vendredi 18 décembre 2015

Un mobile qui mobilise



Installation géante des élèves de seconde

Plus de 600 images composent « Imagine », au Gymnase. L’œuvre réunit les images qui parlent aux élèves de seconde.

 « Quand je suis entrée lundi matin, j’ai été émerveillée, j’ai trouvé ça sublime », s’extasie Laura Sgambati, qui enseigne les sciences économiques et sociales au Gymnase Sturm, à Strasbourg. Sur trois étages de hauteur, la cage de l’escalier monumental sert d’écrin à une création de la trentaine d’élèves de seconde suivant l’option « arts plastiques ».
Intitulé « Imagine », le mobile géant fait tournoyer plus de 600 images collées sur des cartons gris. Dans les huit classes de seconde, chaque lycéen de l’option a proposé à ses camarades de fournir, de manière anonyme et volontaire, une ou plusieurs images « qui les interpellent ».

« Un tourbillon de pensée »
Jouant avec la lumière, se montrent aléatoirement un hamburger, David Bowie, un dauphin, un Rubik’s cube, un tableau de Klimt, le Taj Mahal, le massacre de Tian’anmen, un Teletubbies, la saisissante affiche en noir et blanc de la saison du TNS, un dessin d’enfant et les mots malhabilement écrits « papa », « maman », et plusieurs fois la photo du petit Alan (initialement orthographié Aylan), ce petit Syrien d’origine kurde mort noyé en Turquie.
« C’est un tourbillon de pensées », résume Sauveur Pascual, le prof d’arts plastiques à l’origine du projet. « Il y a des bouts de réalité qui nous échappent parfois, pour des ados », réfléchit-il à haute voix en contemplant certaines images tournant doucement. « Il ne se dégage pas une impression de pessimisme, c’est extrêmement réconfortant », estime-t-il.
Avec ce travail, les lycéens se sont initiés à la démarche de projet, laissant une part de hasard dans la mise en espace. « Ce qui semble insignifiant au départ peut prendre sens parce qu’on lui a donné cette dimension artistique », explique celui qui plaide pour « inscrire les arts plastiques dans le domaine du champ social ».
L’équipe d’élèves a passé une bonne partie de son samedi à mettre en place toutes les suspensions.
Jeunes et enseignants s’arrêtent au hasard d’une image, se mettent à échanger entre deux marches. « On a créé beaucoup de lien social », sourit Sauveur Pascual. Ce qu’il souhaite : « Rendre nos élèves responsables du monde qui les entoure. »
Extraits de Ch. Dorn_DNA 2 décembre 2015

Duwig Adèle 2°7 et Suvanto Eeva 2°3, actrices du projet témoignent :
Pour commencer, nous avons demandé à nos camarades de classe et à notre entourage personnel de rapporter une ou plusieurs images qui les ont interpelés.
Il n'y avait pas de thème précis, les images ont été remises individuellement sous enveloppe anonyme. Ce travail artistique  est le résultat d'une participation collective, permettant d'exprimer les émotions de chacun. Toutes ces images ont été suspendues sous forme d'installation,  dans l'escalier monumental, en faisant jouer le hasard.
Imagine est un tourbillon de pensées ...