Romantique et
élégant
La saison d’Alcor presque
achevée proposait, samedi soir, le récital du pianiste Charles Offenstein. Avec
Chopin en exergue.
Belle
affluence en l’église protestante
Saint-Pierre-le-Vieux, pour ce concert où le public fit preuve d’une attention
soutenue, charmé par l’esprit “cantabile” de l’ancien élève de Réna
Shereshevskaya à Colmar.
Offenstein saisit le récital avec une sonate de Mozart affable et d’un
tempérament égal, profitant de la douce réverbération pour livrer une
interprétation posée, modérée dans les tempi et scandée par des silences
allongés. L’adagio, apaisé, lumineux, avec un aigu présent, s’enchaînant sur un
rondo plus léger et mordant, reflétant l’azur d’un ciel sans nuages.
De Chopin vient l’immense Ballade n°4 , dont le phrasé sans débordement
dégage une délicate nostalgie. La deuxième sonate du maître polonais s’inscrit
dans la même veine, même si l’entrée, martiale, au rythme très pulsé, laisse
entrevoir par son agitation une explosion lyrique à la limite du contrôle ;
mais l’équilibre entre retenue et moments débridés est maintenu. Et dans le
scherzo, une copie propre et solide.
La Marche funèbre jouée dans un tempo lent assumé, sonne avec profondeur.
Et le final livre son hallucinant nuage de notes duquel se dégagent des pointes
claires malgré la pédale enfoncée.
Pour clore, le récital, le n° 5 de Rachmaninov et son armure de bémols,
avec un astucieux effet d’écho dans l’aigu au choral tendre du médium.
Et Charles Offenstein remercia le public avec une alerte mazurka de Chopin.
DNA 6 juin 2015
Charles Offenstein a été scolarisé à Lucie Berger de 1998 à 2000 dans le cadre d'une scolarité adaptée au développement de ses talents musicaux exceptionnels. Bravo à lui !