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mardi 2 juillet 2024

Lucie Berger au cœur : les chaleureuses retrouvailles des derniers bacheliers (2004) du site.

  



Un grand moment que ce 22 juin 2024 : Julie Goulon et Maryline Schell, toujours aussi volontaires (!) se sont lancées dans l’aventure de réunir leur promotion de bacheliers, la dernière à avoir passé son bac intégralement à Lucie Berger !                                                                      Comment les retrouver ? Le Yearbook des terminales a été le fil d’Ariane pour les retrouver 20 ans plus tard. Tous n’ont pas pu venir, du fait notamment d’une grande dispersion géographique.                     Mais bien des horizons étaient présents, dont un fort contingent parisien, pour partager un moment rare où le bonheur de se retrouver transparaissait.                                           Dans le fort contingent de représentants de la filière ES, allez vous retrouvez dans les photographies de la soirée les visages des élèves de Terminale tirées de leur Yearbook de 2004, ci-contre ?

Plusieurs professeurs et animateurs ont aussi pu venir pour profiter de ce bain de jouvence. Le passage dans les classes maternelles, au cours de la visite des locaux, a permis de rencontrer Myriam Abid qui a reconnu bien des visages – plus de 30 ans après les avoir eus en charge.


Myriam, à la mémoire prodigieuse, s’est amusée à leur rappeler quelques anecdotes de leur enfance. Ce qui a permis à certaines jeunes mères présentes de constater que le comportement de leur propre enfant  actuel pouvait relever d’une certaine hérédité… 

Ils étaient là:

Un montage vidéo réalisé par Julien Flippes, ancien animateur, avec la bande son adaptée, a rappelé le souvenir des « boums » dans la salle polyvalente où la joyeuse troupe s’est à nouveau réunie. 

La joyeuse soirée où ont afflué souvenirs et émotions partagées s'est poursuivie dans une annexe à la périphérie de Lucie Berger, comme semble le vouloir une tradition immémoriale. 

Les Alumni du Gymnase Lucie Berger-Jean Sturm ont très volontiers accompagné la logistique de ce superbe projet, une première dans les locaux.

jeudi 30 septembre 2021

Des Lumières dans la Nuit. Les Justes parmi les Nations d’Alsace

 


Face à la barbarie nazie, ils prirent tous les risques pour sauver des juifs.

Devenus pour Israël « les Justes parmi les Nations », ces hommes et femmes furent comme « des lumières dans la nuit ». Et 78 d’entre elles brillèrent en lien avec l’Alsace.

À Strasbourg, une exposition leur rend hommage actuellement dans l’aula du Palais Universitaire jusqu’au 5 octobre du lundi au vendredi, de 9 h à 20 h.

Un livret, qui en restitue le contenu et que préface Frédérique Neau-Dufour, ancienne directrice du Centre européen du Résistant déporté, a également été édité (47 pages, 6,50 €).


Deux anciennes élèves de Lucie Berger figurent parmi des héroïnes discrètes :

      Alice Rosensthiel et Danielle Chamant  

 Alice Rosensthiel, née à Strasbourg en 1906, passe un diplôme de « jardinière d’enfants » au Collège

Lucie Berger de Strasbourg. A 25 ans elle prend la responsabilité de la crèche de l’usine Carmichael, près d’Amiens.

En 1943, son amie infirmière Jeanne Boullen-Neumann fait appel à elle : son fils, Samuel, âgé de 4 mois, a été circoncis, ce qui la plonge dans une grande inquiétude. Le 14 juillet 1943, Alice Rosenstiehl part pour Marseille et ramène le bébé après un voyage éprouvant sous les bombardements. Pendant les deux années qui suivent, elle prend soin du petit Samuel avec affection et dévouement. Durant la journée, il est à la crèche; le soir, elle le prend chez elle.

