Dans le cadre du partenariat noué entre l'Académie de Strasbourg et les Hôpitaux Universitaires pour faire face au COVID-19, le Professeur Arnaud Sauer a accepté de s’impliquer, avec des étudiants de la faculté de médecine, dans une médiation scientifique avec des lycéens délégués de classe. Essentiellement pour mieux faire respecter les gestes barrières par les jeunes, surtout à l’extérieur du lycée.
Professeur et Praticien
Hospitalier au service d’ophtalmologie des Hôpitaux Universitaires de
Strasbourg, Arnaud Sauer cherche à responsabiliser sans culpabiliser : « Il est faux de croire que la médecine
et la science ont une réponse arrêtée, aussi bien sur la nature du virus que
sur le traitement de la maladie, les mesures sanitaires ou l’efficacité d’une
éventuelle vaccination. On change de tactique avec l’avancée de nos
connaissances, d’où les contradictions que vous avez pu constater au début de
la crise sur la nécessité de porter le masque. »
Plutôt que d’assener
une doxa, d’éluder les contradictions ou de culpabiliser les jeunes, la
stratégie choisie par le professeur Sauer vise à informer, débattre,
responsabiliser et chercher à travers l’échange des compromis qui peuvent
permettre aux lycéens de vivre normalement, sans s’exposer à un risque trop
important.
Après une présentation, ludique et interactive, de l’histoire du rapport entre humains et virus depuis la variole mortelle du pharaon Ramsès V, le professeur Sauer démontre à travers quelques expériences filmées la rapidité impressionnante avec laquelle une infection virale se propage sans gestes barrières. « Ces vidéos amusantes sur YouTube pourraient se révéler un support utile de partage entre les jeunes », explique le médecin, chargé par le doyen (de la faculté de médecine de Strasbourg) de rendre accessible la science médicale au grand public.
En invitant les élèves
à partager leurs ressentis sur les mesures sanitaires, il réussi à les
impliquer dans une réflexion collective basée sur l’expérience de chacun.
Les élèves mis en
confiance expriment souvent certaines craintes et incertitudes : « À
quoi ça sert de porter un masque pendant nos cours de sport alors qu’on est
amené à l’enlever sans cesse, sans pouvoir se laver les mains à chaque
fois ? » ; « Que faire quand on est insulté ou moqué alors
qu’on demande à certains de nos camarades de respecter les gestes barrières à
la cantine ou à l’extérieur ? » ; « Comment passer les
fêtes de Noël en famille sans craindre d’infecter un proche alors que le test
n’est pas fiable à 100 % et reflète notre situation avec sept jours de
retard ? » ; « On est stoppé dans nos rêves et nos projets
toute cette année, quand est-ce qu’on pourra revivre
normalement ? » ; « Le masque empêche l’échange non verbal
qui nous est si cher, on se sent muselé, comment continuer à nous sentir à
l’aise entre jeunes ? »
Des étudiants en
4e année de médecine, impliqués dans la gestion de la crise sanitaire, s’efforcent
de r répondre au mieux à ces questions en appelant à des compromis
raisonnables : ne pas élargir ses contacts et former des « bulles
d’amis » avec lesquels on pourrait se permettre d’enlever le masque lors
de repas, s’habituer au port du masque qui pourrait se prolonger et devenir une
mesure récurrente en hiver, être en permanence conscient de ses
gestes etc.
« Après ce débat, on se sent plus stimulé et confiant quand on discute avec nos camarades sur l’importance des gestes barrières ! », conclut une déléguée de classe.
Extraits des DNA du 5/12/2020
Arnaud Sauer a passé son baccalauréat au Gymnase en 1998. Des anciens se souviennent aussi de son talent de saxophoniste dans le fameux « Big Band Jazz » de Hubert Schang, professeur d’Histoire-Géographie. Il existerait même de belles vidéos des prestations du groupe….