mercredi 2 février 2022

Salomé Mall (Bac 2005) et la voie pour relever les défis de la ville de demain

         J’ai passé de très belles années du CP à la terminale au Gymnase. A l’époque, tout le
cursus se 
passant au Gymnase et la grande étape était de passer de la petite à la grande cour entre le CM2 et la 6e ! J’ai passé mon bac S, option histoire de l’art en 2005. Je garde de cette période un très bon souvenir. Je retiens plein de bons moments, des voyages, beaucoup de choses apprises et des amitiés qui ont duré des années.
Avec du recul je pense qu’il aurait été intéressant d’avoir plus tôt dans le cursus et plus concrètement des informations sur les différents métiers. J’aurais apprécié faire un bilan de compétences qui m’aurait peut-être ouvert d’autres perspectives que les voies que je connaissais. Et aussi des échanges directs avec des anciens.

Au final, je suis un produit classique de l’éducation française. Depuis que je vis à l’étranger je m’en rends encore plus compte. Bonne élève, bac S option historie de l’art, prépa scientifique, grandes écoles. J’ai un peu l’impression que la trajectoire était toute tracée et avec du recul je n’ai pas vraiment l’impression que j’avais analysé toutes les possibilités.

 A la recherche d’une formation pour un métier qui inspire

À la suite de mes études au Gymnase, j’ai fait une classe prépa BCPST au Lycée du Parc à Lyon. J’avais, grâce à mes bons résultats scolaires au lycée, pu choisir la deuxième meilleure prépa de France (à l’époque, je ne sais pas si c’est toujours actuel) pour les écoles d’agronomie. Je n’avais volontairement pas mis Henri IV comme premier choix car à l’époque je ne voulais pas aller à Paris. Lyon me paraissait déjà bien assez grand !

Ici aussi, le parcours français est assez clair. Vous travaillez beaucoup pendant 2 ans, passez les concours, et si tout se passe bien, entrez dans une grande école d’ingénieurs. Pour moi tout s’est bien passé, je suis très satisfaite de l’école que j’ai faite. Mais un conseil : prenez le temps pendant cette période très intense des études en classes prépa, pour savoir quelle école mène environ à quel type de métier. Ce n’est pas évident quand vous êtes dedans, on est toujours à 200% mais je pense que cela est extrêmement important.

 A la suite de mes études en école d’ingénieur, j’ai réalisé lors de mon stage de fin d’études chez Thébaud Urbanisme et Paysage que je n’avais pas encore toutes les clés en main pour exercer dans la branche qui m’intéressait : faire de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, à la frontière entre stratégie et mise en œuvre.

J’ai donc préparé, en parallèle de mon stage de fin d’études dans un bureau d’études à Paris, le

concours pour Sciences Po Paris. J’ai été admise et ai pu suivre le très excitant et intéressant mastère d’urbanisme de Sciences Po Paris.

Et là, j’ai trouvé tout ce qu’il m’avait manqué en école d’ingénieurs. La promotion est constituée de max. 30 personnes. Sciences Po a pour volonté d’avoir la plus grande mixité possible : ingénieurs, architectes, économistes, juristes / avocats, sociologues etc. C’est lors de cette formation que j’ai vraiment su que je voulais travailler dans un domaine complexe, au sein d’un réseau d’acteurs large et varié, pour ensemble, chercher une solution possible répondant aux objectifs et défis de la ville de demain.

Ainsi ici mon conseil pour vous : allez au bout de vous études, poussez plus loin si vous en ressentez le besoin, reprenez aussi vos études si nécessaire afin d’avoir toutes les clés en main pour exercer le métier que vous souhaitez.

 Comment agir dans la réalité du monde

Aujourd’hui tout va plus vite. Je viens d’être nommée à la tête du développement des sites des CFF (terrains / bâtiments à proximité des gares des Chemins de Fer Fédéraux suisses). Mon équipe va être en charge du développement des projets immobiliers ainsi que des concepts pour les hubs de mobilités, c’est à dire faire des gares des centres de mobilité multimodales et des adresses / lieu de vie en ville.  J'emmène l'équipe et le projet Smart City dans ma nouvelle fonction.

Nous sommes en pleine période d’évolution : les dernières années, la mobilité a fortement évolué, que cela soit au niveau des relations nationales ou internationales mais aussi au sein des villes. Le changement climatique, les nouvelles technologies et les nouvelles formes de vie et de travail ont une énorme influence sur mon travail.


Et tout s’est accéléré avec l’arrivée du COVID : comment voulons-nous vivre demain ? Quelle mobilité sera possible et souhaitable post pandémie ? Comment voulons-nous vivre, où ? Au-delà des évolutions au niveau de la thématique, je ressens aussi un changement dans les compétences nécessaires. 

Mes équipes doivent certes avoir des compétences techniques mais encore plus important : faire preuve de résilience, d’intelligence, de force d’innovation et de courage. Le management doit être de plus en plus agile pour répondre aux défis posés à notre branche.

Ici je peux mettre en œuvre une de mes grandes forces : mon empathie et mon énergie. Je suis une leader qui travaille avec les autres, montre le chemin et le parcours avec mes équipes.

 Si les qualités personnelles à privilégier dépendent fortement du domaine d’activité, dans les domaines de l’immobilier, de l’urbanisme et du management importent à mes yeux flexibilité, ouverture d’esprit, rapidité dans la réflexion, résilience, empathie et aussi une bonne dose de ténacité. Il faut aussi se remettre en question, ne rien considérer comme acquis, prendre le temps de toujours apprendre et de chercher de nouveaux chemins.

Et pourquoi pas tenter de s’ouvrir à une nouvelle culture, de découvrir d’autres problématique et d’apprendre une nouvelle langue. Comme en Suisse, si proche et aussi si particulière...

                                      

Pour en savoir plus :

                ·         BAU & HAUS SMART CITY LAB (yumpu.com)

                ·         Smart City Lab Basel