Samuel grandit sans savoir qu'il avait été sauvé sous l’Occupation. A l’âge de 53 ans, marié, père de famille, il se rend à Paris pour voir son frère. C’est alors qu’il trouve, dans le bureau de sa mère, décédée quelques années auparavant, un paquet de vieilles lettres. Il découvre alors l’histoire de sa petite enfance. Lorsqu’il demande à Alice Rosenstiehl, retrouvée, pourquoi elle avait pris un tel risque, elle lui dit simplement « parce que mon amie me l’a demandé ».


 En juillet 1940, Danielle Chamant, âgée de 18 ans, trouve refuge en Haute-Garonne avec sa famille expulsée de Moselle après avoir été élève au Collège Lucie Berger.

Elle devient assistante sociale et se trouve affectée au Secours National de Carcassonne dont le directeur est Georges Roty. Elle y est chargée de l'action sociale.

C’était une organisation offrant des services de protection sociale, créée par le gouvernement français dans les premiers jours de l’occupation allemande. Durant la guerre, Jean Georges Roty et Danielle Chamant aidèrent René Klein et Nicole Bloch, membres de La Sixième, une organisation de résistance juive établie par les EIF (Eclaireurs Juifs Israélites) dont la mission principale était de cacher des enfants juifs.

Danielle Chamant accompagnait souvent les enfants juifs dans leur cachette dans des pensionnats catholiques malgré les risques encourus et leur donnait des cartes d’alimentation.

Lorsque Nicole Bloch sera à son tour traquée, c'est Danielle Chamant qui lui offrira un abri chez elle.

 

samedi 3 juillet 2021

Anne Coste (Lucie Berger 2002), regards croisés d'Afrique du Sud et du Gabon

 
Anne Coste (promotion 2002, Lucie Berger) a accepté de partager son expérience, rare, de parcours professionnel en Afrique. Les Alumni la remercient de sa contribution à ouvrir notre regard, sous forme d'une interview. 

Après un cursus à Sciences Po Strasbourg puis à Sciences Po Bordeaux, Anne a commencé sa carrière en stage à Paris au sein de Renault. C’est ainsi qu’elle obtient un VIE – Volontariat International en Entreprise au sein de Renault Afrique du Sud. Alliant un savoir-faire de grande qualité avec un savoir-être qui lui permet de s’intégrer remarquablement dans un univers très différent, elle obtient des résultats qui lui valent le « Grand Prix Afrique des VIE/VIA ». Un rapport et un regard lucide et ouvert  sur le monde de l’entreprise et l’Afrique du Sud à retrouver en ligne sur :

https://www.calameo.com/read/003379793cf499d8ac983

Elle travaille ensuite pour le groupe Bolloré couvrant depuis l’Afrique du Sud le contrôle financier des pays limitrophes : Botsana, Namibie et Zimbabwe. Puis elle rejoint les équipes de Leroy Merlin venues conquérir le

marché sudafricain du bricolage et participe au lancement de leurs magasins dans le pays.

Après 10 ans passés en Afrique du Sud, elle part en 2019 commencer une nouvelle aventure, toujours sur le continent africain, au Gabon. Elle est en poste à la SETRAG, entreprise concessionnaire du chemin de fer gabonais et filiale du groupe français Eramet.

  •   Vous vivez depuis de nombreuses années en Afrique, continent souvent "oublié" des Européens. Comment percevez-vous l'évolution des pays que vous avez connus leurs atouts, leurs difficultés?

Bien que deux pays sur le même continent, le Gabon et l’Afrique du Sud ont deux profils différents.

L’Afrique du Sud, malgré une croissance faible, est une des économies les plus « avancées » d’Afrique. Elle fait d’ailleurs partie des BRICS[1]. L’Afrique du Sud reste un des pays les plus inégalitaire au monde et son plus gros défit reste à sortir de la pauvreté une grande partie de sa population. L’exercice est d’autant plus difficile que l’apartheid politique a laissé en place un apartheid économique où la grande majorité des ressources et des pouvoirs économiques du pays sont entre les mains d’une minorité « blanche ». L’éducation, vecteur de promotion sociale dans d’autres pays, souffre, elle aussi, d’un héritage compliqué – le système de l’apartheid ayant instauré une éducation à 2 vitesses avec un focus sur des formations pratiques (menuisier…) pour les populations « non blanches ».

