Face à la barbarie nazie, ils prirent tous les risques pour sauver des juifs.
Devenus pour Israël « les Justes parmi les Nations », ces
hommes et femmes furent comme « des lumières dans la nuit ». Et 78 d’entre
elles brillèrent en lien avec l’Alsace.
À Strasbourg, une exposition leur rend hommage
actuellement dans l’aula du Palais Universitaire jusqu’au 5 octobre du lundi au
vendredi, de 9 h à 20 h.
Un livret, qui en restitue le contenu et que préface
Frédérique Neau-Dufour, ancienne directrice du Centre européen du Résistant
déporté, a é
Deux anciennes élèves de Lucie Berger figurent parmi des héroïnes
discrètes :
Alice Rosensthiel
et Danielle Chamant
En 1943, son amie infirmière Jeanne Boullen-Neumann fait
appel à elle : son fils, Samuel, âgé de 4 mois, a été circoncis, ce qui la
plonge dans une grande inquiétude. Le 14 juillet 1943, Alice Rosenstiehl part pour
Marseille et ramène le bébé après un voyage éprouvant sous les bombardements. Pendant
les deux années qui suivent, elle prend soin du petit Samuel avec affection et
dévouement. Durant la journée, il est à la crèche; le soir, elle le prend chez
elle.
Samuel grandit sans savoir qu'il avait été sauvé sous l’Occupation. A l’âge de 53 ans, marié, père de famille, il se rend à Paris pour voir son frère. C’est alors qu’il trouve, dans le bureau de sa mère, décédée quelques années auparavant, un paquet de vieilles lettres. Il découvre alors l’histoire de sa petite enfance. Lorsqu’il demande à Alice Rosenstiehl, retrouvée, pourquoi elle avait pris un tel risque, elle lui dit simplement « parce que mon amie me l’a demandé ».
En juillet 1940, Danielle Chamant, âgée de 18 ans, trouve refuge en Haute-Garonne avec sa famille expulsée de Moselle après avoir été élève au Collège Lucie Berger.
Elle devient assistante sociale et se trouve affectée au
Secours National de Carcassonne dont le directeur est Georges Roty. Elle y est
chargée de l'action sociale.
C’était une organisation offrant des services de protection
sociale, créée par le gouvernement français dans les premiers jours de
l’occupation allemande. Durant la guerre, Jean Georges Roty et Danielle Chamant
aidèrent René Klein et Nicole Bloch, membres de La Sixième, une organisation de
résistance juive établie par les EIF (Eclaireurs Juifs Israélites) dont la
mission principale était de cacher des enfants juifs.
Danielle Chamant accompagnait souvent les enfants juifs dans
leur cachette dans des pensionnats catholiques malgré les risques encourus et
leur donnait des cartes d’alimentation.
Lorsque Nicole Bloch sera à son tour traquée, c'est Danielle
Chamant qui lui offrira un abri chez elle.