Qui ne la connaît pas, à l’entrée du
quartier de la Petite France ? Sans doute plus pour sa gastronomie
alsacienne que comme Monument Historique. Et pourtant elle est classée depuis
1927. Et elle attire autant les artistes que les gourmets.
N’hésitez pas à vous rendre à l’exposition « La Maison des Tanneurs
vue par les artistes », ouverte jusqu’au 16 novembre, au 42 rue du
Bain-aux-Plantes.
Voici des extraits de l’article que les DNA lui ont consacré le 10/10/19:
Strasbourg : une exposition sur la Maison des
Tanneurs, source d'inspiration de nombreux artistes
Depuis son poste d’observation de la Neustadt Galerie, spécialisée dans
l’art en Alsace de la fin du XIXe siècle à
l’après-guerre, Walter Kiwior a pu constater combien la Maison des Tanneurs,
ancienne tannerie édifiée en 1572, témoignage de l’architecture opulente de la
Renaissance à Strasbourg, avait inspiré les artistes. « Il est vrai que sa
position centrale au cœur de la Petite France, quartier très pittoresque, la
rend un peu incontournable dès lors qu’on cherche à restituer une atmosphère du
Vieux Strasbourg », commente le galeriste.
De Seebach à Doisneau
Une remarquable aquarelle de l’architecte Gustave Krafft (1861-1927),
exposée en vitrine, avait ainsi attiré l’attention de Philippe Lenhardt. Elle
offrait un point de vue inhabituel sur la Maison des Tanneurs, la restituant
dans son aspect de 1917, bien moins propret qu’aujourd’hui, quand la Petite
France était encore un quartier populaire avant de devenir un haut-lieu du
tourisme de masse. Philippe Lenhardt ne pouvait que craquer.
C’est dire si dans la famille Lenhardt, on est sensible à un certain
rapport au temps et à l’histoire. Qui s’incarne aussi dans les innombrables
productions d’artistes (dessins, peintures, gravures, photos) qui ont pour
thème la Maison des Tanneurs. « En discutant avec Walter, l’idée est venue
de réunir des œuvres réalisées par des artistes d’un certain renom, d’en faire
une petite publication et pourquoi pas une exposition », confie Philippe
Lenhardt. Conjuguant leurs forces, ils ont réuni un panorama d’une trentaine de
pièces signées Lothar von Seebach, Auguste Cammissar, Charles Spindler, Luc
Hueber, Lucien Blumer, René Allenbach…
On y trouve même une photographie de Robert Doisneau, datée de 1945, qui
remporte haut la main le prix du regard décalé : le reflet de la Maison
des Tanneurs ondule dans l’Ill. Plus ancien encore, un autochrome de 1920, pris
par Auguste Léon, avec une débauche de drapeaux tricolores rappelant que
désormais Strasbourg est française.
Les œuvres sont visibles dans une salle d’exposition aménagée à la Maison
des Tanneurs où la publication est également disponible (au prix de 8 €).
Publication qui signale aussi qu’au carrefour de l’histoire de l’art et de
l’histoire intime du lieu, y défilèrent d’illustres personnalités du monde des arts
(Alain Delon, Jerry Lewis, Jean Marais, Mireille Darc, Maurice Chevalier, Peyo,
le créateur des Schtroumpfs…) et de la politique (François Mitterrand, Michel
Rocard, Robert Schumann, Valery Giscard d'Estaing, Simone Veil…). « Il y a
même eu Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir marché sur la
lune ! », lâche, à la fois fier et rêveur, Philippe Lenhardt. Lesté
de la cuisine traditionnelle alsacienne, l’astronaute n’aura vraisemblablement
pas regretté ce jour-là la nourriture de la mission Apollo 11.