Le profil du Gabon est différent. C’est une ancienne colonie française qui a obtenu son indépendance en 1960. Il reste toutefois des liens très forts avec la France tant au niveau économique que culturel. Le Gabon a bénéficié de la manne pétrolière jusqu’à récemment, où la chute des cours du baril de pétrole est venue changer la donne. Aujourd’hui, l’économie repose sur l’exportation du
minerai de manganèse et l’exploitation du bois de la forêt équatoriale. Le pays a mis en place des politiques encourageant la création de valeur ajoutée sur le territoire avec l’installation d’usines de transformation du bois.

  •        Les Européens peuvent-ils y avoir leur place ? Comment sont-ils perçus dans ce monde qui bouge à toute allure?

Là aussi, les situations sont contrastées. En Afrique du Sud, étant certes « blanche » mais décomplexée de l’historique de colonisation du pays (principalement les anglais et les néerlandais) – j’ai travaillé à la passation de connaissance et la formation des équipes. Au Gabon, le contexte est différent, mais ayant passé une dizaine d’années en Afrique, je me sentais moins « pièce rapportée » que si j’étais arrivée directement d’Europe.

  •        Dans quel champ de métier pensez-vous que de jeunes Européens pourraient se former pour ensuite s'impliquer en Afrique ? Quelles compétences développer?


Plus qu’un champ de compétences, je recommande le programme des Volontariats 
Internationaux en Entreprise. C’est un programme qui s’adresse aux jeunes diplômés (moins de 28 ans) et qui permet de partir en expatriation, ce qui est généralement réservé à des profils plus seniors. Tout le monde y gagne :  l’entreprise car il y a des allégements fiscaux et le VIE ne fait pas partie de ses effectifs, le VIE car il part en expatriation, généralement sur un poste et avec des responsabilités qu’il n’aurait pas eu en restant en Europe. Sur le plan personnel, le VIE est une aventure extrêmement enrichissante : sortir de sa zone de confort, découvrir d’autres cultures, pratiquer une langue étrangère quotidiennement…

  •  Que vous a appris votre propre trajectoire en Afrique après Sc. Po ? L'utilité de ces études pour votre métier actuel ?

Je crois que Sciences Po m’a avant tout donné une certaine ouverture d’esprit mais également de nombreuses clefs afin de comprendre mon environnement quel qu’il soit. Je me suis spécialisée en finance d’entreprise et je travaille dans la finance. Cependant, à différents niveaux, il est important pour moi de comprendre les enjeux politiques, sociaux et légaux qui m’entourent. C’est ce que m’a apporté la formation pluridisciplinaire de Sciences Po.

  •   Comment perçoit-on autour de vous la crise sanitaire actuelle ? Quel est son impact économique ? Les évolutions possibles ?

La crise du Covid est très dure pour les populations du continent africain tant au Gabon qu’enAfrique du Sud. Les garde-fous que nous avons en Europe tels que l’assurance maladie, l’assurance chômage et la retraite, n’existent pas ou très peu en Afrique. Par ailleurs, l’économie informelle des petits boulots payés de la main à la main, au mois le mois est chose courante. Ainsi, lors de chocs économiques tels que celui concomitant à la Covid, ces populations sont les premières à absorber le coup et à se retrouver sans aucun moyen de subsistance. C’est d’autant plus grave que leur niveau de revenu extrêmement faible ne leurs permets pas de faire des économies.

Si le sujet de l’impact de crise Covid en Afrique vous intéresse, je vous invite à lire le dernier livre de Sophie Bouillon, journaliste que j’ai connue à Johannesburg et qui réside depuis 2016 à Lagos au Nigeria : « Manuwa Street »[2].

