dimanche 24 octobre 2021

Kadiatou (bac 2008) avocate et citoyenne très engagée

Après un baccalauréat scientifique obtenu au Gymnase en 2008, Kadiatou Tapily s’est engagée dans des études de droit. Elle exerce depuis quatre ans la profession d’avocate au barreau de Paris, où elle accompagne des entrepreneurs en droit des affaires. Cette formation lui permet de conseiller juridiquement les associations dans lesquelles elle est impliquée :

 Une citoyenne engagée

Elle est entrée dans la sphère du basket amateur à ses 11 ans. Depuis qu’elle a commencé ce sport à Strasbourg, elle s’est toujours investie dans les clubs qui l’accueillent : avant tout joueuse, elle a été coach, arbitre, et maintenant dirigeante depuis ses 27 ans. Elle a été secrétaire générale puis présidente de la section basket du club sportif du ministère de l’Economie et des Finances.


Elle est aujourd’hui membre de l’équipe dirigeante du club Basket Paris 14 (en charge des actions civiles et citoyennes) ainsi qu’élue du Comité Parisien de Basket-ball. Envisageant le sport comme vecteur d’intégration, Kadiatou est membre dirigeante de Ladies & Basketball, (
https://ladiesandbasketball.com/) une association qui utilise le basket comme levier socio-éducatif pour l’empowerment des femmes : organisation d’évènements, d’ateliers, de sorties, de rencontres, principalement axés autour du basketball, mais pas seulement : elle met aussi en place de programmes d’aide à l’éducation, l’orientation et le développement, à destination des jeunes filles issues des quartiers populaires.
 Lauréate de l’Institut de l’engagement, Kadiatou est aussi engagée comme avocat dans la Cité avec l’association InitiaDroit et intervenante « Initiation à la plaidoirie » et « Formation justice » chez Unis Cité
Des raisons profondes

C’est dans le parcours personnel de Kadiatou que se trouvent les racines de cette volonté d’agir. Ecoutons là :

 « Je suis un vrai boute-en-train qui ne peut se poser (ndlr : tout à fait exact !). J’ai pris exemple sur ma mère, venue du Mali il y a 35 ans, qui nous a élevée toute seule et a travaillé dur pour notre réussite. Ça a été mon leitmotiv : je me suis dit que je pouvais y arriver tant que j’en avais la volonté.

 Et pour y parvenir j’ai très rapidement utilisé comme socle le sport. Avec le basket, le crush a été immédiat : des filles autour d’un ballon, pour rire, mais aussi pour gagner, un coach pour cadrer le tout et pour nous donner les moyens d’arriver à la victoire.

J’ai été repérée pour entrer en lycée sport études, mais impossible pour ma mère : je devais faire de longues études. J’ai arrêté le basket au début de la fac pour reprendre 4 ans plus tard. Ce que je déconseille car j’avais besoin de me dépenser pendant cette pause et clairement cela a été néfaste pour mon bien-être.

Depuis mon arrivée à Paris il y a 9 ans, j’ai repris le basket. Ma philosophie est de casser les barrières et se dire que ce n’est pas parce qu’on vient d’une famille modeste ou d’un quartier sensible qu’on ne peut pas y arriver. Ma première intervention au sein de Ladies & Basketball a été en mars dernière pour présenter mon métier d’avocat avec une médecin noire.

La réaction des adhérentes était impressionnante car pour elles être noire et exercer ces professions était impossible. Cette réaction est si triste et si révoltante à la fois, que je me suis dit qu’il fallait vraiment que ça change. »

 Ses années lycée n’ont pas été faciles, même si elle a été accompagnée par quelques professeurs « géniaux ». Elle estime qu’à l’époque « ma seule volonté était d’apparaître comme la meilleure personne possible…pour les autres et non pas pour moi.  Le message que je pourrais transmettre est le suivant : « N’oubliez pas d’où vous venez, les valeurs transmises par vos parents et soyez avant tout vous-même. Même si les autres personnes osent émettre des jugements - vous êtes maître de vos opinions et de vos choix. N’ayez pas honte de ce vous êtes et soyez chaque jour fière et fière de vous, surtout à notre époque où les réseaux sociaux laissent penser que tout le monde est parfait ! ».

Retrouvez Kadiatou dynamique et en ligne sur :

En dialogue avec un basketteur de la NBA:  https://youtu.be/FKp_YMzf9VU

Les Alumni remercient Kadiatou pour ce témoignage fort qui fait ressortir la diversité des trajectoires que le Gymnase peut accompagner et la richesse des potentiels à développer.

 


Quand le Gymnasien Maurice Koechlin a inventé la tour Eiffel ...

 Maurice Kœchlin, né à Buhl en 1856, est entré au Gymnase le 19 septembre 1871 (matricule 6204),
avant des études supérieures au Polytechnicum de Zurich. Attaché d’abord pendant deux ans à Paris aux chemins de fer de l'Est, au bureau des études techniques, il devient chef du bureau d'étude des entreprises Eiffel en 1879.

