Après son baccalauréat passé au Gymnase en 2012,
Eléna a continué à
s’impliquer dans sa passion : la voix et le chant. Passion qu’elle a aussi
pu mettre en valeur dans les ateliers et les groupes musicaux du lycée.
Voici le bel article que lui consacre Olivier Brégeard dans les DNA du 8 novembre 2022.
Passée du monde associatif à l’enseignement en ligne à la faveur de la
pandémie, la Strasbourgeoise, qui veut « rendre le chant accessible à
tous », totalise déjà plus de 80 000 abonnés sur YouTube.
Rendre le chant accessible à tous était la raison d’être de
l’association
Sing’n
Joy , créée par
Elena
Hurstel à Strasbourg en 2013. « Jusqu’en 2020, j’étais très investie
dans la vie locale, souligne-t-elle. Je travaillais pour plusieurs
associations, dans des écoles, dans un institut pour les enfants ayant des
troubles du comportement, dans un foyer de la protection de l’enfance… Puis le
Covid a mis fin à mes contrats pendant de nombreux mois, il m’a fallu trouver
une alternative. »
Comme pour beaucoup d’autres, internet lui est alors apparu comme la
solution pour poursuivre son travail, et même lui donner une nouvelle
dimension, dépassant les frontières de sa ville natale, qu’elle a d’ailleurs
quittée pour Milan. Moins de deux ans plus tard, ses tutoriels sur YouTube -
déjà plusieurs centaines de vidéos - ont été vus par plus de 2,5 millions de
personnes, sa chaîne totalise plus de 80 000
Une précoce envie de transmettre
Si sa nounou lui racontait qu’elle chantait avant même de savoir vraiment
parler, c’est pour apprendre la harpe qu’Elena Hurstel est entrée au
conservatoire à l’âge de 6 ans. « Mes parents trouvaient un instrument
plus noble que le chant, et la harpe me permettait de m’accompagner.
Parallèlement, j’ai ensuite chanté dans un chœur, j’ai fait de la direction de
chœur… »
Très tôt, l’enfant a eu envie de transmettre. À 8 ans, elle proposait de
donner des cours de solfège aux étudiants de la résidence hôtelière dirigée par
sa mère (Amitel). À 12, elle ouvrait une chorale d’enfants dans l’église
évangélique de l’Épis, à la Meinau.
Pendant son adolescence, Elena Hurstel participe aussi à des colonies de
vacances à Buhl (68), consacrées à la comédie musicale. « C’est vraiment
là-bas que j’ai décidé de faire du chant mon métier. » À 20 ans, elle
intègre l’école
de Richard Cross , coach
vocal connu pour sa collaboration avec Vanessa Paradis, Zazie, Julie Zenatti,
Camille… « J’étais la plus jeune. J’ai suivi une année intensive avec lui,
pour finir avec une mention très bien, qui m’a permis de devenir son assistante
régionale en Alsace. »
À 25 ans, lors d’un stage à Paris, elle découvre la technique vocale
complète (« complete vocal technique » en anglais, ou CVT),
« une méthode révolutionnaire basée sur des recherches
scientifiques », dont elle est, depuis juin dernier, une des rares
enseignantes diplômées dans l’Hexagone.
« Chanter dans le masque, faire attention à sa colonne d’air, sont des
termes imagés, qui ne reposent sur rien de concret, mais restent prédominants
dans l’enseignement du chant, explique-t-elle. Il faut recalibrer les termes,
avec la précision technique apportée par la CVT. Cette dernière permet
d’obtenir des résultats très rapidement. Je repêche beaucoup de personnes qui
pensaient ne pas pouvoir chanter. »
Elena Hurstel estime que maîtriser sa voix ne doit pas être l’objectif des
seuls apprentis chanteurs.
« Cela permet de mieux se sentir en société, au
travail, de s’épanouir d’une manière générale. Je reçois beaucoup de personnes
qui n’osent pas aller vers les autres parce que leur voix les dérange, il y a
aussi des stéréotypes de genre, qui rendent les gens mal à l’aise. J’essaie de
leur faire prendre conscience que chacun a une voix particulière, un message à
porter. C’est aussi l’instrument principal de beaucoup de professionnels, comme
les enseignants, mais personne ne leur apprend à s’en servir. »
En partance pour Miami
Les vidéos disponibles sur internet s’adressent aux gens « qui
n’auraient pas les moyens de prendre des cours de chant ou pour lesquels ça
n’est pas une priorité ». Ceux qui veulent aller plus loin peuvent opter
pour l’une des formules de coaching intensives et personnalisées proposées par
Elena Hurstel.
À partir de l’an prochain, c’est de Miami qu’elle gérera ses affaires. Elle
a eu « un coup de cœur » pour la mégapole floridienne, qui lui semble
offrir le bon équilibre entre le soleil, la mer, le dynamisme culturel et des
opportunités pour son travail. « Il n’y a que trois coaches certifiés CVT
aux États-Unis, je suis contente d’y apporter ce savoir-faire européen. »
Pour autant, la Strasbourgeoise ne tournera pas le dos à ses clients initiaux,
qu’elle continuera de coacher à distance ou en présentiel, lors de master
classes régulières.