  •        Est-ce que les perturbations du climat sont un "sujet"? Est-ce que cela se manifeste dans le vécu des pays où vous vivez ou avez vécu ? Si oui, sous quelles formes ? 

Malheureusement, le sujet reste très souvent un « first world issue », une problématique des pays développés pour le citoyen « lambda ». En effet, l’attrait des plaisirs matériels difficilement accessibles ou auxquels ils ne peuvent accéder que depuis peu (véhicule…) prime sur les considérations environnementales.

Par ailleurs, dans l’arbitrage du développement d’infrastructures (routes…) de la part des gouvernements, on ne trouve que rarement des propositions « vertes » telles que des usines de recyclage ou autre…

A noter cependant, que nombres d’entreprises installées en Afrique développent depuis peu des niveaux d’exigences proche des niveaux européens en matière de gestion environnemental. Malgré tout, à quoi sert le tri sélectif s’il n’existe pas d’usine de traitements appropriés ?

Les Alumni remercient vivement Anne pour la richesse et l'ouverture de son témoignage, sa contribution très utile aux "regards croisés" des anciens élèves sur le monde tel qu'il est. Nous lui souhaitons très belle continuation dans sa trajectoire personnelle. 


[1] Groupe désignant les 5 économies émergentes les plus importantes au monde : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (South Africa en anglais)

vendredi 26 mars 2021

Colette Stauffert, ancienne de Lucie Berger, résistante morte à Ravensbrück

 Le « Livre du centenaire de Lucie Berger » rappelle le souvenir d’une ancienne élève

(page 65) : Colette Stauffert, peut-être la plus brillante de nos élèves s’est engagée dans la Résistance avec la soif d’absolu qui l’habitait. 

Elle a trouvé la mort en déportation et, en 1945, une cérémonie émouvante a été célébrée au Struthof en son honneur.

 Les registres de l’établissement scolaire portent effectivement trace de cette interne de Lucie Berger, née à Amiens en 1911. Ses parents habitaient Molsheim où son père travaillait dans les chemins de fer. Elle a été scolarisée de la 2de à la Terminale de 1927 à 1930.



  


Au terme de ses études, Colette Stauffert travaille à Paris comme Assistante Sociale au Musée de l’Homme.

Dès juin 1940, au sein du Musée de l’Homme un des tout premiers réseaux de résistance se constitue.

Colette Stauffert a été membre du réseau Jade-Fitzroy qui s’était spécialisé dans le renseignement militaire
Les principales recherches concernaient les mouvements de l'armée allemande, la production aéronautique, les ports maritimes, les transmissions, la construction du Mur de l'Atlantique et autres installations de défense, ainsi que, à la fin de la guerre, les rampes de lancement des V1 et V2.

Démantelé à partir de 1943, le réseau est complètement détruit en avril 1944 avec l’arrestation de sa dernière responsable. 

Colette Stauffert est déportée à Ravensbrück, au nord de Berlin. Elle y meurt à une date indéterminée, avant la libération du camp en avril 1945.




La médaille de la Résistance lui est décernée par décret du 09/03/1956. 



Sources:




Suite à la publication de cet article, 
nous avons été contactés par Bruno Stauffert, de la famille de Colette, qui nous a fait part de ses recherches précisées ci-dessous:

Colette STAUFFERT (1910 - 1945)

Morte pour la France en déportation – Médaille de la Résistance

La médaille de la Résistance lui a été décernée à titre posthume par décret du 9 mars 1956 publié au JO le 13 mars 1956

Rédaction à jour au 27 mars 2022 préparée par Bruno STAUFFERT – bruno.stauffert@gmail.com

  Avant la guerre de 1870, toute la famille STAUFFERT était installée à Strasbourg. Suite à l’annexion de 1871, une partie de la famille s’est éloignée pour rester en France avant de retourner plus tard à Strasbourg pour certains d’entre eux, d’autres sont restés en « France de l’intérieur » pour des raisons familiales et/ou professionnelles.

