samedi 5 septembre 2015

Philippe Kirn (Bac 1989) et la vieille fille....


Les DNA du mois de juillet ont retracé le parcours de cette belle réussite qu'est l'évolution de la "maison de tradition" Kirn et de l'implication de Philippe Kirn au côté de son frère Patrick, tous deux anciens Gymnasiens.

Référence des fins gourmets, la maison Kirn – plus que centenaire – aborde le troisième millénaire avec de nouvelles ambitions. Du coup, le concept de ses boutiques évolue. Lentement mais sûrement. Et méthodiquement.
 « Kirn Traiteur est un peu une vieille fille qu’il faut faire évoluer aux nouvelles attentes du consommateur. Cela se fera au fil des opportunités. » Volontiers provocatrice, la formule de Philippe Kirn, 47 ans, PDG de Kirn Traiteur, fait mouche. Elle devrait faire se retourner dans sa tombe… André Kirn, son arrière-grand-père.
Pas sûr pourtant que le fondateur de la maison Kirn en 1904, qui s’est fait une solide réputation de charcutier spécialisé et de traiteur, en prenne ombrage. Maîtres charcutiers de père en fils, les générations successives sont restées scrupuleusement fidèles aux vieilles recettes traditionnelles de l’Alsace. Avec à la clé des méthodes de fabrications artisanales.
Au-delà des mots, Philippe Kirn reste attaché à la tradition familiale et à « ce positionnement haut de gamme qui a permis à la maison de perdurer. ». « Nous avons toujours eu deux fers au feu : la charcuterie et la boucherie. Le boucher exerce certainement le métier le plus complet dans l’alimentaire : il choisit sa matière première sur pied, puis la transforme et la vend. »


Quand la troisième génération donne l’essor à l’entreprise
Jean-Paul, 78 ans, son père, ne dit pas autre chose. Il a suivi l’exemple de ses aïeux et a su allier des techniques charcutières traditionnelles au savoir-faire et à la finesse de la cuisine française. Toujours dans les affaires, l’homme a fait franchir plusieurs caps décisifs à l’entreprise, à la fin des années 70.
Diplôme de l’Institut supérieur de gestion (ISG) en poche, Philippe, lui, a rejoint l’affaire familiale en 2001, après une expérience dans la grande distribution en région parisienne.
Jamais à court d’idées, le chef d’entreprise se lance en 2011 dans la transformation et le réaménagement de la boucherie – charcuterie de la rue du 22- Novembre. Avec l’idée sous-jacente de réduire la surface de vente de 40 % pour « offrir un service plus fluide ». Un espace de restauration rapide est créé dans la foulée, histoire d’attirer une clientèle jeune. Montant de l’investissement : 750 000 €. Pas une mince affaire.
Ce qui n’a pas empêché Philippe Kirn d’avoir lancé l’an passé un nouveau point de vente à Obernai, en plus de ses boutiques actuelles dans l’Eurométropole et à Dorlisheim. La principale innovation ? Disparu, le comptoir traditionnel qui faisait écran. Le client est accueilli d’emblée par « son » boucher charcutier, les présentoirs restent adossés au mur.
Avec ce mot d’ordre : « C’est la relation et le contact qui doivent favoriser la vente. »
 « Le must, se plaît à rêver Philippe Kirn, serait de proposer une cuisine ouverte, où le client pourrait apercevoir en direct les plats en préparation. » Ce sera sans doute la prochaine étape.