mardi 5 juillet 2022

Sara Balzer (Bac 2013) et les Bleues, championnes d'Europe du sabre

 Emmenée par Sara Balzer et Sarah Noutcha, toutes deux du Strasbourg UC, et l’Orléanaise Caroline Queroli, l’équipe de France féminine est devenue championne d’Europe du sabre pour la première fois depuis 2007, assommant l’Italie 45-23 en finale, ce mercredi à Antalya (Turquie).

 Sara Balzer, Caroline Queroli, Sarah Noutcha et la remplaçante Malina Vongsavady (de droite à gauche) ont apporté à la France sa première médaille d’or européenne au sabre dames depuis 2007, ce mercredi à Antalya, en Turquie. Photo EFC /Augusto BIZZI

« Entendre la Marseillaise, c’est beaucoup de frissons, beaucoup d’émotions. Je ne réalise pas encore… »

Sarah Noutcha, qui disputait cette semaine à Antalya son tout premier « grand » championnat à 22 ans, a réussi un exploit majuscule : avec Sara Balzer, sa coéquipière du Strasbourg UC, et Caroline Queroli, elle a tout remporté le premier titre européen du sabre dames français depuis 2007.

Des jambes de feu en finale

Dans un passé récent, l’hymne national avait retenti à deux reprises pour un sacre mondial avec une Strasbourgeoise dans l’équipe, que ce soit Solenne Mary à Turin en 2006 ou Charlotte Lembach à Wuxu, en Chine, en 2018. Mais souvent, les Françaises tombaient sur plus fortes qu’elles, même lorsqu’elles étaient têtes de série n°1 comme ce mercredi en Turquie.

« Nous savions que la compétition serait très dense et que nous ne pouvions pas nous projeter plus loin que la prochaine touche », reprend Sarah Noutcha. Ses jambes de feu ont calciné en finale la vice-championne d’Europe Rossella Gregorio et sa coéquipière transalpine du SUC, Michaela Battiston, qui ont toutes deux encaissé un 5-1 contre la cadette des Bleues. « Sara (Balzer), qui a déjà vécu une finale olympique, et Caroline (Queroli), qui a été championne du monde en 2018, m’ont mise en confiance en me disant qu’il ne fallait pas se prendre la tête. Nous savions que si jamais l’une d’entre nous avait un trou, l’autre serait là pour rattraper le coup. »


 La joie de Sara Balzer à l'issue de la finale. Photo EFC/Augusto BIZZI

 Balzer en métronome

Véritable métronome des Bleues, en quart de finale contre l’Allemagne (45-39) et surtout en demi-finale contre l’Ukraine d’Olga Kharlan (45-43), Sara Balzer a contribué à sécuriser l’édifice tricolore durant toute cette journée de rêve. C’est elle qui a lancé les hostilités à chaque fois, elle aussi qui a résisté au retour de la quadruple championne du monde ukrainienne lorsque celle-ci a recollé à 42-43 en fin de demi-finale.

« C’était un relais tellement compliqué, contre une très grande championne… J’ai vraiment fait très attention à rester concentrée, à ne pas me laisser gagner par les émotions, à rester dans l’instant », explique la médaillée de bronze au sabre individuel, dimanche. « D’ailleurs, je n’ai pas cessé de répéter ça aux filles toute la journée : de rester dans l’instant, de ne penser à rien d’autre qu’à la prochaine touche, surtout pas au score ou au titre. Au final, on a vraiment partagé un grand moment, à se soutenir mutuellement, se parler librement. C’est ce qui a fait qu’on a su entretenir cette super dynamique durant toute cette journée. »

Les Françaises sont devenues championnes d'Europe pour la première fois depuis 2007. Photo EFC/Augusto BIZZI

 « J’ai le sentiment d’avoir franchi un cap »

Seule rescapée de l’équipe vice-championne olympique à Tokyo l’an dernier, Sara Balzer ne disputait pourtant à Antalya que ses deuxièmes championnats d’Europe après ceux de 2017.

Eloignée des pistes après une rupture des ligaments du genou lors des Mondiaux cette même année, elle a enfin renoué, à 27 ans, avec des podiums majeurs qui lui semblaient promis depuis ses plus jeunes années. « C’était un travail de longue haleine, ça faisait très longtemps que j’attendais de tirer dans un grand championnat comme je l’ai fait ici », sourit la grande gauchère. « J’ai le sentiment d’avoir franchi un cap cette semaine. ». Après avoir décroché une première médaille individuelle en bronze, voici donc Sara Balzer parée d’or dans cet Euro d’Antalya, en Turquie

Cette médaille d’or, que les deux Alsaciennes des Bleues portent désormais autour du cou, en appelle d’autres. Elle appelait une fête, surtout, que Sara et Sarah envisageaient de partager avec les épéistes, en bronze, eux, à l’issue de cette journée parfaite. « C’est arrivé, ça y est, on a gagné et c’est encore plus beau que ce que j’imaginais. » La dernière touche est pour Sara.

Par Jean DEUTSCH – DNA 22 juin 2022 à 22:02 |