 Grands-parents paternels de Colette STAUFFERT :

- Jean Léonard Stauffert, né le 16 novembre 1848 ingénieur Arts & Métiers (Chalons sur Marne – Promotion 1863). Il a fait toute sa carrière professionnelle dans les Chemins de Fer dans différentes régions dont Bort (Corrèze) où il travaillait en 1880 comme conducteur de travaux au chemin de fer de Clermont à Tulle. Vers 1885 il est conducteur de travaux au chemin de fer de Sancoins à Lapeyrouse, à Couleuvre (Allier). En 1909, il réside à Amiens (Somme) au 41 rue Général-Boyeldieu. Il est décédé à Strasbourg en 1921 où il résidait au 5 rue des Ponts Couverts à Strasbourg.

- Marie Louise Adolfine Chababert (décédée en 1942).

Leur mariage a eu lieu en 1872 à Saint Julien Haute Savoie. Jean Léonard avait "opté" pour la nationalité française et un départ d'Alsace après la guerre de 1870.

 Grands-parents maternels de Colette STAUFFERT :

- Etienne Lencement décédé à Gap (Hautes Alpes) le 13 novembre 1907.

 - Marie Olympe Justine Collin

 Parents de Colette STAUFFERT :

- Jean Léonard (dit Léo) Stauffert est né à Bort (Corrèze) le 18 mai 1881. « Léo » était le pseudonyme utilisé car son père s’appelait aussi Jean Léonard. Profession en 1910 : Conducteur – Chef du Bureau du Chemin de Fer Economique.

 - Marcelle Marie Louise Anna Lencement est née à Couleuvre (Allier) le 18 août 1882.

 Mariage le 24 avril 1909 à Amiens (Somme). Ils étaient domiciliés  41 rue Général Boyeldieu à Amiens.

 Naissance de Colette, Marie, Jeanne, Etiennette STAUFFERT à Amiens le 20 juillet 1910.

 En 1921, Jean Léonard STAUFFERT (Grand Père paternel de Colette) est décédé à Strasbourg.

Sur la base de cette information et le fait que Colette, domiciliée à Molsheim, ait fait une partie de ses études (29 septembre 1927 – juillet 1930) à Lucie Berger à Strasbourg, il est probable que Colette, ses parents et grands parents soient revenus en Alsace après 1918.

 Les registres de l’établissement scolaire portent la trace de cette interne de Lucie Berger, née à Amiens en 1910. Ses parents habitaient Molsheim où son père travaillait dans les chemins de fer. Elle a été scolarisée de la 2de à la Terminale de 1927 à 1930.

Le « Livre du centenaire de Lucie Berger » rappelle le souvenir d’une ancienne élève (page 65) : Colette Stauffert, peut-être la plus brillante de nos élèves s’est engagée dans la Résistance avec la soif d’absolu qui l’habitait.

Au terme de ses études, Colette STAUFFERT travaille à Paris comme Assistante Sociale au Musée de l’Homme.

Dès juin 1940, au sein du Musée de l’Homme un des tout premiers réseaux de résistance se constitue. A priori, Colette ne sera pas membre de ce réseau. Le nom de Colette STAUFFERT figure sur la plaque commémorative située dans le hall d’entrée du Musée de l’Homme Place du Trocadéro à Paris 16ème en souvenir des résistants de ce Musée.

Peut-être que cet environnement, l’histoire de sa famille alsacienne et ses convictions personnelles la conduiront à intégrer le réseau de résistance « Jade-Fitzroy ». Ce réseau mis en place par les Services Britanniques était un réseau spécialisé dans le renseignement militaire. Les principales recherches concernaient les mouvements de l'armée allemande, la production aéronautique, les ports maritimes, les transmissions, la construction du Mur de l'Atlantique et autres installations de défense, ainsi que, à la fin de la guerre, les rampes de lancement des V1 et V2.

