https://www.forbes.com/profile/ictyos/?list=30under30-europe-manufacturing-industry&sh=4e6cecf35462
Ingénieur chimiste de formation et passé par le conseil en innovation, Benjamin Malatrait a décidé en 2018 de créer une jeune pousse française,
Quelle a été sa trajectoire ? Benjamin s’est volontiers prêté à l’interview
Je ne réfléchissais pas encore sérieusement à mon parcours professionnel à ce moment -là. Nous nous orientons assez naïvement vers les domaines dans lesquels nous avons des facilités de travail et des résultats, dans mon cas la chimie. Mon passage au Gymnase m'a surtout permis de savoir ce que je ne voulais pas faire (philo, français...).
Qu’auriez-vous aimé y trouver d’autre ?
A mon sens, des talks / rencontres avec des professionnels nous racontant leurs quotidiens ! Les études, surtout scientifiques restent très théoriques et ne permettent pas pleinement de se projeter dans un poste, une entreprise ou même un secteur. Je crois sincèrement que ce sont les personnalités qui nous inspirent plus qu'un domaine particulier.
Les éléments, les personnes qui ont orienté votre trajectoire ?
Ma trajectoire n'était et n'est toujours pas prévue. Même si j'ai toujours eu dans un coin de ma tête l'envie de créer quelque chose d'unique.
Je me souviens de l'une des interventions du proviseur durant un cours de mathématiques, un discours motivant, responsabilisant et nous mettant entre les mains les enjeux de la société de demain.
M. Séguinaud, qui était mon professeur principal et mon professeur de chimie m'a donné une chance d'intégrer la voie scientifique après un refus initial.
Ce qui a été important dans les formations après le bac ?
DUT Chimie (IUT Robert Schuman): le travail! Prendre de l'avance sur les autres et s'imprégner profondément de bases solides.
École d'ingénieur chimiste (Ecole Supérieure de Chimie organique et minérale) : le réseau avant tout!
Les évolutions que l’on peut percevoir : Une transition vers une chimie concentrée sur l'économie circulaire.
Que privilégier pour l’avenir ?
Je pense très sincèrement qu'il n'existe pas de profil type. Je suggèrerais tout de même une capacité d'écoute, d'apprentissage, la curiosité mais avant tout l'audace !
J'ai passé une année au Pays-Bas durant mon cursus et je recommande très fortement de tout faire pour changer son environnement, découvrir de nouveaux modes de vie et de culture.
A quels risques faut-il être attentif ?
Les mauvaises influences. Je reste persuadé que le plus grand danger vient très souvent des autres.
- Son intervention sur Europe 1 dans « La France qui bouge”, où Raphaëlle Duchemin et la rédaction
d’Europe 1 font le tour de France des initiatives positives et novatrices:
Où trouver de l’argent pour sa startup ?
Le cabinet de conseil Cadénac accompagne et assiste les dirigeants de PME/PMI dans le financement de leur développement. Il a aidé la startup à lever des fonds pour son développement.
https://cadenac.com/blog/ictyos-x-cadenac-interview-avec-benjamin-malatrait/
6 juillet 2021
Dirigée
par Benjamin Malatrait et co-fondée avec Gauthier Lefébure et Emmanuel
Fourault, Cuir Marin De France est une Start-up Lyonnaise qui propose un
nouveau style de cuir ; celui du cuir marin. Le trio se place en précurseur
d’une nouvelle génération de tanneur, en proposant une solution éthique,
durable et innovante. Rencontre avec Benjamin MALTRAIT, dirigeant de cette
jeune entreprise éco-responsable.
Effectivement,
ICTYOS est une entreprise innovante puisque nous voulons valoriser des peaux en
cuir. Nous utilisons des matériaux français avec le plus faible impact
écologique possible et de qualité que sont les cuirs marins. Le projet est de
transformer les peaux de poissons issues de l’industrie agroalimentaire et de
la restauration en cuir, à partir d’un procédé végétal respectueux de
l’environnement.
Qu’est-ce
qui vous a donné envie de vous lancer dans la production de cuirs marins
éthiques ?
A la
base, nous ne sommes pas tanneur, nous ne sommes pas experts en cuir avant de
démarrer l’aventure. Nous sommes 3 ingénieurs chimistes donc nous avons des
bases techniques solides. Et l’idée c’était de partir sur une matière qui ne
coûtait rien et qui par son utilisation, a un impact positif sur
l’environnement. Les peaux de poissons qui sont jetées à la poubelle
constituent justement une ressource qui a un impact écologique. On les laisse
se dégrader, on les incinère ou on les enfouit, ce qui amène à un coût
environnemental. Nous voulions donc trouver une ressource qui puisse avoir une
transformation noble qui dure dans le temps et écologique.
D’abord,
le projet a eu une grande phase de préparation. Entre l’idée que l’on a eue en
2016 et la création de l’entreprise en 2018. Il y a eu toute une première phase
d’étude de faisabilité qui était technique et très orientée sur les différents
aspects de la création de ce projet. C’est cela qui nous a permis de nous
s’aligner sur nos rôles et responsabilités mais aussi sur le ICTYOS que l’on
avait envie de créer.
Comment
vous partagez vous les tâches entre vous 3 ?
Alors je dirige la société, après on a des
pôles de responsabilités. Gauthier dirige toute la partie technique et il va
avoir la responsabilité de toutes ces dimensions techniques. Emmanuel, s’occupe
de toute la partie commerciale et moi je m’occupe de toute la partie
stratégique et du développement global du projet. Ce partage des tâches se fait
surtout par des points très réguliers et l’avantage d’être amis, c’est que nous
n’avons pas peur de nous dire les choses. C’est très accélérateur de se dire
les choses, ce qu’il y a de bien et ce qui ne l’est pas ce qui nous permet de
pas avoir de filtre.
Pourquoi
ICTYOS, pourquoi ce nom pour votre projet ?
On
avait envie de changer un peu les codes de l’industrie pure, de fabricant de
matière première et nous voulions avoir une communication, un discours, une
transparence et une inspiration d’une marque. Du coup nous avons beaucoup
travaillé pour savoir quel nom pouvait porter des valeurs que notre projet
porte. C’est tombé un peu comme une évidence, une fois que l’on a trouvé le mot
« ictus » qui veut dire poisson en grec ancien, nous lui avons rajouté une
forme d’eau à l’intérieur et c’est comme cela qu’est né ICTYOS.
Vous
avez fait une collaboration avec Louvreuse à l’occasion de la fête des mères,
comment choisissez-vous vos collaborations et les marques avec lesquelles vous
travaillez ?
Nous
choisissions nos collaborateurs en fonction des expertises et des profils
rencontrés, c’est donc une alliance entre besoin de l’entreprise et
recrutement. Pour les marques, nous recherchons plutôt celles qui portent des
valeurs qui nous ressemblent et qui adressent des produits similaires. Le but
n’est pas de concurrencer nos clients mais vraiment d’inspirer, de montrer ce
qu’il est faisable de réaliser à partir de nos matières.
Quelles
sont les marques dont vous rêveriez de vous rapprocher ?
Des marques comme Veja, Tiago et des marques
comme Jacquemus qui nous inspirent énormément. C’est sûr que nous rêverions de
collaborer avec.
Quelle
direction vous voudriez donner à ICTYOS dans 10 ans, 20 ans ?
Ictyos
c’est une nouvelle génération de cuir, ce n’est donc pas un nouveau produit,
nous ne faisons pas que du cuir de saumon, par exemple. Nous développons un
nouveau cuir, une nouvelle gamme chaque année de cuir qui était inexploité à ce
jour. L’idée c’est de développer un nouveau cuir chaque année, et donc dans 10
ans, nous aurons une dizaine de nouveaux cuirs. Nous aurons une tannerie à plus
grande capacité et nous serons dans la même logique que les tanneurs classiques
en termes de choix de matière.
Pour
quelle mission avez-vous fait appel à Cadénac ?
Nous avons fait appel au cabinet pour une
levée de fonds pour le développement d’Ictyos. Nous avions besoin de nous faire
accompagner pour bien comprendre l’univers des investisseurs et surtout leurs
attentes. Nous avons eu besoin de connaitre les leviers complémentaires qui
étaient intéressants d’optimiser. Cette levée de fonds, nous l’avons vécue
comme une belle remise en question puisque l’on se questionne sur l’ensemble du
projet, sur sa gouvernance, sur son futur donc c’est l’occasion de continuer à
challenger le fonctionnement d’une jeune boîte.
Quels
avantages avez-vous pu retirer de cette levée de fonds ?
C’est difficile à dire puisque je n’ai pas de
point de comparaison sans avoir été accompagné par un cabinet de conseil financier,
mais je pense que ça m’a permis de trouver les bons investisseurs, de gagner du
temps. Le temps c’est d’ailleurs très important dans le lancement d’une
Start-up puisque chaque jour, chaque semaine et chaque mois est très largement
compté. En plus, de cela, c’est un grand confort de savoir où on va.
Quels
conseils donneriez-vous à des Start-upeurs qui souhaite se lancer dans une
levée de fonds ?
Je
dirais que ce n’est pas une obligation de lever des fonds. Cela fait partie
d’un choix, d’une stratégie et d’une volonté de développement. Il peut très
bien exister une entreprise qui se développe et ne lève pas de fonds. Je
conseille de se faire accompagner lorsque qu’une levée de fonds parait
nécessaire pour son entreprise.