Le Gymnase se prépare à ouvrir une nouvelle
classe de première et terminale, préparant au bac international. Une offre
éducative jusqu'ici inédite à Strasbourg, dans le prolongement de la filière
bilingue anglaise.
Strasbourg va
vraisemblablement devenir la ville de province avec l’offre éducative
internationale la plus variée dans le secondaire. Aux formations qui existent
déjà (lire ci-dessous) devrait s’ajouter en septembre 2017 la préparation du
bac international (International Baccalaureate ou IB), pour laquelle candidate
le Gymnase Jean Sturm.
Pour l’instant, les
plus proches établissements proposant ce diplôme reconnu dans le monde entier
se situent à Paris, Lille ou Lyon. Il en existe seulement 13 en France, mais 70
en Allemagne et 4 200 sur la planète. Né à Genève en 1968, ce cursus apatride
s’était donné pour ambition de « créer un monde meilleur à travers l’enseignement
».
« L’élève peut
construire un contenu adapté à son projet »
« Ces programmes
encouragent les élèves de tout pays à apprendre activement tout au long de leur
vie, à être empreints de compassion et à comprendre que les autres, en étant
différents, puissent aussi être dans le vrai », déclare l’organisation dans sa
mission. Des mots qui résonnent avec les valeurs humanistes du Gymnase,
explique son directeur Guy Mielcarek, et plus largement avec l’une des
priorités de l’éducation nationale depuis le choc des attentats.
Si sa candidature est
bien validée (ce qui devrait intervenir au plus tard en janvier 2017),
l’établissement compte scolariser une quinzaine d’élèves en première et une
autre quinzaine en terminale en 2017-2018.
« L’élève peut
construire le contenu du bac adapté à son projet », explique Janel
Hooven-Boulogne, chargée de mission à Sturm. Chacun doit choisir six cours dans
cinq ou six grands domaines, à des niveaux différents, en français et en
anglais. En plus de ces connaissances « à la carte », un tronc commun les fait
réfléchir sur la façon de construire le savoir, rédiger un mémoire sur une
recherche personnelle et participer au programme « créativité, action, service
», qui s’étendra d’ailleurs à tous les élèves du Gymnase. Ce module permet de
valoriser un engagement associatif, une activité physique ou une exploration
artistique, en faisant réfléchir les jeunes à ce qu’ils font d’eux-mêmes en
dehors des cours.
Appel aux dons et au mécénat
Ouvrir un programme du bac international en France relève du défi financier
: l’État ne délivrant qu’un diplôme de fin d’études secondaires (le bac
français), l’IB se fait forcément dans le privé et hors contrat, donc sans
prise en charge du salaire des professeurs.
Les frais d’écolage pourraient donc se monter à 13 000 € ou 15 000 € par an
au lieu de revenir à environ 500 € comme pour les autres élèves du Gymnase.
Certaines familles, dont les enfants partent étudier à l’étranger après le bac
(entre 10 et 25 jeunes de Sturm chaque année), considéreront que sur deux ans
(première et terminale), il s’agit d’un « investissement raisonné », comme le
défend l’Américaine responsable de la section.
Mais il faut aussi financer les formations des professeurs et les
aménagements. Le Gymnase a donc lancé un appel aux donateurs privés et aux
mécènes. Ses statuts permettent de recevoir des dons et legs, dans le cadre de
l’impôt sur le revenu et de l’impôt de solidarité sur la fortune, ouvrant à des
déductions de 66 % et 75 % prévues par la loi.
Pour tout renseignement au sujet des dons, contacter
arnaud.damery@legymnase.eu
À Strasbourg, l’éducation internationale a plusieurs
cartes
Souvent, on les confond. Les cursus internationaux
dans le secondaire sont déjà nombreux à Strasbourg, mais tous différents.
L’école européenne. Après sept ans
d’existence à Strasbourg, elle a fait sa rentrée cette année en site propre à
la Robertsau, avec plus d’un millier d’élèves répartis dans trois filières :
francophone, anglophone et germanophone. Entièrement financée par la France,
unique dans le pays, elle applique un programme européen très distinct de celui
de l’Éducation nationale, avec une pédagogie d’inspiration anglo-saxonne (assez
proche de celle du bac international). Son cursus mène au bac européen, un
diplôme spécifique. Bien que publique et gratuite, l’école inscrit en priorité
les enfants du personnel des institutions européennes ou internationales ou
diplomatiques.
Les sections
internationales. De la maternelle au bac, elles offrent un enseignement public soutenu
dans la langue de la section et permettent à des étrangers de mieux s’adapter
au système français tout comme à des Français de s’ouvrir au monde, à condition
de réussir les examens de langue. C’est au lycée des Pontonniers que se termine
le cursus, en section anglaise, espagnole, italienne, polonaise et russe (la
première de France). Ces élèves passent le bac L, ES ou S, mais avec une
épreuve supplémentaire en langue étrangère qui leur donne l’option
internationale au bac (OIB) à ne pas confondre avec l’IB, le bac international.
Au niveau sixième, le collège Vauban pourrait ouvrir en septembre pour
décharger celui de l’Esplanade.
L’abibac. Il s’adresse à
ceux qui ont suivi l’enseignement bilingue franco-allemand, disponible dès la
maternelle sur de nombreux sites publics strasbourgeois (et dans le privé à
Sturm et Saint-Etienne), mais aussi aux élèves de la section internationale
allemande des Pontonniers ou aux bons lycéens en allemand. Avec trois épreuves
supplémentaires en allemand, le lycéen obtiendra simultanément les diplômes du
bac et de l’Abitur. Il peut échouer au second et obtenir le premier, mais pas
l’inverse.