Etudiant au Gymnase, le jeune Arnold adhère aux idées qui
animent les rues et quitte définitivement son établissement scolaire, où il
était scolarisé depuis ses 7 ans, pour rejoindre un groupuscule politique.
Il est vrai que cela se passe en 1794 et que la scolarité du
Gymnase est perturbée par la révolution qui agite la France….
C'est le début d’une trajectoire hors du commun dont
Strasbourg a gardé des traces : la place Arnold, avenue de la Forêt Noire,
face à l’Observatoire, mais aussi une
effigie sur le piédestal du Meiselocker (l’oiseleur) de la place St Etienne,
une statue au cimetière St Gall.
Homme de culture parfaitement
trilingue, G. D. Arnold publie des « Notices sur les poètes alsaciens »,
ainsi que des poèmes en allemand. Pendant de longues années, il a pris
l’habitude, lors de réunions d’amis comme d’entretiens familiers, de sortir de
son portefeuille des bouts de papier où il note expressions, dictons, jurons et
tournures propres au parler strasbourgeois. À ceux qui lui
demandent : « Que voulez-vous faire de cela ? »,
il répond : « Vous verrez bien un jour ! »
Son chef-d’œuvre théâtral Der Pfingstmontag (Le
Lundi de Pentecôte) paraît en 1816. Il s’agit de la première pièce de théâtre en dialecte alsacien
(traduite par Roger Siffer et Suzanne Mayer en 2016) : une histoire
compliquée de mariage protestant, située à Strasbourg en 1789, pleine
d'anecdotes quasi ethnographiques, qui permet de mettre en évidence les
différences dialectales entre le Hochdeutsch d'un
universitaire de Brème et
les différentes variantes d'alsacien.
Ce que Goethe saluera d'ailleurs dans un article élogieux dans sa revue Über Kunst und Altertum. L'ouvrage sera réédité onze fois entre 1816 et 1841, en Alsace, comme en Allemagne.
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