Le Gymnase Sturm,
premier établissement strasbourgeois à généraliser le
lombricompostage à la cantine,
multiplie les initiatives vers le zéro déchet.
Une performance a marqué la semaine de l’écocitoyenneté.
Une performance pour éveiller les
consciences à propos des déchets a mis en scène 40 élèves et adultes du Gymnase
Sturm, la semaine dernière.
« On gêne le passage, mais les déchets
aussi ça va gêner le passage », lâche Antoine, élève de 4e 5 au Gymnase Sturm, en combinaison blanche, posté
sur une chaise au milieu du trottoir, place du Temple Neuf, à Strasbourg.
Comme lui, ils sont
une quarantaine, répartis sous le porche et dans la rue, la semaine dernière,
pour une performance dans le cadre de la semaine écocitoyenne de
l’établissement privé.
Et comme il est pile
midi ce mardi, cela ralentit le flux des centaines d’ados affamés qui veulent
sortir pour aller déjeuner. Ils ont d’autant plus le temps de lire les panneaux
portés par les acteurs.
« Bouteille en
plastique : seulement une sur six est recyclée », annonce l’un. « Sac en
plastique : 17 milliards utilisés en France chaque année, 83 000 tonnes de
déchets, 400 ans pour se désintégrer naturellement », indique un deuxième.
D’autres figurent des canettes métalliques, des gobelets en plastique.
Les élèves volontaires
de 4e 1 et 4e 5, ainsi que huit
adultes de l’établissement ont préparé la scène deux heures durant, avec
Sauveur Pascual, l’enseignant d’arts plastiques du Gymnase.
Après le buzz de Guillaume Canet
« C’est l’une de nos
ambitions Gymnase 2020: encourager une attitude écocitoyenne », explique Guy
Mielcarek, le directeur. Rien à voir avec la polémique créée en janvier par la
vidéo de l’acteur Guillaume Canet, qui avait fait le buzz sur les réseaux en
montrant des emballages de restauration rapide qui jonchaient les abords du
lycée après la pause méridienne ( DNA des 8, 10 et 13/01).
« La démarche – à long
terme – a démarré avant, mais la polémique a certainement permis une prise de
conscience », estime pourtant Guy Mielcarek.
La majorité des élèves
déjeunent dehors. « On travaille sur un concept de lunch box qui leur serait
personnelle », explique-t-il encore. Les élèves pourraient utiliser ce
récipient pour apporter de la nourriture maison ou bien pour se faire servir
directement chez les commerçants du quartier. Une classe est chargée de les
démarcher.
Lombricompostage et repas locavores
Une classe de 1ère ES réalise depuis cette semaine un sondage sur les
habitudes des élèves et des adultes du Gymnase, afin de produire des arguments
chiffrés.
Depuis lundi, le lycée
a aussi généralisé le lombricompostage dans son restaurant scolaire et sa
K’fet. Le recyclage des déchets organiques avait déjà démarré début mars sur le
site de Lucie-Berger, à la Petite France, avec l’école primaire, la 6e et la 5e. C’est le premier
établissement de l’Eurométropole à se lancer.
Tous les élèves trient
donc désormais leurs plateaux du déjeuner, et les restes compostables partent à
la société Urbiotop où les lombrics les dégradent.
Avec la Sodexo,
l’établissement devrait aussi proposer dès la rentrée prochaine des repas
entièrement locavores (circuits courts).
Charlotte Dorn
DNA
03/05/2017