Les élèves du Gymnase se mobilisent
en faveur des réfugiés et de la Cimade.
« Vous avez couru ; eux, ils marchent »,
lance Anny Kaiser, présidente régionale de la Cimade, aux jeunes du Gymnase
Jean-Sturm, qui viennent de remettre 12 705 € à l‘association d’aide aux
migrants.
À l’automne, les
délégués du conseil pour la vie lycéenne (CVL) voulaient « faire quelque chose
pour les réfugiés ». Au départ, ils avaient plutôt pensé à récolter des habits.
La direction a proposé de destiner la course annuelle parrainée des olympiades
de la solidarité à la Cimade*. « On s’est posé la question, parce que les positions
des gens étaient très partagées ; c’est un sujet polémique », retrace le
directeur du Gymnase, Guy Mielcarek.
« C’est toujours
difficile de motiver les autres sur une cause qui nous tient à cœur, mais je me
sentais personnellement impliqué », témoigne Nicolas, en terminale, recordman
des dons grâce à son réseau.
« Ça les a touchés que
ça vienne des jeunes »
Carmine a surtout été
frapper aux portes de ses voisins. « Beaucoup m’ont posé des questions. J’ai dû
parler 15 minutes avec chacun. Une personne m’a répondu : “je ne suis pas du
tout d’accord avec ça. Je ne veux pas que les migrants viennent en France”. »
Pour Romy, c’était
facile : « Je suis allée dans ma paroisse. La plupart connaissaient déjà la
Cimade. Ça les a touchés que ça vienne des jeunes. » Xavie n’a pas eu à
convaincre non plus : « Les amis de mes parents sont très engagés : certains
ont déjà accueilli des migrants chez eux. »
Pour démarcher des
parrains, Alix a beaucoup appris sur le sujet. « J’ai eu envie de mieux m’y
intéresser. J’ai suivi les infos de plus près. »
Devant une grande
affiche « Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre », dans la salle où la
délégation d’élèves rencontre la Cimade, une petite expo raconte les actions de
l’association, à Melilla, Lampedusa, Calais.
« La jungle est en
fait un village. On a détruit une église et une mosquée il n’y a pas longtemps,
c’est absolument violent », leur dit Anny Kaiser, témoignant de l’anxiété des
réfugiés. Surtout, « ça ne résout pas le problème », lâche Nicolas.
Après la médiatisation
de la photo du petit Alan, les ados se sont aussi mobilisés. « En septembre,
c’est la première fois que des jeunes de 15, 16, 17 ans sont venus frapper à
notre porte pour faire du bénévolat à Strasbourg », souligne Françoise
Poujoulet, déléguée Alsace-Lorraine. « On a été touchés, très contents. Mais
c’est compliqué, parce que ce sont des mineurs, et nous voyons des situations
difficiles. »
*Au total, 25 410 €
ont été récoltés, mais la moitié abonde le fonds de solidarité interne, pour
aider les familles les moins aisées à financer voyages et sorties.
DNA
2 mars 2016