands collectionneurs de Henri Loux, a repris le flambeau.


« Il dessine ce qu’il voit, une Alsace rurale qui disparaît avec l’ère industrielle. Ces hommes et ces femmes, au travail ou à la fête, sont le témoignage d’une époque, mais aussi l’image de ce que l’homme a d’universel», se souvient le docteur Paul-André Béfort.

En 1985, avec Fernand Gastebois , il publie un premier livre consacré au service de table « Obernai », emblématique de la faïencerie de Sarreguemines. « C’était la première fois qu’on fabriquait un service complet, avec des assiettes, des plats, des chopes… Il existe environ 200 pièces, décorées de 52 dessins de Henri Loux. Il avait été commandé par un restaurateur d’Obernai. »

L’ensemble du service est encore produit

Reconnaissables avec leurs scènes alsaciennes, leurs décors floraux en quatre vignettes et leurs bords crénelés, les assiettes ont connu un succès immense. Rares sont les buffets alsaciens qui n’en contiennent pas, quand elles ne décorent pas les murs des salons des grands-parents. Les modèles d’avant 1945 peints à la main sont recherchés.

L’œuvre de Henri Loux ne se cantonne pas aux arts de la table. Tableaux, menus, programmes, affiche de l’exposition universelle de 1900… Paul-André Béfort et Fernand Gastebois publient un second livre, complété et corrigé. Il y en aura quatre, le dernier daté de 2011, et une version condensée du dernier, traduite en trois langues, est en cours.

Les dessins de Henri Loux montrent fidèlement l’Alsace, du nord au sud : Sessenheim où il a grandi, Wissembourg avec les courses de chevaux du lundi de Pentecôte, une rue de Bouxwiller où l’église et l’enseigne existent toujours, Murbach, Riquewihr… Une attention particulière est portée à la nature et aux costumes.

Charles Spindler, Gustave Stoskopf, Léo Schnug… Le travail de l’artiste était reconnu par ses pairs, avec qui il partageait une identité alsacienne forte, mais le grand public l’a oublié. Ses œuvres, dispersées dans des collections privées, sont difficiles à recenser. Ses amis ont réalisé à sa mort un livret, qui a permis d’en repérer une partie. Quatre sont au Musée d’art moderne de Strasbourg.

 Sources :

  • Article rédigé par Marie Gerhardy pour les DNA du 4 mars 2023 
  • Surtout: http://www.alsace-collections.fr/Monographie%20Henri%20Loux.html


samedi 25 mars 2023

Semaine de l'Espace au Gymnase


 Le Gymnase a une importante tradition d'ateliers scientifiques, d'accueil de conférenciers et de sorties pédagogiques qui ont pour point commun la connaissance de notre univers.

 C'est ainsi qu’est née l’idée d’organiser une «Semaine de l'Espace" qui permette à l'ensemble des élèves d'aborder ce thème sous de nombreux aspects :  scientifiques bien sûr, mais également historiques, littéraires ou artistiques.

 A travers de nombreuses animations, cette semaine sera l'occasion pour chaque élève - de maternelle à la terminale-, de retracer les grands moments de la conquête spatiale, de découvrir le système solaire et les étoiles, de mener de petites expériences scientifiques ou de suivre des conférences animées par des astronomes professionnels.

 Claudie Haigneré, première femme spationaute française, a très généreusement accepté de parrainer la manifestation. Elle fera partager son parcours et sa vie en visioconférence le mardi 4 avril en soirée.

Retrouvez le programme complet en: