samedi 19 novembre 2022

Elena Hurstel, une coach pour trouver sa voix


Après son baccalauréat passé au Gymnase en 2012, Eléna a continué à s’impliquer dans sa passion : la voix et le chant. Passion qu’elle a aussi pu mettre en valeur dans les ateliers et les groupes musicaux du lycée.

Voici le bel article que lui consacre Olivier Brégeard dans les DNA du 8 novembre 2022.

 Passée du monde associatif à l’enseignement en ligne à la faveur de la pandémie, la Strasbourgeoise, qui veut « rendre le chant accessible à tous », totalise déjà plus de 80 000 abonnés sur YouTube.

 Rendre le chant accessible à tous était la raison d’être de l’association Sing’n Joy , créée par Elena
Hurstel à Strasbourg en 2013. « Jusqu’en 2020, j’étais très investie dans la vie locale, souligne-t-elle. Je travaillais pour plusieurs associations, dans des écoles, dans un institut pour les enfants ayant des troubles du comportement, dans un foyer de la protection de l’enfance… Puis le Covid a mis fin à mes contrats pendant de nombreux mois, il m’a fallu trouver une alternative. »

Comme pour beaucoup d’autres, internet lui est alors apparu comme la solution pour poursuivre son travail, et même lui donner une nouvelle dimension, dépassant les frontières de sa ville natale, qu’elle a d’ailleurs quittée pour Milan. Moins de deux ans plus tard, ses tutoriels sur YouTube - déjà plusieurs centaines de vidéos - ont été vus par plus de 2,5 millions de personnes, sa chaîne totalise plus de 80 000

 Une précoce envie de transmettre

Si sa nounou lui racontait qu’elle chantait avant même de savoir vraiment parler, c’est pour apprendre la harpe qu’Elena Hurstel est entrée au conservatoire à l’âge de 6 ans. « Mes parents trouvaient un instrument plus noble que le chant, et la harpe me permettait de m’accompagner. Parallèlement, j’ai ensuite chanté dans un chœur, j’ai fait de la direction de chœur… »

Très tôt, l’enfant a eu envie de transmettre. À 8 ans, elle proposait de donner des cours de solfège aux étudiants de la résidence hôtelière dirigée par sa mère (Amitel). À 12, elle ouvrait une chorale d’enfants dans l’église évangélique de l’Épis, à la Meinau.

 Pendant son adolescence, Elena Hurstel participe aussi à des colonies de vacances à Buhl (68), consacrées à la comédie musicale. « C’est vraiment là-bas que j’ai décidé de faire du chant mon métier. » À 20 ans, elle intègre l’école de Richard Cross , coach vocal connu pour sa collaboration avec Vanessa Paradis, Zazie, Julie Zenatti, Camille… « J’étais la plus jeune. J’ai suivi une année intensive avec lui, pour finir avec une mention très bien, qui m’a permis de devenir son assistante régionale en Alsace. »


À 25 ans, lors d’un stage à Paris, elle découvre la technique vocale complète (« complete vocal technique » en anglais, ou CVT), « une méthode révolutionnaire basée sur des recherches scientifiques », dont elle est, depuis juin dernier, une des rares enseignantes diplômées dans l’Hexagone.

« Chanter dans le masque, faire attention à sa colonne d’air, sont des termes imagés, qui ne reposent sur rien de concret, mais restent prédominants dans l’enseignement du chant, explique-t-elle. Il faut recalibrer les termes, avec la précision technique apportée par la CVT. Cette dernière permet d’obtenir des résultats très rapidement. Je repêche beaucoup de personnes qui pensaient ne pas pouvoir chanter. »

Elena Hurstel estime que maîtriser sa voix ne doit pas être l’objectif des seuls apprentis chanteurs.
« Cela permet de mieux se sentir en société, au travail, de s’épanouir d’une manière générale. Je reçois beaucoup de personnes qui n’osent pas aller vers les autres parce que leur voix les dérange, il y a aussi des stéréotypes de genre, qui rendent les gens mal à l’aise. J’essaie de leur faire prendre conscience que chacun a une voix particulière, un message à porter. C’est aussi l’instrument principal de beaucoup de professionnels, comme les enseignants, mais personne ne leur apprend à s’en servir. »

 En partance pour Miami

Les vidéos disponibles sur internet s’adressent aux gens « qui n’auraient pas les moyens de prendre des cours de chant ou pour lesquels ça n’est pas une priorité ». Ceux qui veulent aller plus loin peuvent opter pour l’une des formules de coaching intensives et personnalisées proposées par Elena Hurstel.

À partir de l’an prochain, c’est de Miami qu’elle gérera ses affaires. Elle a eu « un coup de cœur » pour la mégapole floridienne, qui lui semble offrir le bon équilibre entre le soleil, la mer, le dynamisme culturel et des opportunités pour son travail. « Il n’y a que trois coaches certifiés CVT aux États-Unis, je suis contente d’y apporter ce savoir-faire européen. » Pour autant, la Strasbourgeoise ne tournera pas le dos à ses clients initiaux, qu’elle continuera de coacher à distance ou en présentiel, lors de master classes régulières.