Simon Parmentier est un jeune strasbourgeois de 18 ans, fraîchement
bachelier de la section théâtre du lycée des Pontonniers après avoir fait toute sa
scolarité antérieure au Gymnase.
Animé par le théâtre depuis son enfance, il a
été aux côtés de François Berléand, Julie Depardieu et Isabelle Gélinas dans
Les Chamois, une série diffusée sur TF1 en décembre 2017.
Interviewé par Cécile Mootz pour Rue89
Strasbourg, Simon revient sur son parcours de météorite
Rue89 Strasbourg : comment, alors que vous étiez en pleine préparation de
votre bac, vous êtes-vous retrouvé à tourner dans une série de TF1 ?
Simon Parmentier : J’étais en terminale aux Pontonniers et un ami comédien, Hugo Roth, m’envoie une annonce de casting pour une
série. Ils cherchent un garçon de plus de 16 ans, rondouillard et drôle pour le
rôle de Thomas Leroy. J’ai envoyé ma candidature. Le lendemain, je reçois une
réponse. L’équipe du film était intéressée. Vu que je n’étais pas à Paris, ils
m’ont demandé d’envoyer une vidéo de moi en train de jouer un passage du
script.
Je me suis filmé à 23h chez moi, dans la pièce d’à côté la machine à laver
tournait et faisait un raffut monstre ! Le plus drôle c’est que je n’avais
pas de trépied pour la caméra, on a dû empiler des livres et poser la caméra
dessus. Malgré ça, après avoir envoyé ma vidéo, la directrice de casting m’a
appelé. Elle me demandait de venir à Paris pour rencontrer le réalisateur
Philippe Lefebvre. J’étais en terminale, en pleine semaine, mais je me suis
dit, « la carrière passe avant tout ! » Mes professeurs n’y ont
vu aucun problème. Mais je n’en ai pas trop parlé autour de moi. Je n’avais pas
envie de passer pour un vantard, rien n’était fait.
J’ai pris mon train pour Paris, j’ai rencontré le réalisateur, j’ai passé
mon audition et je pensais rentrer à Strasbourg. Mais Philippe Lefebvre m’a
demandé de rester pour donner la réplique aux filles qui passaient le casting
pour jouer Jessica Bernard. Je me suis dit, bon, c’est bon signe mais ça ne
voulait pas dire que j’étais pris. Pourtant toutes les comédiennes me disaient
que j’avais eu le rôle.
« Les 4 ou 5 jours les plus longs de
toute ma vie »
Je ne voulais vraiment pas me faire de faux espoirs. S’en sont suivi les 4
ou 5 jours les plus longs de toute ma vie ! Le week-end passe, le lundi,
toujours rien. Et le mardi le producteur de la série m’appelle et me dit :
« je pense qu’on te l’a déjà dit, tu es pris pour le rôle de Thomas. On
commence dans deux semaines. » J’étais fou de joie ! À ce moment,
j’étais avec une amie et on a directement fêté ça. Je lui ai offert une
bière ! Peu de temps après, la directrice de casting m’appelle, elle me
dit « ah oui, un petit détail, ton père sera François Berléand et ta mère
Isabelle Gelinas. »
Sur le coup, je n’ai pas trop réalisé. Je suis donc retourné à Paris pour
faire une lecture du scénario avec toute l’équipe. C’est là que j’ai rencontré
les acteurs. Moi j’étais tout petit devant eux, je n’avais jamais fait de télé
avant ça ! C’était incroyable.
Justement, qu’est-ce que vous avez fait avant Les Chamois ?
J’ai fait tous les stages, tous les ateliers théâtre de ma scolarité, je lisais
des pièces et j’ai toujours été un grand consommateur de théâtre. Un jour je me
suis tourné vers l’opéra. Je suis devenu un petit chanteur de la maîtrise de
l’opéra national du Rhin. J’ai participé à 11 opéras différents, en tant que
cœur, une fois comme solo. Puis je me suis concentré sur le théâtre.
Quand j’étais dans au Gymnase à
Strasbourg, avec un groupe d’élèves nous avons formé une petite troupe. Nous
avons entre autre monté La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, j’ai
adoré. Puis j’ai intégré la section théâtre du lycée international des
Pontonniers.
Malgré mes résultats scolaires plutôt bancals, j’ai été pris, à ma grande
surprise. C’était les plus belles années de ma scolarité. On était 23 élèves
avec 5 h de théâtre par semaine, 3h de pratique et 2h de théorie.
D’où vient votre passion pour le théâtre ?
C’est étrange de dire ça mais tout a commencé quand j’avais 5 ans. On a
joué une pièce avec notre maîtresse, je jouais maître lapin. Un grand
rôle ! C’est un souvenir qui m’a marqué, j’étais hyper heureux. Mes
parents m’ont directement dit : « on sent que tu aimes ça. » La
vérité c’est que j’adore faire le pitre, le zouave comme ils disent. Quand
j’étais plus jeune, je disais toujours que mon rôle c’était de rendre les
autres heureux. C’est toujours le cas.
Et maintenant, chose vraiment géniale c’est qu’avec François Berléand, on
est devenu amis ! Dans la série, il joue mon père et bien sûr, il est un
peu devenu mon père spirituel. Il croit beaucoup en moi, il m’a vraiment fait
confiance, si bien qu’il m’a conseillé à son agent Elisabeth Tanner. Je suis
dans son agence aujourd’hui,
sur le site Time art.