Le projet d'une tour de 300 mètres (1 000 pieds) naît à l'occasion de la préparation de l'Exposition universelle de 1889. Un concours est lancé pour « étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour de fer, à base carrée, de 125 mètres de côté et de 300 mètres de hauteur ».


En mai 1884, donc, Maurice Koechlin et Emile Nouguier les deux principaux ingénieurs de l’entreprise se concertent, à la demande de leur patron Gustave Eiffel,  pour chercher une idée susceptible de « donner de l’attrait » à l’Exposition à venir.

Maurice Koechlin rentre chez lui, fait un calcul sommaire et dresse un croquis daté du 6 juin 1884 qui figure un gigantesque pylône métallique de trois cents mètres, directement inspiré des piles de ponts, quoiqu’à beaucoup plus grande échelle. Quatre pieds formés chacun de quatre robustes poutres liaisonnées entre elles par des poutrelles en treillis s’élèvent obliquement pour se rejoindre au sommet. Cinq poutres horizontales régulièrement espacées en assurent la liaison. La forme incurvée des piles est conçue pour permettre à cette tour de mieux résister au vent. C’est que la poutre principale du viaduc de la Tardes, autre réalisation de l’entreprise, avait été emportée par un coup de vent une nuit de janvier de la même année.





La tour est « habillée » par l’architecte Stephen Sauvestre : il
définit trois étages, dont les deux premiers sont dotés de salles vitrées pour recevoir du public. Il installe de grand arcs décoratifs entre les pieds de la tour, agrémente la base de socles en maçonnerie et le sommet d’un campanile. 




Conquis, Gustave Eiffel, patron de l’entreprise présente le projet au concours. Et il est retenu parmi les 107 projets en lice.


Le 8 janvier 1887, l’État signe avec Eiffel une convention pour la construction et l’exploitation de « la tour de fer de 300 m » qui devra être achevée « à l’ouverture de l’Exposition de 1889 ».

Maurice Koechlin dirige la construction, durant deux ans, deux mois et cinq jours. Les 18 038 pièces métalliques sont préparées dans les ateliers de Levallois-Perret avant d’être montées sur le Champ-de-Mars, à l’aide de 2,5 millions de rivets et par jamais plus de 250 ouvriers à la fois.

 L’inauguration a lieu le 31 mars 1889, un peu plus d’un mois avant l’ouverture de l’exposition

Avant même la fin de sa construction, la tour était déjà au cœur des débats. Ainsi voici ce qu’en écrit – entre bien d’autres - Maupassant en 1887 : "Cette haute et maigre pyramide d'échelles de fer, squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d'usine".

Et Gustave Eiffel de répondre :  "Je crois, pour ma part, que la Tour aura sa beauté propre. Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions et qu'en même temps que nous faisons solide et durable, nous ne nous efforçons pas de faire élégant ? (……) Il y a, du reste, dans le colossal une attraction, un charme propre, auxquelles les théories d'art ordinaires ne sont guère applicables".

La tour accueille deux millions de visiteurs pendant l'Exposition de 1889.

Retrouvez tous les détails de ce projet singulier et les relations maintenues entre les familles Koechlin et Eiffel, dans l’article des DNA du 9/10/2021 par le lien suivant :

https://www.calameo.com/read/0033797935e835302842c


dimanche 17 octobre 2021

Judith Pineau (2011) lauréate du prix Jeune Talents France de l'Oréal-Unesco


Judith Pineau
, de la promotion 2011, a suivi un parcours scientifique de haut niveau en passant par
l’Ecole supérieure de Physique et de Chimie industrielles de la Ville et le poursuit comme doctorante à l’Immunity and Cancer Unit, Institut Curie, Inserm U 932.

Elle travaille sur les lymphocytes B impliqués dans la réponse immunitaire. La recherche académique n’était pas son objectif initial. Le déclic s’est produit lors d’un passage dans une start-up de microscopie et un laboratoire : Judith opte alors pour la recherche fondamentale et entreprend un master en approches interdisciplinaires du vivant.

 Judith fait partie des sept jeunes chercheuses de PSL qui ont reçu le 7 octobre un prix « jeunes talents France » L'Oréal-UNESCO du programme « Pour les Femmes et la Science » 2021, décernés par la fondation L’Oréal avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO.

 Ces sept brillantes jeunes chercheuses ont été sélectionnées parmi plus de 700 autres candidates pour l’excellence de leur dossier, l’originalité de leur projet scientifique et leur désir de transmettre leur passion aux plus jeunes. Elles bénéficieront chacune, en plus d’une bourse de recherche de 15 000€ pour les doctorantes et 20 000€ pour les post-doctorantes, d’un programme de formation complémentaire à leur parcours scientifique afin d’avoir les moyens de briser le plafond de verre.