Sur la base de témoignages familiaux, au sein de ce réseau, Colette STAUFFERT avait un rôle de transmission par radio des renseignements collectés par les membres du réseau.

Démantelé à partir de 1943, le réseau Jade-Fitzroy est complètement détruit en avril 1944 avec l’arrestation de sa dernière responsable.

Pour sa part, en mars 1944, Colette STAUFFERT a été arrêtée (probablement) à son domicile du 30 rue Monge à Paris 5ème. A la même époque, ses parents étaient domiciliés également à Paris Rue Monge au numéro 47 jusqu’au décès de son père (« Léo » le 26 juin 1945). Il ne faut donc pas exclure que ses parents aient pu être témoins de l’arrestation de leur fille unique.

Après son arrestation, Colette STAUFFERT a été incarcérée à la prison de Fresnes (au sud de Paris) jusqu’à sa déportation en Allemagne. Depuis Paris, son départ en déportation, s’est fait par train le 13 mai 1944 dans un convoi de 552 ou 553 femmes de différentes nationalités.

Sur le site internet www.bddm.org/liv/details.php?id=I.212. (Fondation pour la mémoire de la déportation), la liste nominative (Liste n°212 (I.212)) des femmes déportées par le convoi ferroviaire du 13 mai 1944 est disponible avec des informations détaillées sur chacune des déportées :

- numéro matricule,

- nom, prénom, sexe

- date et lieu de naissance,

- nationalité,

- affectation en déportation,

- décès, évasion, libération avec la date

- identification du camp de concentration

Concernant Colette STAUFFERT, les informations disponibles sont les suivantes :

Matricule

39005

STAUFFERT

Colette

F

20/07/1910

Amiens (80)

F

Wat,Ra

DCD

??/03/1945

Ravensbrück

Wat = Watenstedt correspond à un Kommando de femmes, travailleuses civiles, situé près de Helmstedt entre Braunschweig et Magdeburg. Un autre Kommando Watenstedt-Leinde rassemblait des hommes.

Ces deux Kommandos, ouverts en 1944, regroupaient 2500 détenus qui travaillaient pour les aciéries Stahlwerke Braunschweig à la fabrication de munitions.

Selon ces informations, il est possible qu’après avoir travaillé au Kommando Watenstedt, Colette STAUFFERT ait été transférée (date inconnue) au Frauen-Konzentrationslager KL Ravensbrück situé à environ 80 km au nord de Berlin.

C’est dans ce camp de concentration de Ravensbrück que Colette STAUFFERT est décédée en Mars 1945 (date précise inconnue).

En 1945, une cérémonie émouvante a été célébrée au Struthof en son honneur. Une coupure de presse relate  cette commémoration.

Points restant à vérifier :

1°/ Attribution de la légion d’honneur (Chevalier) et de la Croix de guerre avec palme à titre posthume au Sous-Lieutenant Colette STAUFFERT ? (Voir JO RF du 13 mars 1956 – pages 2482 et 2483)

2°/ Au moins, un autre membre de la famille STAUFFERT (cousin de Colette Stauffert ?) est mort en déportation (Source site ; Rechercher dans les bases nominatives - Mémoire des hommes (defense.gouv.fr) : Auguste Charles STAUFFERT Né le 16-05-1907 à Strasbourg (67 - Bas-Rhin, France) quartier du Neudorf.

