samedi 22 novembre 2025

Mathis Chevalley (T 8) représente les jeunes de France à la COP30

Âgé de 16 ans, Mathis fait partie de la délégation française à la COP30, qui débute ce
10 novembre au Brésil, pour « défendre les droits de l’enfant face au changement climatique ». Une aventure qui a commencé en janvier dernier pour le jeune Alsacien. C’est de son propre chef qu’il a candidaté en janvier auprès de l’Unicef pour intégrer un groupe pilote de jeunes engagés pour le climat, en prévision de la COP30.

C’est lui aussi qui a organisé ses voyages en train jusqu’à Paris pour rencontrer ses homologues venus de toute la France, afin de préparer les propositions qu’ils feront aux négociateurs français de la COP30 pour « défendre les droits de l’enfant face au changement climatique », comme l’expliquait le jeune Gymnasien de 16 ans à quelques jours de son départ pour le Brésil.

Lecture et écriture, mais aussi acteur engagé

Mathis Chevalley n’en est pas à son premier coup d'éclat dès le collège parachevé avec un résultat de 815/800 au brevet, grâce à l’option latin, entre autres. Lauréat du Prix

interrégional 2024 pour jeunes auteurs de Suisse Romande, puis Grand Prix du concours de nouvelles fantastiques du 32è festival du film de Gérardmer, il était aussi cette année finaliste du concours de plaidoiries pour les droits de l’homme du mémorial de Caen sur le thème : « Le viol au Congo, anatomie d’une arme de guerre ».

Ce passionné de littérature a deux grands hobbies : la lecture et l’écriture. Écrivain de nouvelles, poèmes, avec pour projet des romans, il insiste « l’écriture est libératrice, cela permet de se parler à soi-même, se perfectionner en tant que personne et montrer sa vision du monde aux autres ». Coucher des mots sur le papier l’aide dans beaucoup de situations, surtout dans les périodes difficiles. Sa réussite, il la fête très simplement et humblement « Je préfère un restaurant de sushis où je suis avec ma famille plutôt qu’un iPhone dernière génération dont je ne saurais que faire ». Son rêve en terme scolaire : « Que chacun puisse s’en sortir et trouver sa voie quelles que soient les personnes qui les accompagnent, ou ses propres facilités ».

« J’avoue que je n’arrive à fonctionner que dans l’action. J’ai besoin d’être actif », confie celui qui est actuellement en classe de terminale au Gymnase Jean Sturm, à Strasbourg. Passionné de géopolitique et de littérature, Mathis a trouvé dans cette mission pour l’Unicef un moyen de « lutter contre l’éco-anxiété, qui touche beaucoup de monde, en particulier les jeunes, car ce sont eux qui vont affronter les catastrophes futures ».

Au Gymnase, il s’est impliqué dans la dynamique classe à projet « Vert l’Europe » pilotée par Mmes Malhamé, Birckel, Vonesch, professeurs organisatrices, entre autres, de conférences et de voyages sur le terrain pour identifier concrètement les composantes de la réflexion collective.

« Face à l’immensité des informations anxiogènes sur les questions environnementales qui tombent, il y a une impression de lenteur permanente et de désintérêt de la communauté politique. C’est la première chose qu’ils abandonnent dès qu’il y a un conflit ou une crise économique. C’est à nous de nous battre pour leur rappeler les enjeux », témoigne aujourd’hui le jeune homme.

Il a pu, au fil de la préparation de la COP30, rencontrer des parlementaires à l’Assemblée nationale et des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, pour tester la liste de propositions que son groupe de jeunes, venus de l’Hexagone, de Guyane et de la Réunion, a formulées. L’Alsacien a été choisi, avec sa collègue bretonne Anaïg Moreau, pour porter la voix de son groupe auprès des négociateurs qui seront réunis à Bélem à partir du 11 novembre.

Participer aux décisions qui nous concernent

S’il fait tout cela sans intention particulière, si ce n’est de « contribuer à ce qui me plaît comme je peux », Mathis Chevalley est conscient de l’importance de sa mission. « Il y a un double enjeu. Le fait qu’on aille à cette COP montre que des jeunes peuvent et doivent participer aux décisions qui les concernent, alors que beaucoup de gens pensent que nous ne sommes pas en capacité de comprendre les enjeux qui nous impactent. Ensuite, les enfants sont les plus concernés par cette crise climatique. Environ deux millions d’enfants meurent chaque année en raison des dommages causés à l’environnement », argumente le jeune homme.

Au Brésil du 14 au 24 novembre

 Mathis s’est aussi ouvert aux questions européennes. « L’UE, même si elle ne marche pas toujours, reste un modèle de paix durable. Et aussi, dans une certaine limite, un modèle en matière environnementale, même si les pays ont des difficultés à s’accorder pour la COP30. »

Mathis Chevalley reste humble quant à son rôle. "C’est beaucoup de se dire qu’on va représenter la voix des enfants à la COP. Mais la réalité, c'est que je ne suis qu’un enfant, un enfant français parmi plein d’autres" conclut-il.

Les images qui nous parviennent du Brésil soulignent son implication.

Bravo à lui !

Merci à Marie-Lise Perrin pour son article paru dans les DNA du 10 novembre 2025