Le prix Jeunes Talents du programme L’Oréal-UNESCO « Pour les Femmes et la Science » encourage depuis 15 ans l’émergence d’un nouveau rapport de force dans le monde scientifique. Chaque année, l’Université PSL invite les jeunes scientifiques à candidater à cet appel à projets et est particulièrement fière de les compter si nombreuses parmi les lauréates.

Les Alumni du Gymnase la félicite très vivement pour ce brillant parcours mis au service son engagement en vers les autres.

Était-ce prémonitoire ? Dans le yearbook de son année de Terminale, Judith indique que « plus tard, je serai sauveuse du monde avec des molécules »....

Tous nos voeux l'accompagnent aussi pour sa prochaine soutenance de thèse:



Fête des 150 ans de Lucie Berger, fête des enfants

 

Nous avons vécu hier une formidable journée à l'occasion du 150ème anniversaire de la création de cette école qui allait prendre le nom de sa première directrice : Lucie Berger. Tout participait de cette fête : l'enthousiasme des enfants, les animations organisées par les équipes éducatives et pédagogiques, une organisation remarquable et... même le petit rayon de soleil que nous espérions tous.

 

Ce constat de Philippe Buttani, nouveau directeur, est aussi à la mesure du défi relevé : comment fêter un tel anniversaire dans le contexte particulier des mesures sanitaires, réduisant au minimum tout accueil d’un public extérieur ?

Une forte contrainte qui est devenue une force mobilisatrice pour une fête « par et pour les élèves »,
intégrés tout au long de la journée du 15 octobre dans une dynamique collective entraînante. Nombreux étaient ceux qui avaient bien noté qu’ils étaient attendus à l’école en tenue d’écolier du XIXème siècle…
Pour chanter ensemble, visiter un cabinet de curiosités (la pédagogie d’il fut un temps..), planter le premier arbre d’un projet de végétalisation de la cour, partager un repas « d’autrefois », partir avec une photo souvenir d’époque etc…

Et Philippe, nouveau venu, n’a pas omis de s’adresser directement à Lucie, fondatrice de l’école :

 Chère Lucie,

Nous fêtons la création d’une école -de ton école- qui a 150 ans aujourd’hui. Quand même 150 ans, ce n’est pas rien ! Impossible de te retracer ce qui s’est passé depuis tout ce temps, mais il suffit de citer les ravages de deux guerres mondiales et ce qu’elles ont notamment pu avoir comme conséquences pour l’Alsace, les hommes qui ont marché sur la Lune, les avions, les ordinateurs et tant d’autres choses encore, pour voir à quel point ce que tu as vécu est loin de notre quotidien.

Il y a 150 ans était donc créée cette école qui allait finir par porter ton nom : Lucie Berger, tant ton passage a été important et a laissé de souvenirs à chacun. Nous fêtons donc aujourd’hui aussi en quelque sorte ton anniversaire. Et quel anniversaire, plus de 800 élèves présents tout à l’heure dans la cour, des dizaines de professeurs et d’invités, partout le sourire des enfants, le plaisir d’être ensemble et de partager ce moment avec des chants, des animations et jeux et, bien sûr, des surprises.
(…)
Chère Lucie, on imagine tous à quel point cette école était ta vie. Je sais que tu es curieuse alors je vais te raconter un peu comment elle a grandi en 150 ans. D’abord elle accueille tous les jours plus de 900 élèves, et ce ne sont pas seulement des jeunes filles ou jeunes femmes comme tu as pu les connaître, mais il y a maintenant aussi plein des garçons qui ont envahi la cour de récréation. Les enseignements ont également beaucoup évolué et notre école propose des filières résolument tournées vers les langues et les autres pays. C’est un point très important et auquel nous sommes très attachés. Cette orientation vers les autres, cette ouverture culturelle choisie, prend tout son sens dans une ville comme Strasbourg.

Pour accueillir ces nouveaux élèves, il a fallu aménager des locaux ou en construire de nouveaux, comme ce beau bâtiment tout neuf dans lequel nous sommes actuellement. Il a fallu aussi rassembler ses forces et former avec le lycée Jean Sturm un seul établissement -le Gymnase- qui compte aujourd’hui plus de 2100 élèves.
(..)
Pour moi qui viens d’arriver dans cet établissement, ce qui me frappe le plus c’est le souci permanent des adultes d’être au service des enfants et de leur apporter le meilleur. Je suis sûr que tu y es pour quelque chose et je peux te rassurer : le souffle que tu as donné à cette école est toujours là et nous le faisons vivre tous les jours.
(…)
Ce sont eux, les élèves, qui seront là, à notre place, dans 50 ans pour raconter le plaisir qu’ils ont eu à venir dans cette école et ce qu’elle leur aura permis de vivre.

C’est bien la plus belle des réussites !