Décédé(e) le 20-10-1943 (Buchenwald, Allemagne) - 36 ans, 5 mois et 3 jours

Bibliographie :

- Actes d’Etat-Civil (naissance, mariage, décès)

- Sites internet :

* www.bddm.org/liv/details.php?id=I.212. (Fondation pour la mémoire de la déportation)

* Base des morts en déportation (1939-1945) - Colette Marie-Jeannez Etiennette STAUFFERT - Mémoire des hommes (defense.gouv.fr)

* Musée de la Résistance en ligne : ARCHIVES DE L'AMICALE DU RÉSEAU JADE-FITZROY http://museedelaresistanceenligne.org/media9327-Archives-de-lamicale-du-r

* Le Gymnase Network: Colette Stauffert, ancienne de Lucie Berger, résistante morte à Ravensbrück (gymnase-network.blogspot.com) « Livre du centenaire de Lucie Berger » rappelle le souvenir d’une ancienne élève (page 65) : Colette Stauffert, peut-être la plus brillante de nos élèves s’est engagée dans la Résistance avec la soif d’absolu qui l’habitait.

- Journal officiel de la République française du 13 mars 1956. Décrets du 9 mars 1956 Pages 2482 et 2483 « portant promotions et nominations dans l’ordre national de la Légion d’honneur » 

- Journal officiel de la République française. Lois et décrets n° 0105 du 06/05/2003 – page 7866

 - Coupure de presse qui relate la commémoration en 1945 au Struthof pour honorer Colette Stauffert. Ce document en mauvais état paraît difficilement scannable.

 - Article sur l’histoire du Réseau Jade-Fitzroy

Mémoires résistantes. Histoire du Réseau, Jade -Fitzroy 1940-1944

 

Auteur(s) :

Alya AGLAN

Editeur :

éditions du Cerf

 

Lieu d'edition :

Paris

Date d'édition : 1994

 

 



 

dimanche 7 mars 2021

Danielle Chamant (Lucie Berger 1935-1938) : Juste parmi les nations

 

Un courriel adressé au secrétariat de Lucie Berger a permis de redécouvrir la trajectoire singulière d’une ancienne élève :

Madame, monsieur,

J’ai été chargée du commissariat d’exposition d’un projet commandité par le Fonds Social Juif Unifié du quart nord Est de la France (dont le siège est à Strasbourg)  sur « les Justes parmi les Nations venus d’Alsace » . Les « Justes parmi les Nations » sont des personnes non-juives qui ont sauvé des Juifs durant la seconde guerre mondiale. Notre exposition itinérante ouvrira en septembre prochain à Strasbourg avant de voyager en Alsace puis dans toute la France, selon un programme encore à définir.

 Nous travaillons en partenariat avec le Comité français pour Yad Vashem à Paris pour identifier les « Justes parmi les Nations venus d’Alsace » et c’est dans ce cadre que j’ai été amenée à consulter le dossier de madame Danielle Chamant (épouse Chantereau), qui est née à Strasbourg en 1922. Sa famille nous signale qu’elle a été élève dans votre établissement au cours des années 30. (…..)

Edith Desrousseaux de Medrano

Retrouvez les traces de son action sur les sites :

https://yadvashem-france.org/dossier/nom/11864A/ 

https://www.ajpn.org/juste-Danielle-Chamant-Chantereau-3219.html

En juillet 1940, Danielle Chamant, âgée de 18 ans, trouve refuge en Haute-Garonne avec sa famille expulsée de Moselle.

Elle devient assistante sociale et se trouve affectée au Secours National de Carcassonne dont le directeur est Georges Roty. Elle y est chargée de l'action sociale.

C’était une organisation offrant des services de protection sociale, créée par le gouvernement français dans les premiers jours de l’occupation allemande. Durant la guerre, Jean Georges Roty et Danielle Chamant aidèrent René Klein et Nicole Bloch, membres de La Sixième, une organisation de résistance juive établie par les EIF (Eclaireurs Juifs Israélites) dont la mission principale était de cacher des enfants juifs.

Lors de la remise de la Légion d'Honneur
à l'Hôtel de Ville de Paris en mai 2010
Danielle Chamant accompagnait souvent les enfants juifs dans leur cachette dans des pensionnats catholiques malgré les risques encourus et leur donnait des cartes d’alimentation. Lorsque Nicole Bloch sera à son tour traquée, c'est Danielle Chamant qui lui offrira un abri chez elle.

