Jacques Flurer
présente rapidement l’orateur en ces termes :
« Lorsqu’Olivier
Hahn a lui-même présenté le titre de son intervention, je me suis demandé
comment il était possible de présenter un trublion.
Convenez qu’on
est bien loin de l’image classique du bon élève , premier prix en latin et grec
, un peu timide , aux lunettes épaisses et rondes , fort en maths , bref
excellent dans toutes les matières …. a l’exception de la gymnastique.
Dans la
trajectoire au Gymnase d’Olivier Hahn, j’ai retenu des mots, des images et des
noms :
Mademoiselle
Caspar en 1966, Bac en 1979, le Cintra,
le Schluch, puis très vite un appétit féroce pour le journalisme, très
jeune, des interventions radio dès 4 H
du matin.
Mais au fond, il
est le mieux placé pour parler de tout cela et pour vous prouver , si
nécessaire , combien le Gymnase est porteur de parcours passionnants tant au
sens professionnel et que dans sa dimension humaine »
Pendant
l’heure qui suit, Olivier Hahn illustre parfaitement l’intitulé de son
intervention :
« Trublion
pendant ses 12 années de scolarité passées au Gymnase, il l’est resté dans le
domaine des médias locaux et régionaux. Après avoir accompagné le développement
de la radio locale, des « radios libres » jusqu’aux réseaux
nationaux, il fait depuis 5 ans, avec « Alsace 20 », le pari que la télévision
locale est l’avenir de ce média. »
A travers les
évolutions du monde des médias, depuis les radios libres des années 80
jusqu’aux concentrations des groupes de communication d’aujourd’hui, autour de
pôles de gestion financiers, Olivier Hahn a retracé un parcours qui a épousé
tous les contours – ou presque – de cet univers mouvant.
Après une réussite inespérée au baccalauréat (l’option flipper
n’avait pas été validée cette année-là…), il réussit sans coup férir à la fois
le concours de Sc. Po Strasbourg et du CUEJ. (NDLR : un observateur attentif pourrait y déceler un solide socle
de compétences, au-delà d’une apparence fort décontractée...). Et opte pour
le journalisme, dont il ne sortira jamais.
Puis c’est l’aventure de Radio Nuée Bleue (copie
d’Europe 1 ?), Europe 2 (1987-1999) qu’il faut remonter
financièrement en 2 ans, la revente par les DNA à Lagardère, la découverte d’un
autre métier dans la vaste aire géographique de ce groupe. Quand Lagardère
change son approche des médias en 2008 en privilégiant la presse, Olivier Hahn
veut se lancer dans une web radio ; les DNA lui confient la chaîne de TV
Alsatique, spécialisée dans la culture locale mais en difficulté.
Sous l’impulsion d’A. Zeller qui veut dépoussiérer, la chaine
devient Alsace 20 au contenu centré sur l’Alsace et qui intéresse de plus en
plus de spectateurs. Le rachat des DNA par le groupe du Crédit Mutuel entraîne
la vente d’Alsace 20, risque financier perçu comme incertain. Olivier Hahn se lance alors dans le rachat en
2012, avec l’aide décisive de l’entrepreneur Dominique Formhals (Aquatique
Show) (1).
La nouvelle page professionnelle que décrit Olivier Hahn montre sa
passion pour son métier et ce nouveau défi, en passe d’être relevé :
auditoire croissant (560 000 Alsaciens connaissent maintenant Alsace 20),
nouvelles embauches, retours positifs nombreux. Mais il ne cache pas l’envers
du décor : peu de personnels, beaucoup de travail, des salaires médiocres
par rapport aux chaînes « institutionnelles » et un combat permanent
pour affirmer sa place et son approche de l’information.
La conférence,
semée d’anecdotes, passionne l’auditoire. Quand l’orateur donne la parole au
public, les questions s’enchaînent sur les divers aspects du métier, la culture
régionale et ses nouveaux visages à travers les émissions développées (Hopla trio, un so wittersch etc.. cf(2)),
sans oublier la place de Delphine Wespiser, Miss Alsace 2013 parmi les
intervenants ponctuels en langue alsacienne.
Nous avons
tous maintenant envie de regarder Alsace 20 !
A défaut d’épuiser le sujet, le
président décide qu’il ne faut pas épuiser l’orateur et l’invite, avec
l’ensemble de l’auditoire à partager un moment de convivialité autour d’un
verre et de quelques mets, où les conversations ont pu se prolonger encore
tard.
Précisons que le "sous-sol" du Gymnase Jean-Sturm, ce n'est pas une cave humide et froide, mais le restaurant scolaire ;-) |