vendredi 4 février 2022

Le Gymnase recrute !

 Merci à tous ceux qui ont partagé cette information et ont permis à de nombreuses candidatures de parvenir au Gymnase ! 


Théodore et Gustave Stricker, anciens du Gymnase et initiateurs d'œuvres sociales qui traversent les siècles


Gustave Bernhard Stricker naît à Ste-Marie-aux-Mines, le 13 mai 1838, fils du pasteur Gustave Théodore Stricker (1807-1875), originaire de Strasbourg et ancien élève du Gymnase.

Lui-même entre au Gymnase Protestant le 18 décembre 1849, quand ses parents habite au 5, rue de l’Epine à Strasbourg, puis il les suit à Mulhouse. Il opte pour une carrière dans le commerce, et débute sous la direction de MM. Daniel Schoen et Mansbendel-Hartmann à Mulhouse. Aucune école de commerce n'existant à Mulhouse, selon l'habitude de l’époque, il va se perfectionner à Paris et à Liverpool.

C'est en Angleterre qu'il se trouve en contact avec les Quakers, ou Société des Amis. Les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (YMCA), entre autres, l’intéressent, comme il est aussi impressionné par l'œuvre de George Muller, qui a fondé à Bristol, d'immenses orphelinats.

Quand Gustave Stricker revient à Mulhouse en 1864 il reprend place auprès de M. Mansbendel-Hartmann puis fonde son propre comptoir, qui grandit rapidement et prend de l'extension grâce au sens des affaires de son animateur.

En 1875, son père Théodore décède à Hunspach (67), sa dernière paroisse. Il laisse en suspens des projets inspirés par l'œuvre de John Bost à La Force. 

Gustave Stricker reprend les choses en mains et fonda avec l’aide de son frère Jean-Henri-Edouard et de quelques amis, l'Asile pour enfants déficients mentaux de Bischwiller-Oberhofen, le «Sonnenhof», premier établissement de cette nature en Alsace.

 Cette institution, devenue la Fondation Protestante Sonnenhof, accompagne aujourd’hui le parcours de vie de 1100 personnes déficientes intellectuelles, autistes, ou polyhandicapées de la petite enfance jusqu’à la fin de vie, ainsi que des personnes âgées dépendantes aujourd'hui, dans de multiples structures et différents lieux d'accueil.

L'industrie mulhousienne étant en pleine expansion au XIXème siècle, la population ouvrière avait beaucoup augmenté.

 En 1879 il fonde un Asile Evangélique à Mulhouse, futur Asile St-Jean, A cette époque, la mortalité était forte ; il y avait beaucoup d'orphelins et d'enfants dont le sort était peu enviable.

   En 1891, Gustave Stricker acquiert le N°6 de la rue St-Jean et fait édifier sur ce terrain une grande

maison construite en vue d'abriter une soixantaine d'enfants, qui deviendra le Home Saint-Jean. Il y installe également le siège de la Fondation Saint-Jean, créée le 5 avril 1879.

  C'est en 1894 que Gustave Stricker participe à la fondation de l'Asile Saint Jacques à Illzach avec MM. Josué Wick et Gabriel Schlumberger, et l'appui financier de M. Alfred Engel. Cet asile recueille les garçons d'âge scolaire qui n’étaient pas admis à Saint-Jean, réservé aux filles. L'œuvre fut

complétée en 1907 par une crèche pour les tout-petits, installée rue du Collège à Mulhouse.

 Pendant les 25 dernières années de sa vie, jusqu’en 1875, Gustave Stricker reprend en mains la Mission Intérieure à Mulhouse.  La Librairie Evangélique est créée avec le concours du pasteur R. Wennagel en 1893, ainsi qu'une action de colportage, le tout pour la diffusion de littérature religieuse et de Bibles.

 La plus grande partie de tout ce qui fut créé par l'initiative de Gustave Stricker existe encore aujourd’hui. Une activité d’autant plus remarquable que, excepté pendant les 20 dernières années de son existence, il menait de front sa vie professionnelle et sa vie de laïc engagé, au service du prochain et de l'Eglise.

 Pour en savoir davantage :

·         L’ouvrage publié par Othon Prinz en 2003 sur Gustave Théodore Stricker, père de Gustave Bernhard



mercredi 2 février 2022

Salomé Mall (Bac 2005) et la voie pour relever les défis de la ville de demain

         J’ai passé de très belles années du CP à la terminale au Gymnase. A l’époque, tout le
cursus se 
passant au Gymnase et la grande étape était de passer de la petite à la grande cour entre le CM2 et la 6e ! J’ai passé mon bac S, option histoire de l’art en 2005. Je garde de cette période un très bon souvenir. Je retiens plein de bons moments, des voyages, beaucoup de choses apprises et des amitiés qui ont duré des années.
Avec du recul je pense qu’il aurait été intéressant d’avoir plus tôt dans le cursus et plus concrètement des informations sur les différents métiers. J’aurais apprécié faire un bilan de compétences qui m’aurait peut-être ouvert d’autres perspectives que les voies que je connaissais. Et aussi des échanges directs avec des anciens.

Au final, je suis un produit classique de l’éducation française. Depuis que je vis à l’étranger je m’en rends encore plus compte. Bonne élève, bac S option historie de l’art, prépa scientifique, grandes écoles. J’ai un peu l’impression que la trajectoire était toute tracée et avec du recul je n’ai pas vraiment l’impression que j’avais analysé toutes les possibilités.

 A la recherche d’une formation pour un métier qui inspire

À la suite de mes études au Gymnase, j’ai fait une classe prépa BCPST au Lycée du Parc à Lyon. J’avais, grâce à mes bons résultats scolaires au lycée, pu choisir la deuxième meilleure prépa de France (à l’époque, je ne sais pas si c’est toujours actuel) pour les écoles d’agronomie. Je n’avais volontairement pas mis Henri IV comme premier choix car à l’époque je ne voulais pas aller à Paris. Lyon me paraissait déjà bien assez grand !

Ici aussi, le parcours français est assez clair. Vous travaillez beaucoup pendant 2 ans, passez les concours, et si tout se passe bien, entrez dans une grande école d’ingénieurs. Pour moi tout s’est bien passé, je suis très satisfaite de l’école que j’ai faite. Mais un conseil : prenez le temps pendant cette période très intense des études en classes prépa, pour savoir quelle école mène environ à quel type de métier. Ce n’est pas évident quand vous êtes dedans, on est toujours à 200% mais je pense que cela est extrêmement important.

 A la suite de mes études en école d’ingénieur, j’ai réalisé lors de mon stage de fin d’études chez Thébaud Urbanisme et Paysage que je n’avais pas encore toutes les clés en main pour exercer dans la branche qui m’intéressait : faire de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, à la frontière entre stratégie et mise en œuvre.

J’ai donc préparé, en parallèle de mon stage de fin d’études dans un bureau d’études à Paris, le

concours pour Sciences Po Paris. J’ai été admise et ai pu suivre le très excitant et intéressant mastère d’urbanisme de Sciences Po Paris.

Et là, j’ai trouvé tout ce qu’il m’avait manqué en école d’ingénieurs. La promotion est constituée de max. 30 personnes. Sciences Po a pour volonté d’avoir la plus grande mixité possible : ingénieurs, architectes, économistes, juristes / avocats, sociologues etc. C’est lors de cette formation que j’ai vraiment su que je voulais travailler dans un domaine complexe, au sein d’un réseau d’acteurs large et varié, pour ensemble, chercher une solution possible répondant aux objectifs et défis de la ville de demain.

Ainsi ici mon conseil pour vous : allez au bout de vous études, poussez plus loin si vous en ressentez le besoin, reprenez aussi vos études si nécessaire afin d’avoir toutes les clés en main pour exercer le métier que vous souhaitez.

