Scolarisé au Gymnase du CP à la Terminale, de 2002 à 2014, Simon Kahn adresse une lettre ouverte aux lycéens qui lui ont succédé sur les bancs de Jean Sturm. Il partage de façon spontanée, voire imagée, son vécu, son regard et son expérience.
Chers tous,
Ayant quelques années de plus que vous, j’ai l’opportunité de vous écrire quelques mots aujourd’hui pour - je l’espère - répondre à certaines questions que vous vous posez - et que je me posais quand j’étais à votre place.
D’abord, alors que vous êtes certainement en train de râler secrètement
derrière le dos de vos professeurs au sujet de leur sévérité, il me revient de
vous dire ce que j’ai retenu du Gymnase. Les notes et les bacs blancs à
répétition ne sont qu’un lointain souvenir.
Par contre, la méthode de travail acquise me sert tous les jours. En CE2
déjà, mon institutrice du Gymnase dessinait des cochons dans les cahiers de ceux
qui avaient le malheur de faire des tâches dans leurs cahiers. Depuis, ce petit
cochon me hante dès que je présente un document…
Certains d’entre vous trouveront peut-être cette illustration un peu
sévère… Elle l’est pour un enfant, et c’est pour ça qu’elle reste en mémoire.
Là est peut-être ce qu’il manque au Gymnase - et qu’il faut vous rentrer dans
la tête - : les professeurs sont dans leur rôle lorsqu’ils exigent une grande
rigueur de votre part mais cela ne doit pas vous empêcher de relativiser.
Si vous faites de votre mieux, vous trouverez votre chemin, qu’un petit cochon - qui, à votre âge, ressemble davantage à un 0 rouge accompagné de points d'exclamation - soit dessiné sur vos copies ou non. Apprenez à relativiser car davantage que vos notes, ce sont les rencontres que vous ferez - et que vous faites en ce moment - qui seront les plus déterminantes pour votre épanouissement.
Que dire de cet ami qui vous tendra le bon article de journal dépeignant la
formation de vos rêves ? De ce professeur qui vous conseillera le bon livre
? Prenez le temps d’écouter, et surtout restez en contact avec ceux qui
veulent bien vous aider ! Ce sont eux qui vous permettront de trouver votre
premier stage ou de passer par la bonne passerelle si vous n’atteignez pas ce
que vous souhaitez du premier coup.
De mon côté, grâce à ces personnes - dont certaines se reconnaîtront -, j’ai pu intégrer Sciences Po après le bac. Après trois années de licence - contenant une année au Trinity College à Dublin -, j’ai pu
intégrer le Master qui m’avait toujours fait les yeux doux, celui de Sciences Po en Affaires européennes. J’ai ensuite rejoint le Collège d’Europe, université dont je me demandais déjà comment il était possible d’y accéder sur les bancs du Gymnase.Ainsi, déjà à votre place, j’étais un grand fan du monde politique en
général, et de l’Union européenne en particulier. Aujourd’hui, dans mon poste
d’assistant parlementaire au Parlement européen, j’ai la chance d’évoluer au
sein de cette sphère que j’ai tant désirée.
Ici aussi, les rencontres que j’évoquais quelques lignes plus haut jouent un grand rôle : avant d’y arriver, j’ai souvent pensé que mon ambition était inatteignable. Certaines personnes m’ont alors rappelé - souvent plusieurs fois par jour - que si d’autres pouvaient y arriver, alors moi aussi. Puisque croire en soi est indispensable mais qu'il est difficile d'y parvenir tout seul, il faut savoir s’entourer.
Enfin - et j’en ai terminé - mais le conseil que je viens de vous donner
m’oblige à attirer votre attention sur un autre point : renseignez-vous par
vous-mêmes, en consultant toujours plusieurs sources d’opinion
différente.
Si vous ne faites pas cela, vous serez influençables et vous aurez tout perdu. Les amis et les professeurs que j’évoquais plus haut sont utiles pour vous aider à trancher entre plusieurs choix en vous décrivant leurs expériences, pas pour faire le choix à votre place ! C’est là que réside la combinaison gagnante : soutien des autres et information par soi-même.
Je reste à votre disposition si je peux vous être utile,
A bientôt et bonne chance !