lundi 21 novembre 2022

Stéphanie Saunier (bac 2001), experte engagée contre les gaz à effet de serre avec Carbon Limits

 

Après son baccalauréat au Gymnase en 2001, Stéphanie Saunier est passée par l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris dont elle est diplômée. Installée à Oslo depuis 2010, elle dirige une entreprise de conseils spécialisée dans l’atténuation au changement climatique. Un thème qui lui tient à cœur depuis de nombreuses années, bien avant qu’il ne devienne une préoccupation mondiale médiatisée, comme cela est le cas aujourd’hui.

 Voici l’interview de Stéphanie parue dans la publication municipale d’Illkirch-Graffenstaden, Infograff, d’octobre 2022.

 Quels souvenirs gardez-vous d’Illkirch-Graffenstaden ? « Ma famille s’est installée en Alsace lorsque j’avais 5 ans. J’ai fréquenté l’école maternelle de l’Orme, l’école élémentaire Libermann puis le collège des Roseaux. J’ai poursuivi mes études au lycée Jean Sturm à Strasbourg. Après mon Bac, j’ai suivi une prépa au lycée Kléber et décroché mon diplôme d’ingénieur à Paris. Je me souviens de mes préoccupations de Conseillère Municipale Enfant : l’aménagement de jeux dans la cour d’école et la question des déchets. Adolescente, j’animais un groupe de théâtre pour enfants et je lisais des contes pour les petits au Phare de l’Ill.

 Quelles ont été les étapes marquantes de votre parcours ? « J’ai commencé ma carrière à Oxford où je travaillais sur le captage et le stockage du CO2. Avec mon mari, nous avons pris la décision de vivre en Norvège en 2010. J’y ai rejoint la société Carbon Limits que je dirige depuis 2015. Il s’agit d’une
entreprise de conseils qui compte aujourd’hui 25 personnes. Nous travaillons avec de nombreux pays tels le Nigéria, le Kazakhstan, le Mexique, l’Iraq où il y a énormément à faire en matière de réduction de gaz à effets de serre et par conséquent, de lutte contre le réchauffement climatique. Et cela est extrêmement motivant ! »

  En quoi consiste votre activité ? « Avec mon équipe pluridisciplinaire composée d’experts, d’ingénieurs et d’économistes recensant 14 nationalités, nous conseillons les pouvoirs publics ou les entreprises privées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau de l’industrie et du pays. Nous concentrons nos activités sur la réduction des émissions de méthane, les marchés du carbone et dans le captage et la séquestration du carbone. Nous formons une équipe dynamique, fière de nos travaux qui contribuent au mieux-être de la planète. Notre dernière réalisation : un logiciel (Mist) qui permet aux entreprises de suivre avec précision les émissions de méthane de toutes leurs installations et d’identifier leur potentiel de réduction.

 Que pensez-vous de la vie en Norvège ? « Le mode de vie norvégien permet, aux familles dont les deux parents travaillent, de parfaitement concilier vie professionnelle et vie familiale. Ainsi mon mari et moi, nous quittons notre travail à tour de rôle à 16h afin d’être présents pour nos enfants (Julia 8 ans,


Ruben 4 ans). Tous deux sont bilingues et comme tous les petits Norvégiens, ils passent plusieurs heures par jour dehors, par tous les temps et se dépensent beaucoup ! Les paysages sont magnifiques, nous pratiquons le ski de fond l’hiver, la randonnée et la nage en eaux libres l’été. La nature est toute proche. Les températures sont vraiment basses en hiver et douces en été. Nous revenons à Illkirch-Graffenstaden deux fois par an, c’est toujours un bonheur de retrouver la famille et… de savourer la gastronomie française et alsacienne ! ».

 Données biographiques complémentaires (page d'accueil de Carbon Limits) :

 Stéphanie Saunier est une experte du potentiel d’émission et d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre du secteur pétrolier et gazier. Au cours de la dernière décennie, elle a beaucoup travaillé sur ces questions pour le compte d’un certain nombre d’institutions, dont les ministères norvégien et canadien de l’Environnement, la BERD, la Commission européenne, l’AMAP et l’AIE. Stephanie a été une personne clé et la gestionnaire de projet d’une douzaine d’études évaluant des projets d’atténuation des émissions de méthane et de réduction des torchères de gaz en Europe, en Amérique du Nord, en Asie centrale et en Amérique du Sud. Stéphanie est titulaire d’une maîtrise en ingénierie et gestion de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris et a suivi le programme d’accélération de la gestion de l’INSEAD. Avant de rejoindre Carbon Limits, elle a travaillé pendant plus de 4 ans chez Schlumberger Carbon Services dans le domaine du stockage du CO2 (CSC).

A retrouver aussi en (interview en anglais) :

https://www.youtube.com/watch?v=A0AflBXgFhU

 

samedi 19 novembre 2022

Sauveur Pascual, artiste plasticien qui fut pilier des Arts Plastiques au Gymnase: des œuvres à découvrir ou redécouvrir

 


Elena Hurstel, une coach pour trouver sa voix


Après son baccalauréat passé au Gymnase en 2012, Eléna a continué à s’impliquer dans sa passion : la voix et le chant. Passion qu’elle a aussi pu mettre en valeur dans les ateliers et les groupes musicaux du lycée.