 Comment agir dans la réalité du monde

Aujourd’hui tout va plus vite. Je viens d’être nommée à la tête du développement des sites des CFF (terrains / bâtiments à proximité des gares des Chemins de Fer Fédéraux suisses). Mon équipe va être en charge du développement des projets immobiliers ainsi que des concepts pour les hubs de mobilités, c’est à dire faire des gares des centres de mobilité multimodales et des adresses / lieu de vie en ville.  J'emmène l'équipe et le projet Smart City dans ma nouvelle fonction.

Nous sommes en pleine période d’évolution : les dernières années, la mobilité a fortement évolué, que cela soit au niveau des relations nationales ou internationales mais aussi au sein des villes. Le changement climatique, les nouvelles technologies et les nouvelles formes de vie et de travail ont une énorme influence sur mon travail.


Et tout s’est accéléré avec l’arrivée du COVID : comment voulons-nous vivre demain ? Quelle mobilité sera possible et souhaitable post pandémie ? Comment voulons-nous vivre, où ? Au-delà des évolutions au niveau de la thématique, je ressens aussi un changement dans les compétences nécessaires. 

Mes équipes doivent certes avoir des compétences techniques mais encore plus important : faire preuve de résilience, d’intelligence, de force d’innovation et de courage. Le management doit être de plus en plus agile pour répondre aux défis posés à notre branche.

Ici je peux mettre en œuvre une de mes grandes forces : mon empathie et mon énergie. Je suis une leader qui travaille avec les autres, montre le chemin et le parcours avec mes équipes.

 Si les qualités personnelles à privilégier dépendent fortement du domaine d’activité, dans les domaines de l’immobilier, de l’urbanisme et du management importent à mes yeux flexibilité, ouverture d’esprit, rapidité dans la réflexion, résilience, empathie et aussi une bonne dose de ténacité. Il faut aussi se remettre en question, ne rien considérer comme acquis, prendre le temps de toujours apprendre et de chercher de nouveaux chemins.

Et pourquoi pas tenter de s’ouvrir à une nouvelle culture, de découvrir d’autres problématique et d’apprendre une nouvelle langue. Comme en Suisse, si proche et aussi si particulière...

                                      

Pour en savoir plus :

                ·         BAU & HAUS SMART CITY LAB (yumpu.com)

                ·         Smart City Lab Basel



Laura Sibony (bac 2011), ses années gymnasiennes et après ...

 

Après l’obtention de son baccalauréat en 2011 (en TS), elle réalise un double cursus à Sciences Po Paris et à la Sorbonne en philosophie puis enchaîne avec une année en Angleterre, un master en apprentissage : en communication à Sciences Po et en études qualitatives à Ipsos et finit avec master spécialisé management culturel à HEC tout en écrivant un roman ! 
Elle a ensuite travaillé à Google Arts & Culture, publié « l’École de la Parole » chez Hachette, a créé son entreprise et a rejoint aujourd’hui le BCG BrightHouse pour être conseillère en purpose consulting, accompagner les organisations dans leurs transformations pour réconcilier sens et performance. Elle nous raconte ce qu’elle retient de son passage au Gymnase et la manière dont elle perçoit le milieu dans lequel elle évolue.

 Qu’est-ce qui t’a marquée dans ton passage au Gymnase ?

J’ai toujours eu le sentiment d’y être en famille, comme dans un cocon chaleureux où l’humanisme prend tout son sens. Mais l’humanisme comme Erasme l’entend : un enseignement qui soit un mélange de connaissances, de compétences, mais aussi de valeurs et de manière d’être. J’ai découvert au Gymnase le goût de l’exigence, parfois de l’excellence sans que cela ne devienne de l’élitisme, mais aussi l’apprentissage de l’esprit critique : une éducation donc, bien plus qu’une simple formation (je faisais d’ailleurs partie du groupe d’élèves qui avaient peint aux côtés de Sauveur Pascual la citation de Comenius « L’éducation est la voie royale pour faire naître une humanité meilleure » dans le hall d’entrée). C’est cette exigence de pensée (ne jamais rien tenir pour acquis), cette possibilité de faire des choses en plus – sans que cela ne soit jamais pour une note ou pour des examens – qui m’a construite. Il ne s’agissait de ne surtout pas être spécialiste de quoi que ce soit, mais bien de garder un esprit ouvert et une vision globale (c’est aussi pour cela que mes études ont toujours été formées de deux parcours en parallèle). Ces valeurs m'ont soutenue et guidée, après le baccalauréat, dans le supérieur et dans la vie active

 Est-ce qu’il y a un événement, ou des personnes qui ont eu une influence sur ta trajectoire personnelle ?

En sixième, j’ai eu la chance d’être encouragée par Mme Léonardis : elle m’a donné le goût de l’écriture. Je me souviens de ma première rédaction pour laquelle j’avais passé des soirées à reprendre indéfiniment certains passages ! Par la suite, elle m’a donné des exercices pour travailler l’élaboration de l’énigme, du dénouement etc. C’est quelqu’un qui enseignait avec beaucoup de passion – je me souviens qu’elle nous avait fait étudier Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (Ndr. : d’Éric-Emmanuel Schmitt), avec le recul, je réalise le défi pédagogique que cela avait dû être !


Plus tard, j'ai découvert l'enseignement immensément généreux de M. Zillhardt, professeur de Lettres Classiques. Il disait souvent que les sciences humaines ne sont pas nécessaires, mais qu'elles sont essentielles. Qu'il avait raison !

 Je profite de cet entretien pour remercier l'ensemble des enseignants du Gymnase, pour leur engagement, leur persévérance et leur passion communicative !

 Comment est-ce tu perçois le milieu professionnel dans lequel tu évolues ?

En créant l’Ecole de la parole (https://www.ecoledelaparole.com/), j’ai eu envie d’accompagner la prise de parole sous toutes ses formes coacher des dirigeants, aider à prendre confiance en soi, proposer de l’analyse rhétorique, travailler sur la structuration d’un discours, la négociation etc. J’en avais assez de ne penser qu’avocats ou politiques lorsque l’on parle d’éloquence. Il y aussi une éloquence des professeur.e.s, des managers, des commerciaux… c’est un exercice beaucoup plus utile et quotidien qu’on ne le pense !

Il illustre aussi pour moi cet esprit critique que le Gymnase cherche à transmettre : c’est dans cette optique que je ne me ferme aucune porte ; j’explore le coaching en prise de parole pour hauts potentiels, pour les lycéens qui préparent le Grand Oral, pour les dirigeants qui veulent travailler sur leur posture professionnelle, que j’organise des concours d’éloquence etc. Je me lance aujourd’hui dans le purpose consulting ; il s’agit de bousculer le paradigme qui pousse les entreprises à faire seulement du profit et à poser la question du sens comme toute aussi importante. Pour moi, il s’agit de donner une boussole à l’entreprise.

Quelques conseils à donner aux jeunes lycéen.ne.s actuel.le.s ?

« Quiconque n'est pas révolutionnaire à seize ans, n'a plus à trente ans assez d'énergie pour faire un capitaine de pompiers » : la citation est d'André Maurois, que premièrement je vous encourage bien sûr à lire, et deuxièmement à écouter. Ne vous excusez jamais pour vos opinions ! Au contraire : approfondissez-les, cherchez ce qui vous motive, ce qui vous pousse à vous lever le matin - le goût de l'aventure ? La soif d'apprendre ? L'envie de retrouver vos amis ? D'en faire de nouveaux ? Cette raison-là, ce moteur, n'appartient qu'à vous. Faites-en votre boussole pour les études, et pour votre vie future, qui ne se résume heureusement pas à la case que vous cocherez sur Parcoursup !

Et si vous hésitez encore, retournez aux classiques : Rabelais, Molière, Voltaire, Rostand, Gary, Maurois en savent peut-être plus sur votre avenir que vous-même, pour l'instant ! 

Interview réalisée par Mathilde Bour-Edy (élève de 1ère au Gymnase)