18 avril 2024 : l’AFP annonce une dégradation des relations
entre la France et le Burkina Faso.
Les Alumni du Gymnase assurent Guillaume de toute leur sympathie
dans les moments difficiles qu’il traverse pour remplir sa mission.
La trajectoire personnelle de Guillaume, orientée vers l’Afrique,
n’est pas fréquente parmi les anciens élèves du Gymnase. Particulièrement dans
les régions en grande tension, comme l’est une partie de l’Afrique de l’Ouest. Nous
le remercions d’avoir accepté de se prêter à l’exercice de l’interview et le félicitons vivement pour l'action qu'il mène afin de préparer l'avenir.
Quel est votre métier actuel ?
Actuellement, je suis deuxième conseiller, conseiller
politique et presse à l’Ambassade de France au Burkina Faso. Je suis ainsi
adjoint au chargé d’affaires, en l’absence d’Ambassadeur actuellement.
Au quotidien, mon travail est principalement orienté vers
deux aspects. Une partie importante de mon temps est consacré à l’analyse des
relations politiques entre la France et le Burkina Faso, mais également à
l’analyse de la politique intérieure du Burkina Faso et de ses relations avec
les autres partenaires.
Par ailleurs, j’ai également en charge les relations avec
les journalistes et la presse burkinabè, ainsi que la gestion des réseaux
sociaux de l’Ambassade, notamment Facebook qui est encore très utilisé au
Burkina Faso.
Par ailleurs, en tant qu’adjoint au Chef de mission,
j’assure également l’intérim du Chef de Poste en son absence ainsi que de
nombreuses tâches administratives et de gestion des ressources humaines de
l’Ambassade.
Qu’est ce qui caractérise votre activité ?
J’ai un métier très exigeant. Parce qu’en tant que diplomate
je représente la France à l’étranger, il s’agit d’un travail de chaque instant,
sans weekend, ni jour férié. Même si cela est très prenant, c’est également
passionnant car je touche à des domaines très variés : politique, relations
internationales, communication et même parfois social lorsqu’il s’agit
d’apporter un soutien à nos compatriotes en détresse.

Ceux qui suivent l’actualité géopolitique en Afrique et
particulièrement au Sahel le savent, la France traverse actuellement dans cette
partie du monde une période difficile notamment du fait de la défiance
croissante des populations vis-à-vis de la politique de la France sur le
continent. Aussi, mon travail, en dépit des difficultés diplomatiques qui
peuvent exister, consiste également à maintenir du lien, non seulement avec les
autorités politiques, mais aussi – et surtout – avec les populations, notamment
la jeunesse, les artistes, les sportifs et toutes les forces vives de la
notion.
Quelle est votre formation ?
J’ai un profil atypique car je ne suis pas fonctionnaire du
Quai d’Orsay. En effet, je viens de l’Agence Française de Développement (AFD),
banque de développement, principal outil de financement de la politique d’aide
au développement de la France à l’étranger. Avant de rejoindre l’Ambassade de
France au Burkina Faso, j’ai ainsi travaillé cinq années à l’AFD, comme Chargé
de projets puis Chargé de mission en charge du secteur de la Gouvernance, à
Yaoundé au Cameroun, deux ans, puis trois ans à Niamey au Niger. Précédemment,
j’ai passé quatre années à Cotonou, au Bénin, deux dans un cabinet d’avocats
d’affaires comme juriste et deux autres années en sein de cabinets
ministériels, avec le Premier Ministre Lionel ZINSOU dans un premier temps
puis, par la suite, avec l’actuel Ministre d’Etat en charge du Développement et
de la Coordination de l’Action Gouvernementale.
Cela fait donc près de dix ans que j’ai quitté la France
pour travailler sur le continent africain, dans quatre pays différents.
Que vous a apporté le Gymnase dans votre
parcours ?
J’ai effectué mes trois années de lycée, entre 2005 et 2008,
au Gymnase Jean Sturm, et obtenu mon bac scientifique à l’été 2008, avec option
latin, grec et mandarin.
J’ai passé trois très belles années au Gymnase, notamment en
classe de seconde où j’ai eu la chance d’être dans une classe avec une réelle
alchimie – je garde d’ailleurs plusieurs amis de cette période, aujourd’hui
encore. J’ai également le souvenir d’un équipe pédagogique inspirante,
soucieuse d’aider chaque élève à s’épanouir. Enfin, il convient également de
mettre en avant le niveau d’excellence toujours cultivé au Gymnase qui permet à
nombre de mes camarades de l’époque d’avoir actuellement de très belles
carrières.
Comment avez-vous choisi votre orientation ?
Pendant mes années au Gymnase, je n’avais aucune idée de
l’orientation qu’allait prendre ma carrière professionnelle. Bac scientifique,
prépa médecine… j’avais fait des choix bien loin de mon univers actuel.
Par la suite, je me suis orienté vers la faculté de droit de
Strasbourg pour suivre une licence en droit et
études européennes. Après ma
troisième année passée à l’Université d’Exeter au Royaume-Unis, j’ai la
possibilité d’intégrer un double diplôme en droit des affaires et fiscalité de
l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne et à HEC Paris, parcours Grande Ecole,
spécialité Stratégie Juridique et Fiscale Internationale.
C’est à la faveur d’une mission humanitaire au nord du
Bénin, dans la commune de Natitingou,
pendant mon année de césure à HEC, que je
me suis pris de passion pour le continent africain à l’été 2013. Je suis
ensuite revenu en 2014 faire mon stage de fin d’études et depuis, je n’ai plus
jamais quitté le continent.
Quels conseils donneriez-vous aux lycéens actuels ?
Au lycée ou au début des études supérieures, on pense
souvent qu’il faut suivre une voie toute tracée. Je pense qu’il est très
important que les lycéens et étudiants d’aujourd’hui aient conscience qu’à tout
moment il est nécessaire de s’écouter. Ainsi si la voie choisie n’est pas la
bonne, il ne faut pas hésiter à se réorienter, si une pause s’avère nécessaire,
il faut prendre le temps de s’arrêter, profiter de ses amis, de sa famille
avant de repartir du plus belle. Au lycée, on pense souvent que chaque année
compte mais en réalité rien ne vaut le temps de prendre le temps.
Dans la mesure du possible, j’encourage également tous ceux
qui le peuvent à voyager et à découvrir d’autres pays et cultures. Les voyages
sont une richesse inestimable qui incontestablement font grandir.
Pendant les études secondaires, le continent africain est
très peu étudié. Souvent, on se limite aux questions liées à la colonisation et à la décolonisation
sans vraiment s’intéresser à l’Afrique contemporaine, à son économie, à sa
jeunesse et à ses multiples atouts. Pourtant nos liens avec le continent sont
multiples. Au-delà de la question coloniale qui demeure poignante, il convient
de s’intéresser au renouveau de notre relation avec les pays Africains dans un
contexte où la jeunesse d’aujourd’hui nourrit des aspirations bien différentes
de celles de leurs parents.
Lien vers la page Facebook de l’Ambassade de France au
Burkina Faso :
https://www.facebook.com/ambassade.france.burkina
Guillaume REISACHER
Deuxième Conseiller, Conseiller Politique et Presse
Chancellerie diplomatique
Rue de l’Hospitalité – BP 504 - Ouagadougou
Tél/WA : 00 226 54 00 11 46
www.ambafrance-bf.org