 Les registres encore conservés à Lucie Berger font état de la scolarité de Mme Danielle Chamant (née
à Strasbourg le 20 mai 1922, de religion protestante, fille de M. Aimé Chamant, commerçant domicilié 87 Rue Meynier à Vic-sur-Seille - 57) du 1er octobre 1935 au 12 juillet 1938. 

Elle est entrée en 5e et a quitté l’établissement en fin de 3e.



Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël.

Au 1er janvier 2020, le titre avait été décerné à 27712 personnes à travers le monde, dont 4130 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. 

jeudi 5 novembre 2020

Xénia Ganz (Bac 1999) en mode lyrique


Née à Strasbourg dans une famille russo-uruguayenne de musiciens, Xenia Ganz commence le piano dès l’âge de 5 ans, puis rentre dans la classe de Françoise Claustre au Conservatoire de Strasbourg où elle joue également en trio (violoncelle, violon, piano) avec ses frères, tout en poursuivant une belle scolarité à Lucie Berger. Où elle obtient le baccalauréat (TES) en 1999.

Après des études supérieures à Berlin, elle fait ses débuts à l’opéra en 2012 à Hambourg et a incarné plusieurs rôles dont Flosshilde dans L’Or du Rhin ou encore Dorabella dans Cosi fan tutte.

………..

En octobre 2017, elle interprète le rôle de Tante Lehne à la création mondiale d’un opéra contemporain : « Luther ou le Mendiant de la Grâce » de Jean-Jacques Werner.

Xenia affectionne particulièrement le répertoire de la musique sacrée et a eu l’occasion d’interpréter la partie de mezzo-soprano solo dans « La Vita di Maria » de Nino Rota dans la Cathédrale de Strasbourg avec l’OHES, ainsi que l’oratorio de Noël de Saint-Saëns avec la Philharmonie de Poche de Strasbourg et la Maîtrise Sainte Philomène de Haguenau.

Retrouvez sa belle trajectoire en : http://xeniaganz.com/biographie/

Surtout écoutez la en https://soundcloud.com/xenia-ganz/les-tringles-des-sistres-tintaient-carmen-bizetxenia-ganz-mezzo-soprano

Elle s’est aussi engagée cette année dans la saison culturelle du Domaine de la Chouette (Klingenthal) qui prend parfois ses quartiers au Munsterhof, à Strasbourg. Ce fut le cas samedi 24 octobre avec un récital lyrique intitulé Nature intérieure. La mezzo-soprano Xenia Ganz, la soprano Naomi Bohn et la pianiste Faustine Sermier ont donné corps à ce voyage dans les grands classiques. Au programme, Schumann, Debussy et Strauss ont célébré Le noyer , la Nuit d’étoile ou encore les poèmes du recueil Dernières feuilles ( Letzte Blätter ). En deuxième partie, des romances de Rachmaninov et Tchaïkovski ont illustré également ce fil rouge dédié à la nature, pour finir Au bord de l’eau avec Paladilhe.

De gauche à droite, Naomi Bohn, Faustine Sermier et Xenia Ganz.  Photo Andrey ART - Extraits des DNA du 22 octobre 2020

dimanche 23 février 2020

Avis de recherche. Profil: né(e)s en 1974, passé(e)s par Lucie Berger....




Vous êtes né(e) en 1974 et avez fréquenté le Collège Lucie Berger durant votre scolarité ?

 Des retrouvailles sont prévues le samedi 30 mai 2020 à Lucie Berger. 

Vous vous reconnaissez  sur la photo ci-dessous ?
ou vous reconnaissez  certains élèves  ?


 


Le comité de pilotage, composé de Cédric Kleinklaus, Cécile Nitschke-Clément et Anne Peudepièce-Hartmann se réjouit de vous retrouver bientôt !

Liste nominative: