jeudi 21 décembre 2023

« Strasbourg, l’attentat oublié » : des lycéens du Gymnase lancent un podcast pour se souvenir

Plus d’une centaine d’élèves, de parents, d’élus et de personnalités étaient présents dans l’amphithéâtre du Gymnase le 8 décembre pour le lancement du podcast sur l’attentat du 11 décembre 2018, podcast réalisé par un groupe d’élèves très investis dans ce devoir de mémoire.

L’écoute attentive du premier épisode, commenté par les élèves, a été suivi par les témoignages, souvent poignants, d’acteurs directement impliqués comme le chauffeur de taxi pris en otage ou l’un des policiers coordonnateur du dispositif de sécurité et de recherche du terroriste.

 L’article d’ Alizée Chebboub-Courtin, paru dans les DNA du 8 décembre 2023 permet de mieux comprendre cette aventure très particulière.

 

Onze élèves de première du Gymnase ont réalisé un podcast sur l’attentat strasbourgeois du 11 décembre 2018. Enquête, interviews, documents d’archive… Le premier épisode de ce travail de mémoire est sorti à l’occasion du cinquième anniversaire du drame, lundi 11 décembre 2023.

Les lycéens travailleront jusqu’en mars pour réaliser quatre épisodes, dont le premier sera disponible lundi prochain sur Arte Radio. 

Prompteur devant les yeux, casque sur les oreilles et micro devant les lèvres, Martin finit d’enregistrer la voix off du premier épisode du podcast Strasbourg, l’attentat oublié. Lui et dix de ses camarades du Gymnase se sont lancés dans une enquête pour retracer les évènements du 11 décembre 2018et en voir


les répercussions. « L’idée de ce projet vient de notre proviseur, Philippe Buttani. Il est entré en contact avec Mostafa Salhane, le chauffeur de taxi
 qui avait été pris en otage par le terroriste Chérif Chekatt et a voulu faire quelque chose autour de son récit », se souvient Amélia, une des participantes.

Quatre épisodes d’une trentaine de minutes

Depuis deux mois, le petit groupe se réunit tous les jeudis midi et parfois sur leur temps libre pour construire ce podcast qu’ils considèrent comme un devoir de mémoire. « En 2018, lors de l’attentat, nous n’avions que onze ans. C’est l’occasion de mieux comprendre ce qu’il s’est passé, de contextualiser et de parler avec des gens qui l’ont vécu », décrit Julie.

Le podcast sera constitué de quatre épisodes qui seront diffusés chaque onze du mois, à partir du lundi 11 décembre, date anniversaire du drame. Si le premier sert à contextualiser l’attentat et leur travail, le deuxième reconstituera les événements du soir. Les épisodes trois et quatre permettront de questionner les conséquences sur le court, puis le long terme. Que nous reste-t-il de cet événement en 2023 ? Qu’en est-il des victimes aujourd’hui ? Pourquoi parle-t-on moins de cet attentat que de ceux de Paris ou Nice ?

 Le témoignage du chauffeur de taxi en fil rouge

Parmi les témoignages du premier épisode, celui du chauffeur Mostafa Salhane, qui servira de fil rouge pendant tout le podcast, mais également ceux de la journaliste Yolande Baldeweck et d’une des élèves. « J’habite juste au-dessus de la rue des Orfèvres, où il y a eu des tirs. C’est un événement qui m’a personnellement marqué. Cet atelier est une chance de témoigner et de rencontrer des gens qui ont également vécu ça de près », raconte Isidora.

 La moitié des élèves du groupe font également partie de l’option « Audiovisuel », ils ont partagé avec leurs camarades leurs connaissances en montage.

Comme le rappelle fièrement leur directeur, les élèves ont tout fait de A à Z, « des interviews à la musique du podcast en passant par la recherche d’archives, le visuel, la communication, la voix off, la prise de son, le montage… ». Auprès d’eux, l'artiste Elisa Sanchez, « sans qui rien n’aurait pu être possible ! », insistent les élèves.

S’il leur reste trois épisodes à réaliser, ils sont déjà heureux de s’être lancés dans le projet : « Nous apprenons à faire du montage, à interviewer et aussi à travailler en groupe, avec chacun une tâche importante dans le processus », énumère Eva, en charge de la communication. L’occasion aussi de découvrir la forme du podcast : « Passer par le son est un bon moyen pour libérer la parole. Il n’y a pas la peur de l’image, donc les gens se confient plus », analyse Salomé. « J’ai découvert qu’on pouvait vraiment faire passer beaucoup de choses uniquement avec du son », rajoute Eden qui a passé du temps sur le montage. L’épisode est diffusé ce jeudi soir en avant-première à l'occasion d’une soirée hommage.

Suivre le projet sur Instagram : podcast.legymnase. Retrouvez tous les 11 du mois un épisode de Strasbourg, l’attentat oublié sur audioblog.arteradio.com