Installation
géante des élèves de seconde
Plus de 600 images composent « Imagine », au
Gymnase. L’œuvre réunit les images qui parlent aux élèves de seconde.
« Quand je suis entrée lundi matin, j’ai été
émerveillée, j’ai trouvé ça sublime », s’extasie Laura Sgambati, qui enseigne
les sciences économiques et sociales au Gymnase Sturm, à Strasbourg. Sur trois
étages de hauteur, la cage de l’escalier monumental sert d’écrin à une création
de la trentaine d’élèves de seconde suivant l’option « arts plastiques ».
Intitulé « Imagine »,
le mobile géant fait tournoyer plus de 600 images collées sur des cartons gris.
Dans les huit classes de seconde, chaque lycéen de l’option a proposé à ses
camarades de fournir, de manière anonyme et volontaire, une ou plusieurs images
« qui les interpellent ».
« Un tourbillon de pensée »
Jouant avec la
lumière, se montrent aléatoirement un hamburger, David Bowie, un dauphin, un
Rubik’s cube, un tableau de Klimt, le Taj Mahal, le massacre de Tian’anmen, un
Teletubbies, la saisissante affiche en noir et blanc de la saison du TNS, un
dessin d’enfant et les mots malhabilement écrits « papa », « maman », et
plusieurs fois la photo du petit Alan (initialement orthographié Aylan), ce
petit Syrien d’origine kurde mort noyé en Turquie.
« C’est un tourbillon
de pensées », résume Sauveur Pascual, le prof d’arts plastiques à l’origine du
projet. « Il y a des bouts de réalité qui nous échappent parfois, pour des ados
», réfléchit-il à haute voix en contemplant certaines images tournant
doucement. « Il ne se dégage pas une impression de pessimisme, c’est
extrêmement réconfortant », estime-t-il.
Avec ce travail, les
lycéens se sont initiés à la démarche de projet, laissant une part de hasard
dans la mise en espace. « Ce qui semble insignifiant au départ peut prendre
sens parce qu’on lui a donné cette dimension artistique », explique celui qui
plaide pour « inscrire les arts plastiques dans le domaine du champ social ».
L’équipe d’élèves a
passé une bonne partie de son samedi à mettre en place toutes les suspensions.
Jeunes et enseignants
s’arrêtent au hasard d’une image, se mettent à échanger entre deux marches. «
On a créé beaucoup de lien social », sourit Sauveur Pascual. Ce qu’il souhaite
: « Rendre nos élèves responsables du monde qui les entoure. »
Extraits de Ch.
Dorn_DNA 2 décembre 2015
Duwig Adèle 2°7 et Suvanto Eeva 2°3, actrices du
projet témoignent :
Pour commencer, nous
avons demandé à nos camarades de classe et à notre entourage personnel de
rapporter une ou plusieurs images qui les ont interpelés.
Il n'y avait pas de
thème précis, les images ont été remises individuellement sous enveloppe
anonyme. Ce travail artistique est le
résultat d'une participation collective, permettant d'exprimer les émotions de
chacun. Toutes ces images ont été suspendues sous forme d'installation, dans l'escalier monumental, en faisant jouer
le hasard.
Imagine est un
tourbillon de pensées ...