Voici le bel article que lui consacre Olivier Brégeard dans les DNA du 8 novembre 2022.

 Passée du monde associatif à l’enseignement en ligne à la faveur de la pandémie, la Strasbourgeoise, qui veut « rendre le chant accessible à tous », totalise déjà plus de 80 000 abonnés sur YouTube.

 Rendre le chant accessible à tous était la raison d’être de l’association Sing’n Joy , créée par Elena
Hurstel à Strasbourg en 2013. « Jusqu’en 2020, j’étais très investie dans la vie locale, souligne-t-elle. Je travaillais pour plusieurs associations, dans des écoles, dans un institut pour les enfants ayant des troubles du comportement, dans un foyer de la protection de l’enfance… Puis le Covid a mis fin à mes contrats pendant de nombreux mois, il m’a fallu trouver une alternative. »

Comme pour beaucoup d’autres, internet lui est alors apparu comme la solution pour poursuivre son travail, et même lui donner une nouvelle dimension, dépassant les frontières de sa ville natale, qu’elle a d’ailleurs quittée pour Milan. Moins de deux ans plus tard, ses tutoriels sur YouTube - déjà plusieurs centaines de vidéos - ont été vus par plus de 2,5 millions de personnes, sa chaîne totalise plus de 80 000

 Une précoce envie de transmettre

Si sa nounou lui racontait qu’elle chantait avant même de savoir vraiment parler, c’est pour apprendre la harpe qu’Elena Hurstel est entrée au conservatoire à l’âge de 6 ans. « Mes parents trouvaient un instrument plus noble que le chant, et la harpe me permettait de m’accompagner. Parallèlement, j’ai ensuite chanté dans un chœur, j’ai fait de la direction de chœur… »

Très tôt, l’enfant a eu envie de transmettre. À 8 ans, elle proposait de donner des cours de solfège aux étudiants de la résidence hôtelière dirigée par sa mère (Amitel). À 12, elle ouvrait une chorale d’enfants dans l’église évangélique de l’Épis, à la Meinau.

 Pendant son adolescence, Elena Hurstel participe aussi à des colonies de vacances à Buhl (68), consacrées à la comédie musicale. « C’est vraiment là-bas que j’ai décidé de faire du chant mon métier. » À 20 ans, elle intègre l’école de Richard Cross , coach vocal connu pour sa collaboration avec Vanessa Paradis, Zazie, Julie Zenatti, Camille… « J’étais la plus jeune. J’ai suivi une année intensive avec lui, pour finir avec une mention très bien, qui m’a permis de devenir son assistante régionale en Alsace. »


À 25 ans, lors d’un stage à Paris, elle découvre la technique vocale complète (« complete vocal technique » en anglais, ou CVT), « une méthode révolutionnaire basée sur des recherches scientifiques », dont elle est, depuis juin dernier, une des rares enseignantes diplômées dans l’Hexagone.

« Chanter dans le masque, faire attention à sa colonne d’air, sont des termes imagés, qui ne reposent sur rien de concret, mais restent prédominants dans l’enseignement du chant, explique-t-elle. Il faut recalibrer les termes, avec la précision technique apportée par la CVT. Cette dernière permet d’obtenir des résultats très rapidement. Je repêche beaucoup de personnes qui pensaient ne pas pouvoir chanter. »

Elena Hurstel estime que maîtriser sa voix ne doit pas être l’objectif des seuls apprentis chanteurs.
« Cela permet de mieux se sentir en société, au travail, de s’épanouir d’une manière générale. Je reçois beaucoup de personnes qui n’osent pas aller vers les autres parce que leur voix les dérange, il y a aussi des stéréotypes de genre, qui rendent les gens mal à l’aise. J’essaie de leur faire prendre conscience que chacun a une voix particulière, un message à porter. C’est aussi l’instrument principal de beaucoup de professionnels, comme les enseignants, mais personne ne leur apprend à s’en servir. »

 En partance pour Miami

Les vidéos disponibles sur internet s’adressent aux gens « qui n’auraient pas les moyens de prendre des cours de chant ou pour lesquels ça n’est pas une priorité ». Ceux qui veulent aller plus loin peuvent opter pour l’une des formules de coaching intensives et personnalisées proposées par Elena Hurstel.

À partir de l’an prochain, c’est de Miami qu’elle gérera ses affaires. Elle a eu « un coup de cœur » pour la mégapole floridienne, qui lui semble offrir le bon équilibre entre le soleil, la mer, le dynamisme culturel et des opportunités pour son travail. « Il n’y a que trois coaches certifiés CVT aux États-Unis, je suis contente d’y apporter ce savoir-faire européen. » Pour autant, la Strasbourgeoise ne tournera pas le dos à ses clients initiaux, qu’elle continuera de coacher à distance ou en présentiel, lors de master classes régulières.